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- Style : Severed Heads
- Style + Membre : Ministry

SKINNY PUPPY - Rabies (1989)
Par CORNELIUS le 14 Avril 2021          Consultée 792 fois

Après le tsunami de crasse hallucinée de VIVIsectVI, que pouvaient objectivement faire nos chiots squelettiques ? Aller plus loin dans la même direction et devenir un pur groupe de noise ? Splitter ? Ou alors passer l’abattoir au karcher ? C’est visiblement cette dernière possibilité qui a été retenue, peut-être parce que les deux autres n’étaient pas tenables, du moins pour le moment.

C’est Nivek OGRE qui, indirectement, est à l’origine du son de Rabies. Son amitié avec un certain Al Jourgensen, fondateur de MINISTRY (pour les impardonnables pécheurs qui l’ignoraient), y est pour beaucoup. Il le veut comme producteur, en compagnie de l’inévitable David Ogilvie. Les deux autres comparses, Cevin KEY et Dwayne R :GOETTEL, se montrent nettement moins chauds, question de feeling probablement, de sensibilité. Disons qu’ils ne désirent pas vraiment que le groupe devienne une annexe de MINISTRY, ce qui est un souci plutôt légitime. Il faut dire que là où la bande à Jourgensen tabasse en règle et en rang serré, nos Canadiens mènent une espèce de guérilla sibylline sur un front qui, comme la vérité dans X-Files, est ailleurs.

Qu’à cela ne tienne, Rabies aura bel et bien lieu. Il commence d’ailleurs avec "Rodent" : Très propre. Plus metal aussi, enfin l’espace de quelques secondes. C’est toujours le même groupe, le même agencement de folie contrôlée. Mais la structure est nettement moins chaotique et le son, surtout, se révèle d’une propreté qui, à l’époque, a sûrement surpris les fans de base. Et tout le reste, ou presque, est à l’avenant. "Fascist Jock Itch" par exemple, pourrait presque passer comme une commande de Jourgensen. Une tuerie gabber metal avant même que le genre existe (s’il a jamais existé). Et, entre deux rafales de boîte à rythme, "Jesus wept", sample issu du déchirant Hellraiser.
C’est sur le cinquième titre, "Worlock", qu’on retrouve le SKINNY PUPPY le plus typique. Electro à la fois massive et insidieuse débouchant sur un refrain d’une insondable mélancolie.

Etrangement, l’enragé "Tin Omen", qui avait tous les atouts pour remporter la palme de meilleur titre de l’album, souffre quelque peu d’une production trop compressée, trop lisse. Les déçus pourront cependant se consoler avec la puissante version live présente sur le double album Brap : Back & Forth series 3 & 4. Heureusement, "Rivers" corrige le tir grâce à sa rythmique techno punk, ses nappes de synthés qui sentent bon les denses forêts de pins ainsi que son déluge tout à fait harmonieux de samples provenant de films aussi divers que 2001, Le Bal des Vampires, Maniac 2 ou Orange Mécanique.

On sombre dans les égouts, la décrépitude illuminée, avec le très faisandé et glacialement groovy "Amputate". Le disque s’achève sur un titre live en compagnie de Jourgensen, Spahn Dirge. Sorte d’hommage à LED ZEPPELIN noyé sous une tonne de reverb' et de guitares saturées. Un vrai moment de folie abrasive et sans concessions. (Celles et ceux qui crochent particulièrement sur ce morceau dantesque doivent impérativement se tourner vers TEAR GARDEN, le projet psychédélique de Cevin KEY et Edward Ka-Spel).

Peut-être bien l’album de SKINNY PUPPY qui plaît le plus aux fans de MINITSTRY. De là à dire qu’il s’agit peut-être aussi de l’album que les adeptes de SKINNY PUPPY aiment le moins, il y a un pas que je ne franchirai pas. Non que je cherche le consensus à tout prix, mais il me semble que ces adeptes (dont je fais bien entendu partie) possèdent un esprit suffisamment éclectique pour accepter, surtout a posteriori, tout changement sinon comme bienvenu, du moins comme nécessaire.
Et puis, n’exagérons rien, malgré les craintes de KEY et GOETTEL, SKINNY PUPPY n’est pas devenu un groupe d’indus metal pour autant, ni sur cet opus, ni sur les suivants. Rabies est même, malgré quelques regrettables faiblesses sonores, un beau condensé du savoir-faire de nos amis de Vancouver.

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   CORNELIUS

 
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- Cevin Key (synthés, guitares, percussions)
- Nivek Ogre (chant)
- Dwayne Rudolph Goettel (synthés, samples)


1. Rodent
2. Hexonxonx
3. Two Time Grime
4. Fascist Jock Itch
5. Worlock
6. Rain
7. Tin Omen
8. Rivers
9. Choralone
10. Amputate
11. Spahn Dirge



             



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