Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  VHS/DVD/BLURAY

L' auteur
Acheter Ce DVD
 


 

- Style : Pendragon, Marillion, Arena, Twelfth Night

IQ - Scrape Across The Sky (blu-ray) (2017)
Par BAKER le 8 Novembre 2017          Consultée 2348 fois

Vous souvenez-vous des années amateur de certains grands artistes ? Moi oui. Et sans honte aucune car parfois le côté bricolo, sans-le-sou, pas tout à fait professionnel, seyait à merveille auxdits artistes.
Prenez Mike OLDFIELD, ses premiers albums ont été faits certes avec un bon budget, mais surtout avec des rustines dans tous les sens, l’homme s’amusant à trifouiller la technologie pour arriver à ses fins. Il y avait sûrement plus simple et plus rapide pour faire ce qu’il faisait, mais peu importe : c’est son côté Monsieur Bricolage qui faisait tout le charme de ses disques. Les années 2000 lui ont totalement retiré cette faculté d’invention, et il y est récemment revenu, preuve que c’est une composante essentielle de son art.
Et Peter JACKSON ? Certes, son Seigneur des Anneaux a fracassé tous les scores, mais il y a perdu une bonne partie de son âme. Rien ne vaut, à mon humble avis de quarantenaire es-gore, les tripatouillages amateur de son Bad Taste et le joyeux bordel non contenu qu’est Braindead.
IQ, c’est un peu pareil : voilà un groupe qui jusqu’au milieu des années 2000 était semi-pro. Et ça leur allait comme un gant.

Las, depuis Dark Matter et surtout Frequency, et le départ de Martin Orford dont ils ne se sont jamais tout à fait remis, IQ n’est plus le joyeux second couteau du prog qui se surpasse tant bien que mal, mais une entreprise bien encadrée à qui il manque un peu de magie.
Ce nouveau DVD live est donc leur premier blu-ray, bonne raison de le sortir certes, mais s’il ne manque pas d’atouts, la première chose qui frappe est l’austérité, le professionnalisme un peu trop exacerbé. Tout est très carré, très propre, à commencer par l’impeccable costume de Peter Nicholls, le son propre à mort, les backdrops défilant tout au long du spectacle. IQ est devenu un vrai groupe, solide, bankable, porté sur les épaules de monsieur MICHAEL Holmes. Michael, plus Mike. Un détail, mais qui compte.

C’est ce qui frappe, mais aussi ce qui peut rassurer : IQ délivre un set sans failles. Sans trop de magie, mais sans failles : ça joue très carré, très bien ; l’utilisation de bandes (trop envahissantes sur les morceaux récents) est nickel ; chaque instrument est à sa place ; Cookie tape toujours comme un sourd ; Tim Esau, nonobstant quelques petits loupés, est bien à sa place (il ne vaut pas Jowitt, mais qui le vaut ?), et Peter Nicholls est im-pec-cable. Absolument parfait. Pro, on le répète. Il rate UNE note sur tout le concert. Impressionnant, surtout quand on sait d'où il part. A côté, Neil “Duran” Durant fait le job, ni plus ni moins.
Mais soyons honnête, tout le set est axé sur Holmes, véritable leader du gang si le doute subsistait, omniprésent en solo, en riffs (rythmiques heavy parfois factices, Holmes riffant un peu comme Martin Gore), et en effet, le sieur Mike étant très actif sur les pédales (NDLR : sic).

Le concert passe donc sans véritables heurts tant c’est bien fait, bien joué. Il y a cependant la même tare depuis plusieurs DVD : outre le côté statique, la musique d’IQ est désespérément noir charbon, lourde, pesante. Leurs déconnades traditionnelles sur le thème de Noël sont d’autant plus décalées qu’à aucun moment la musique ne vient un peu calmer le jeu. Il y a trop de pathos, trop de climaxes successifs, et les premiers titres à en pâtir sont ceux du dernier album. "Without Walls" notamment est un epic de 20 minutes "by the numbers" aussi tiédasse que sur vinyl. Et beaucoup de chansons manquent de charisme, de détachement : "Until the End", le classique "7th House" joué un tout petit chouïa plus lent (mais ça suffit à le rendre trop solennel), on attend trop les passages émotionnels les uns après les autres. Curieusement, "Frequency" passe bien mieux qu’avant, et obtient même une place de choix. Joyau du set, "Leap of Faith" possède le petit supplément qui en fait peut-être la meilleure version existante : tout le monde est “on fire”, à commencer par les mains de Cookie. Seule, "10.000.000 Demons" en premier rappel mélange le brutal et le joyeux avec sa prod' techno, son refrain très fédérateur et… ses clins d’oeil drôles à FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD. C'est la seule chanson 'soft' puisqu’elle est suivie par un "Widow’s Peak" trop clinique, trop axé sur la perfection technique malgré un Nicholls encore une fois nickel.
On ressort du concert content mais frustré : IQ est toujours un des plus gros et efficaces groupes de prog actuels, mais est-ce ce qu’on était venu chercher ?

Le blu-ray fait ce qu’il peut : l’image, assez propre et détaillée, bénéficie un peu de la HD, mais se voit desservie par une réalisation plan-plan et donc un foutoir sur scène qui ne donne pas envie de s’attarder. Le son est d’un propre à faire peur, avec un 5.1 qui double à l’arrière notamment les claviers : factice, mais qui homogénéise le son. On sent quand même que si on n’est pas au niveau de David GILMOUR, le budget a été sévèrement revu à la hausse (il y a même quelqu’un pour installer et retirer une chaise ! classe !).
Les bonus sont un peu moins intéressants que d’habitude : un "Until the end" live au Lorelei trop clinique au début, mais dont la seconde partie est plus impressionnante. Un mini-documentaire sur l’artwork de l’album, intéressant même si, à vrai dire, on préférait quand c’était Peter Nicholls qui s’occupait des pochettes (peut-être est-ce là une piste pour revenir au charme des débuts ?). Et puis, comme d’habitude, quelques conneries cachées dont une particulièrement enfûmée (et qui permet d’apprendre le nouvel alias de Mike Holmes : McDozenlegs). Des conneries qui rassurent : non, IQ n’est pas tombé dans une glacière, ils savent encore plaisanter.
Mais il est indispensable que ces prochaines années, ils retrouvent un peu de cette bonhomie qui les rendait uniques. Si ce nouveau live est très honnête, ce n’est somme toute que l'énième live d'un groupe qui mérite mieux qu’un simple enquillement de produits.

Note finale plus proche de 3,5, surtout si c'est votre premier live d'IQ.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par BAKER :


ARENA
Songs From The Lions Cage (1995)
Une carte de visite exceptionnelle




IT BITES
Eat Me In St Louis (1989)
Dur sur l'homme, efficace sur le terrain


Marquez et partagez





 
   BAKER

 
  N/A



- Paul Cook (batterie)
- Neil Durant (claviers)
- Tim Esau (basse, pédales, choeurs)
- Michael Holmes (guitares, choeurs)
- Peter Nicholls (chant)


1. Awake And Nervous
2. The Darkest Hour
3. From The Outside In
4. The Road Of Bones
5. Frequency
6. Without Walls
7. Ocean
8. Leap Of Faith
9. Until The End
10. Outer Limits
11. The Seventh House
- bonus
12. Until The End (live At Lorelei Festival 2014)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod