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IQ - Frequency (2009)
Par MARCO STIVELL le 16 Juin 2019          Consultée 1461 fois

Malgré le bel accueil reçu pour Dark Matter (2004), la période qui suit met un terme à plus de dix ans de stabilité pour IQ : Paul Cook et Martin Orford, membres fondateurs, laissent leurs places à Andy Edwards, musicien de Robert PLANT de 1997 à 2001 puis batteur du groupe FROST* (au fameux Milliontown de 2006, si bien défendu par mon cher collègue Baker en ces pages) et Mark Westworth, claviériste qui a joué pour GREY LADY DOWN et DARWIN'S RADIO. L'enregistrement de Frequency est étalé sur près de deux ans quand même (2007-2009) !

Dans mes souvenirs, au gré des visites sur les forums de discussion (c'était la fin de l'époque où les réseaux sociaux ne les supplantaient pas encore), l'album reçoit un accueil assez tiède au sein de la communauté progressive. On ne parle pas bien sûr des allergiques au courant dit 'néo', mais de ceux qui suivaient le groupe de longue date. Etait-ce dû au changement de membres ? Ou alors à la recrudescence d'effets pop léchés, regard de Mike Holmes & co tourné vers une époque de leur histoire (1987-1989) ayant été bien vite et mal considérée ?

Pourtant, à mon sens, ce dixième effort studio d'IQ vaut mieux que The Seventh House, plus constant en qualité, ce qui le place à un niveau peu éloigné de The Wake et Ever. Des morceaux comme "Frequency" et "Ryker Skies" reposent sur des progressions fluides comprises entre huit et quatorze minutes, avec pas mal d'effets caractéristiques, comme l'utilisation de samples radio pour le premier, tandis que le second plonge dans le style space-rock avec réussite.

Westwood, grand défenseur du Mellotron (on en sait quelque chose !), apporte une palette de boucles suffisamment bien placées pour ne pas que cela sonne trop branché. Ses claviers célestes s'opposent joliment au son huileux de Minimoog qu'il balance pour ses soli et qui peut rebuter un peu au départ ; juste au départ ! À la batterie, Edwards amène son empreinte bavarde mais dont la richesse et le niveau font honneur à Paul Cook, un des meilleurs batteurs du genre. Cette façon qu'il a d'en ajouter gaiement sur les parties épiques, des soli sans en avoir l'air, est parfaite : la fin de "Ryker Skies", le solo de Holmes économique mais plein de feeling sur "Life Support".

Encore une fois, on s'incline devant des mélodies d'orfèvre et des ambiances typiquement prog (rythmes impairs fougueux, lents et massifs à la "Kashmir" puisqu'on parlait de PLANT). Une nouvelle fois, on apprécie durablement la beauté du chant de Nicholls, la force de ses interventions jusqu'aux plus inattendues : dialogue avec lui-même de façon oppressante (milieu de "Stronger Than Fiction"), variation finement robotique sur le couplet planant de "Ryker Skies".

Ce dernier morceau est décidément un must, space mais aussi très proche de l'ambiance d'un Clutching at Straws jusque dans l'intervention du vibraphone, à une heure où MARILLION se dirige bien loin de tout cela – y compris, il faut le dire, d'un point de vue qualitatif. Même John Jowitt, plutôt effacé, comme s'il avait déjà arrêté son départ proche, s'illustre avec force sur ce titre. Les changements parfois brutaux de "The Province of the King", paradoxalement, sont fort bien réalisés, grâce au talent du groupe, à la façon dont la guitare 12 cordes côtoie le chant solennel mais paré aux abordages, le piano romantique et le synthé-clavecin, la batterie cavalière. Le morceau "Frequency" vaut bien un "Sacred Sound" (premier titre de Dark Matter).

Et pour en revenir au point glissant, IQ n'a absolument pas à rougir de ses efforts en matière de mélodies sucrées, ni sur "Life Support" (au début), ni pour le slow "One Fatal Mistake", liaison magique entre deux pavés. Une ballade folk chargée en claviers séduisante au possible, tout en étant 'vraie'. Et puis ces accords de Mellotron. Le dernier morceau de l'album se devait d'être à la hauteur. Huit minutes sans grand changement, arpège nonchalant, synthé de type onde Martenot, batterie à contretemps, hymne chanté soutenu par l'orgue, solo de piano à fleur de peau... En plus d'être d'une fluidité imparable, "Closer" est une merveille. À l'image du disque, ça tombe bien !

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   MARCO STIVELL

 
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- Peter Nicholls (chant, choeurs)
- Michael Holmes (guitares, claviers)
- John Jowitt (basse)
- Mark Westworth (claviers)
- Andy Edwards (batterie, percussions)


1. Frequency
2. Life Support
3. Stronger Than Fiction
4. One Fatal Mistake
5. Ryker Skies
6. The Province Of The King
7. Closer



             



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