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TRIP POP  |  STUDIO

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1984 Alf
1987 Raindancing
1991 Hoodoo
1994 Essex
2002 Hometime
2004 Voice
2007 The Turn
2013 The Minutes
2017 Other
 

- Style + Membre : Yazoo

Alison MOYET - Hometime (2002)
Par ERWIN le 6 Octobre 2019          Consultée 1173 fois

Bien des choses ont changé dans la vie d'Alison MOYET ! Mais oui ! Voyez donc déjà cette photo de couverture, tant qu'à perdre quelques dizaines de kilos superflus, autant assumer et le montrer avec fierté ! On savait la rondelette Alison engoncée dans ses problèmes complexifs. Voilà qui semble réglé, elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin comme vous verrez ! Devenir Maman doit aider, certainement. Vous ne serez d'ailleurs pas sans remarquer qu'un hiatus de huit ans nous sépare de sa dernière livraison Essex à cause d'une dispute jamais vraiment réglée avec Sony music. Alors, la toute nouvelle Alison n'a pas trouvé d'autres solutions que de revenir à ses fondamentaux pour sortir son disque et c'est Sanctuary, le leader des indépendants, qui prend le relais.

C'est ainsi qu'on prend son destin en main ! Nous sommes en 2002 et Alison est enfin libre, humainement comme artistiquement. Elle profite aussi de cette décennie pour participer aux projets d'autres artistes, notamment TRICKY et Sinead O'CONNOR. C'est le duo de THE INSECT, composé de Bob Locke et Tim Norfolk, groupe avant-gardiste ayant bossé avec MADONNA, qui se trouve derrière la console.

Toutes les compositions sont l'oeuvre du duo qui l'unit professionnellement depuis un bail avec Peter Glenister. Malgré une époque peu propice aux singles, l'Anglaise choisit d'en sortir trois. Le premier est "Should I Feel That It's Over", un slow d'assez belle tenue qui me rappelle certaines compositions de Lloyd Cole. L'aspect new wave y est contrebalancé par des harmonies pop très chiadées. C'est agréable et la voix d'Alison n'a rien perdu de son grain ni de sa puissance.

L'artiste continue de s'interroger sur "Do You Ever Wonder", avec une ambiance trip-hop matinée de soul. C'est franchement très réussi et diablement addictif, sur une orchestration magnifique. Alison voit dans cette chanson un hommage à Dionne WARWICK. On continue avec "More" et sa basse ondoyante dans une mise en scène proche encore une fois du trip-hop. Tout cela est millimétré, et il nous reste toujours de jolis aspects new wave à nous mettre dans l'oreillette avec ses nappes de synthés franchement judicieuses.

Mais, passé ces singles de qualité, on tombe dans un abîme tournoyant de compositions splendides. Ainsi, la production énorme de "Mary Don't Keep Me Waiting" sert une chanson qui oscille entre le drame et un refrain aéré. Le résultat, suffocant de réalisme, montre une Miss MOYET juste impériale. Les paroles évoquent la fuite d'un être malfaisant dans la droite lignée des grands titres de Kate BUSH. "If You Don't Come Back To Me" débute comme une pièce classique. Le chant est technique, mais le paysage évoqué, celui d'une rupture, domine les débats et imprime une sensation de tristesse qui rappelle les élans des grandes divas du passé. Mais oui, je pense à Sarah VAUGHAN et Ella FITZGERALD en cette occasion, c'est vous dire le niveau de qualité.

Une petite wah-wah introduit "Say It", mais la portée dramatique de la voix n'échappe à personne. J'avoue que je pense souvent à SADE sur cet album, même s'il manque la langueur propre à la belle Eurasienne. En revanche, Alison parvient à fusionner smooth et puissance en déployant une émotion tangible. Ça donne un refrain déchirant. Attention, ce titre hautement addictif déploie une efficacité maximale ! Pour les fans de la première heure, forcément un titre comme "You don't Have To Go" porte immédiatement au sourire. L'ambiance évoque certains titres de Martin Gore pour DEPECHE MODE, époque Songs of Faith And Devotion. Et autant le "Don't Go" de YAZOO était un morceau de bravoure épique, agressif et empreint de toute la puissance froide des eihghties, autant le smooth qui se détache de cette composition la rend quasi lithurgique, avec cet orgue qui prend l'espace puis le partage avec l'exceptionnel organe vocal d'Alison, une sacrée merveille. Et quelle voix nom de dieu !

"The Train I Ride" ? Damned ! C'est du SADE meets MASSIVE ATTACK dans l'esprit, avec un traitement pop très réussi à nouveau, notamment sur le phrasé d'ALF. Une guitare s'y positionne remarquablement, tandis qu'un peu d'ambiance à la James Bond assoit tout ça. Ce titre qui aurait fracassé en single mérite une postérité. "Yesterday's Flame" sort du même tonneau. "Ski" reste dans cette mouvance empruntant à la fois à la new wave et au trip-hop, avec un chant toujours très engagé de la chanteuse de Basildon. Pas révolutionnaire, mais la basse aquatique crée une ambiance sensationnelle. Enfin, l'éponyme "Hometime" nous laisse à penser qu'Alison a enfin trouvé son "Home" et peut vivre à son aise en toute quiétude. La basse gigantesque et les beats électroniques créent une atmosphère Trip-hop évidente. The INSECT est à l'oeuvre !

Nous assistons à une mutation impressionnante, comme si Alison avait mis du temps à se débarasser de ses atours de nymphe pour aboutir à cet immense papillon, certes sombre, mais d'une esthétique évidente. Malgré le calme et le smooth qui entoure cet opus, je ne peux m'empêcher de ressentir l'impact d'une déflagration à son écoute. C'est magnifiquement écrit, superbement produit et divinement chanté. Je n'ai donc aucune difficulté à donner à Alison MOYET sa première notation parfaite. A l'évocation des noms qui naissent lors de l'écoute, on reste stupéfait d'une telle qualité après un premier début de carrière seulement moyen. Nous sommes ici au niveau supérieur de la musique populaire. Les Anglais ne s'y trompent d'ailleurs pas en lui accordant une nomination à l'award de la meilleure artiste en cette année 2002.

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   ERWIN

 
  N/A



- Alison Moyet (chant)
- Tim Norfolk (guitare-claviers-programmation)
- Bob Locke (basse-claviers-programmation)


1. Yesterday's Flame
2. Should I Feel That Its Over
3. More
4. Hometime
5. Mary, Dont Keep Me Waiting
6. Say It
7. Ski
8. If You Don't Come Back To Me
9. Do You Ever Wonder
10. The Train I Ride
11. You Dont Have To Go



             



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