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- Style + Membre : Hugh Cornwell
 

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The STRANGLERS - Norfolk Coast (2004)
Par ARP2600 le 30 Mai 2015          Consultée 4038 fois

Que pouvait-on encore espérer des Stranglers du côté de l'an 2000, après un album aussi désastreux que Coup de Grace et après le départ du guitariste John Ellis ? Si on est optimiste, la réponse est simple, on pouvait espérer que son successeur Baz Warne allait insuffler une nouvelle énergie, provoquer un changement de direction. La pause discographique aura été longue, plus de cinq ans, mais c'est bel et bien ce qui s'est produit : la fraîcheur de Warne et le regain de forme de J.J. Burnel ont permis le petit miracle. Norfolk Coast, sorti début 2004, est une excellente surprise, il voit le groupe revenu à son meilleur niveau, qu'il n'avait plus connu depuis Dreamtime voire La Folie, et ce sans Hugh Cornwell...

Il n'y a pas grand chose à dire au sujet de la carrière de Baz Warne. A l'origine un bassiste de punk, il est actif depuis 1983 mais n'a publié que peu de choses avant son entrée chez les Stranglers en 2000. Si on peut contester que les problèmes des années 90 aient été entièrement dus à John Ellis, on doit constater qu'il n'était pas le guitariste idéal pour le groupe. Il ne vient pas vraiment de la même culture et n'a jamais proposé un son proche de celui de Cornwell. Baz Warne est certainement plus adapté pour le rôle, d'autant qu'il est un peu chanteur. Sa guitare est assez agressive, un poil noisy comme il est de bon ton en rock depuis le grunge, ce qui donne à Norfolk Coast et ses successeurs une belle énergie. D'autre part, il ne semble pas trop se prendre au sérieux, ce qui est une bonne chose également pour faire partie des Stranglers. Difficile de juger quel est son apport à l'écriture des chansons, mais on sent quelques nouvelles influences.

Ce qui caractérise Norfolk Coast sinon, et en fait manifestement le meilleur album des Stranglers sans Cornwell, c'est que le chanteur Paul Roberts est encore présent. On pense ce qu'on veut de sa voix, mais il a assuré pendant une quinzaine d'années un certain niveau d'interprétation. Il restera le « remplaçant » de Cornwell qui a quand même été présent à peu près aussi longtemps que celui-ci. Son départ en 2006 sera un nouveau coup dur... car il faut bien avouer que, si les deux derniers albums parus à ce jour sont corrects, ils souffrent tout de même nettement de l'absence d'un vrai chanteur, Burnel ayant toujours été moyen et Warne n'étant pas très convaincant. Nous en reparlerons.

Ensuite, il ne faudrait pas sous-estimer le regain de qualité au niveau de la composition elle-même. La plupart des chansons de Norfolk Coast sont très agréables tout en étant bien diversifiées. On est clairement un petit cran au-dessus de About Time qui n'était pourtant pas si mal ficelé. Il suffit d'entendre la chanson-titre... Burnel a raconté qu'il avait retrouvé l'inspiration alors qu'il se ressourçait sur la côte du Norfolk. Il avait alors écrit cette chanson sur ce qu'il ressentait... on est bien tenté de croire à la fable, l'énergie de ce titre est jouissive, on retrouve enfin sa basse à moteur des premiers albums, renforcée par la guitare puissante de Warne, sans négliger quelques claviers adaptés. Du vrai Stranglers mais en même temps c'est un mélange inédit, avec des reflets hard rock à la Rush. Ce n'est évidemment pas du metal mais on se sent plus vivre que sur Coup de Grace...

Fort heureusement, l'album ne se réduit pas non plus à son introduction, même si celle-ci est le meilleur titre. La plupart des suivants sont fort réjouissants, ça fait toujours plaisir d'entendre un groupe se ressaisir ainsi. Oh, il y a bien quelques passages vaseux... « Long black veil » est énergique mais un peu ennuyeuse quand même, on pourra être sceptique devant la tentative américano-U2esque « Tucker's grave » même si son intro rêveuse est bien belle, et on pourra se gratter la tête sur le manouche et polisson « Sanfte Kuss ». Rien à redire au sujet du reste, par exemple ce « Big Thing Coming » sur le mode post-punk, ce « I've been wild » aux riffs notables, ou encore « Lost Control » et sa mélodie digne des premiers albums, et puis « Into the fire », « I don't agree », « Mine all mine »... oui, vraiment beaucoup de bonnes choses.

À l'écoute de toutes ces chansons virevoltantes, on ne peut que se rendre compte que c'est ça qu'on recherche et qu'on aime chez les Stranglers... de l'énergie, des idées malicieuses, des petites surprises amusantes, et aussi un mélange paradoxal de simplicité et de complexité d'expression. Ces éléments qui avaient été perdus depuis 10 ans sont revenus d'un coup ici. Moralité, ils ont bien fait de prendre le temps de faire un album convenable. Comme par hasard, ils ont pu publier Norfolk Coast sur un label avec grande visibilité (le bon vieil EMI...) et les critiques ont été enthousiastes. Une vraie renaissance donc, pour un groupe qui ne s'est pourtant jamais dissous. On ne peut qu'abonder dans ce sens, il s'agit bel et bien d'un des meilleurs albums du groupe, qu'il faut écouter en priorité, même par rapport à certains « classiques » des années 80.

Note : 3,5/5

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- Paul Roberts (chant, percussions)
- Jean-jacques Burnel (basse, chant)
- Dave Greenfield (claviers, chœurs)
- Jet Black (batterie, percussions)
- Baz Warne (guitare, chant)


1. Norfolk Coast
2. Big Thing Coming
3. Long Black Veil
4. I’ve Been Wild
5. Dutch Moon
6. Lost Control
7. Into The Fire
8. Tuckers Grave
9. I Don’t Agree
10. Sanfte Kuss
11. Mine All Mine



             



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