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- Style : Pendragon, Marillion, Arena, Twelfth Night

IQ - Tales From The Lush Attic (1983)
Par MARCO STIVELL le 7 Avril 2018          Consultée 2206 fois

Il ne faut pas croire que tous les groupes de rock progressif, même dans le courant néo, ont une discographie pléthorique et connu un succès fulgurant, même si on en parle régulièrement ! Tenez, IQ par exemple sera toujours un second. Parce que le premier, c'est MARILLION ; parce que TWELFTH NIGHT, PENDRAGON, PALLAS et les autres arrivés à la même époque ne se hisseront jamais au même niveau, que ce soit production, qualité ou simplement dans l'appréciation qu'on leur porte.

Cela dit, le groupe de Martin Orford et Mike Holmes, fondé à Londres en 1981 sur les cendres du projet The Lens, n'est pas non plus celui qui se démarque le mieux en termes de générosité discographique. Les ronchons ne peuvent s'empêcher (non sans raison) de critiquer la part d'influence du groupe, très importante et qui tient en un seul mot : GENESIS. Du coup, malgré les décennies passant, s'ils n'ont pu s'en défaire franchement, au moins ils n'ont pas poussé le bouchon trop loin en produisant au-delà du ridicule, tout comme PENDRAGON que j'apprécie moins.

Au début, et un peu comme TWELFTH NIGHT, nos amis de IQ forment un groupe instrumental, avec Tim Esau à la basse, qui met juste un peu plus de temps à se trouver un style. Ils changent de batteur rapidement et engagent Paul Cook (rien à voir avec celui des SEX PISTOLS) tandis qu'au chant, ils retrouvent Peter Nicholls, dilettante au sein de feu The Lens. La formation reste ainsi pendant près de cinq années, avec deux albums à la clé, Tales From the Lush Attic (1983) et The Wake (1984).

Pendant que le groupe écume les scènes londoniennes et notamment celle du mythique Marquee club où tant de grands sont passés (YES et GENESIS, pour ne pas les nommer), il couche sur disque ce premier effort, Tales From the Lush Attic, qui semble être véritablement un effort vaillant, et qui l'est en retour pour le spectateur. Si on reconnaît le charme des premiers enregistrements affiliés au genre contesté du néo-progressif, ne serait-ce que pour son nom (et les présents garçons ne sont pas les derniers à le faire), cette ambiance de début 80's qui conserve beaucoup de charme, au niveau du mix les oreilles ont tendance à saigner.

Comme tout groupe jeune, IQ n'évite pas les écueils, ici dévolus aussi bien à l'amour sans faille pour GENESIS (ce qui reste une qualité première en soi) dans le développement des compositions que l'envie d'en mettre plein la vue, ou l'ouïe. Les deux longs pavés progressifs, "The Enemy Smacks" (14 minutes) et surtout "The Last Human Gateway" (19 minutes, c'est le "Grendel" d'IQ ! avec une intro de bruitages sur une minute) sont garnis de pleins d'effets discutables, section plus ou moins longues, maladroites à l'évidence et où Paul Cook peine à garder un tempo correct. C'est très haché, trop prog et cliché pour convaincre. Cela dit, Steve HACKETT fait la même chose aujourd'hui, en plus propre.

Dans ces deux morceaux, les idées susmentionnées sont contrebalancées par ce que IQ propose déjà de meilleur : les claviers massifs de Martin Orford et la voix de Peter Nicholls. Voix qui semble être un mélange de glam-rock, de new-wave, un peu à la manière de Geoff Mann (TWELFTH NIGHT) et aussi beaucoup de Peter Gabriel, dès qu'elle se fait gutturale voire forcée, comme Fish (MARILLION). Si c'est moins évident pour Cook, Nicholls apparaît déjà comme un excellent musicien. Orford, quant à lui, nous sort la panoplie de claviers de rigueur, du Minimoog classique au Yamaha DX-7 en passant par les nappes du merveilleux ARP Solina ou de l'Elka Rhapsody, qu'il est d'ailleurs un des rares à utiliser encore autant. Et ça, c'est du bonheur !

Bien sûr, le groupe se veut fort de thèmes héroïques, sur rythmiques massives ou simplement planantes. Il n'hésite pas à ajouter quelques transitions exotiques, comme le passage latino à 7'00 de la première fresque, ou alors le (très bon) blues de la seconde partie de "The Enemy Smacks". La fantasy dépasse le cadre des textes, Holmes ajoute un bon phrasé de tapping conducteur sur "Through the Corridors", single le mieux taillé pour son rang, malgré une fin toujours trop lourde. À l'inverse, Orford se réserve "My Baby Treats Me Right...", un solo de piano plutôt intéressant et qui sert d'intro à sa partition de synthétiseur sur le dernier morceau. Un peu remplissage donc, mais pas tant que ça.

À l'instar de ses compatriotes, IQ n'est pas avare en rythmiques punk ou heavy-metal, sur "Awake and Nervous" autant que ses clins d'oeil directs au prog 70's (la fin de "Enemy Smacks" encore, très Wind & Wuthering, un des plus beaux disques de GENESIS). Le Minimoog déferle quand ce n'est pas le Mellotron-voix qui prend le relais lors des passages oniriques. Il y a donc quelques classiques (le premier et le dernier titre), un beau climat mais aussi beaucoup de maladresses, ce qui n'est guère étonnant venant d'un groupe encore faux-débutant qui a mis moins d'une semaine pour tout mettre en boîte. La note n'est pas si sévère quand on sait que les qualités sont déjà là mais qu'elles seront encore bien mieux présentes par la suite.

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   MARCO STIVELL

 
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- Peter Nicholls (chant)
- Mike Holmes (guitares)
- Martin Orford (claviers)
- Tim Esau (basse)
- Paul Cook (batterie, percussions)


1. The Last Human Gateway
2. Through The Corridors
3. Wake And Nervous
4. My Baby Treats Me Right 'cos I'm A Hard Lovin' Man
5. The Enemy Smacks



             



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