Quel album mes aïeux ! Après un High’n’dry’ riche de promesses et d’élans encore juvéniles, DEF LEPPARD sort ce qui est pour moi leur meilleur enregistrement, ce fabuleux Pyromania. On y trouve un parfait équilibre entre le style agressif et clairement NWOBHM du groupe, et la dimension plus pop et mainstream qui sera exacerbée dans l’opus suivant, le carton mondial Hysteria. Bien aidés par leur excellent producteur Mutt Lange, qui leur concocte un son fantastique, les léopards élaborent tous au long des dix titres et quarante-cinq minutes que dure l’album une formule délicieuse, où les « tubes » côtoient des bombes plus Heavy, et où les influences sont intégrées et digérées pour donner naissance à un type de Hard-Rock totalement nouveau.

Pour illustrer ces propos, on pense bien entendu au formidable « Rock of ages », véritable OVNI à l’époque. C’est un morceau tel que personne n’en avait jamais réalisé, tant par la structure, le rythme, les riffs, le placement de la voix de Joe Elliot, les effets sonores et les chœurs. Mais le single « Photograph », quoique de facture plus classique, est également formidable, avec un refrain qui séduisit bien au-delà des hordes hardos. Pour ceux-ci, deux fantastiques pièces, un peu plus longues que les autres, clôturent chaque face. « Die hard the hunter » tout d’abord, référence directe à la pochette du disque pour l’ambiance de l’intro, et lancé par un magnifique arpège avant la montée des chœurs, un riff bien canon et un refrain renversant. Un fantastique break « à la Judas » vient également introduire un superbe duel de guitares; le tout forme un morceau sublime ! Et ce n’est pas fini puisque le disque se termine par « Billy’s got a gun », énorme titre au texte sinistrement prémonitoire, porté par un riff entraînant et des parties vocales à tomber par terre : une pure tuerie qui clôture l’album de la plus belle des façons, et s’offre même le luxe d’une fin intrigante et légendaire. Avant d’en arriver là, nous traversons un bouquet d’excellents titres, dans l’ordre de mes préférences : « Too late for love » et son intro grandiose, « Stagefright » en mode « faux live » parfaitement réussi et aux guitares bien acérées, « Foolin » plus FM à l’arpège magique et aux pré-refrain et refrain canons, « Rock rock (till you drop) » avec ses accents AC/DC, « Comin’ under fire » encore parfaitement tubesque, et enfin « Action non words », seul pièce un peu moins inspirée mais largement écoutable.

Il est clair qu’après avoir monté la barre aussi haut, faire mieux allait devenir un redoutable challenge pour DEF LEPPARD. La suite montrera que l’adversité ne manquera pas pour y parvenir, rendant leur performance encore plus légendaire. En attendant, délectons-nous de ce Pyromania, fleuron indispensable à toute discothèque Hard-Rock et Heavy-Metal qui se respecte.