Après un album de reprise très réussi, nos léopards sourds de Sheffield remettent le couvert trois ans plus tard avec leur régularité coutumière, soit leur train de sénateurs, nous sommes habitués depuis les eighties et il s’agit à peine de leur dixième album, rendez-vous compte ! Cette fois, il y a un concept derrière notre opus, la « Sparkle Lounge », c’est une petite pièce backstage où le groupe répète avant les concerts, un endroit qui lui permet aussi de fignoler leurs nouvelles compositions. Leur petite cour de récré en quelque sorte… Je vous l’accorde, ce n’est pas un concept très coloré mais on va faire avec, DEF LEPPARD n’ayant jamais fait dans la dentelle à ce niveau !

Nous avons deux singles chargés d’amener la bonne parole aux fans du monde entier : le premier s’intitule "Nine Lives" et nous avons ici le chanteur de country Tim McGRAW au chant, un titre dans la mouvance des classiques du léopard sourd, ça sonne AC/DC avec quelques inflexions et un son plus compressé. Plutôt agréable pour débuter, et les choeurs sont toujours aussi efficaces. "C’mon C’mon" est le second, on retrouve d’emblée la capacité des félins à la simplicité, un titre concis, un riff heavy à souhait et des lignes mélodiques faites pour plaire au plus grand nombre. C’est sympa sauf que le momentum du groupe est clairement derrière lui, mais c’est de la belle ouvrage.

Le son est hard mais le ton très pop de "Tomorrow". comme c’est souvent le cas des compositions de Phil Collen qui oeuvrent presque toujours dans le fond de commerce des léopards. "Hallucinate" est dans le même moule avec de belles harmonies vocales et les voix de Joe et Rick toujours aussi complémentaires. Mais puisqu’on parle de simplicité, c’est "Go" qui ouvre l’opus avec une énergie certaine et des grattes qui nous volent direct dans les plumes, Joe Elliott tient la baraque avec son habituelle gouaille et le titre a très belle allure, très lourd et chargé d’une belle positivité. Vivian et Phil s’y échangent des solos de toute beauté.

Joe a co-composé cette dernière chanson et s’est pointé avec deux autres titres dans sa besace. "Bad Actress" propose tous les gimmicks chers au groupe depuis ses débuts, pas de doute Joe est bien le taulier du coin. Il y a aussi "Come Undone" tiré de la même gratte. Enfin, nous avons la chialante du coin. Et dans le cas de DEF LEPPARD, il faut admettre qu’il y a un certain savoir-faire, d’autant que, cette fois, le titre "Love" se transforme en titre QUEENien. Rien ne nous y est épargné en termes de qualités, si ce n’est que Joe n’est pas Freddie MERCURY, mais le travail d’écriture de Rick Savage est superbe.

Vivian Campbell, désormais un Léopard comme les autres, a droit à ses propres morceaux sur les opus. Nous débutons par "Cruise Control". On sent que les considérations de l’Irlandais ne sont pas les mêmes que celles de ses petits camarades avec un coté très rock "In Your Face". En revanche, d’évidentes influences BEATLES sont à noter sur "Only The Good Die Young", c’est donc très pop avec de très jolis arrangements à la Paulie MACCA. Enfin, "Gotta Let It Go" nous ramène plutôt aux territoires rock hard avec un esprit parfois presque pub. On revient totalement dans l’esprit familial avec le refrain au fer rouge. Une contribution très agréable de Vivian qui mérite indéniablement cette mise en avant.

Je pense que cet opus est leur meilleur depuis un certain temps, toutes proportions gardées, car si on n’atteint pas le 4, nous sommes sur un 3.5 particulièrement fort. Je recommande notamment l’audition de "Go" avant de refermer définitivement le grand livre des léopards durs de la feuille. Du bon rock hard aux jolies mélodies accompagnées de choeurs toujours judicieux, la signature du groupe, qui ne faiblit pas vraiment malgré les années passsées.