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- Style + Membre : Ministry

SKINNY PUPPY - Mythmaker (2007)
Par CORNELIUS le 6 Mai 2022          Consultée 557 fois

Etait-il nécessaire de prolonger la fausse seconde vie de SKINNY PUPPY au-delà du lamentable opus précédent ?
Mais cette brutale question est dans le fond bien méchante et surtout, illégitime. Comme dirait un ancien prof de français à qui j’ai souvent souhaité beaucoup de maux parfaitement bibliques et de tortures mentales dignes des meilleurs programmes de la CIA : qui es-tu pour juger ?

L’album commence plutôt bien d’ailleurs, enfin pas trop mal parce que "Magnifishit" est quand même une sorte d’ersatz peu aventureux de ce que le groupe était capable de produire lors de The Process, leur ultime livraison originale. Avec, en prime, un usage assez agaçant (mais heureusement pas systématique) du vocoder, apport dont personnellement je me serais très bien passé. Très vite, ce sentiment ici particulièrement désagréable de déjà entendu en mieux se confirme dangereusement. "Haze" aurait pu me plaire incroyablement dans une dimension spatio-temporelle où le groupe (drôle de groupe pour le coup…) serait né avec cet album. Et encore, je ne parle pas de "Pedafly" ou de "Politikil", qui, sans être ratées, stagnent bel et bien au niveau de MARYLIN MANSON ou encore de KMFDM, groupes tout à fait respectables mais pas vraiment au niveau de ce que furent les Canadiens du temps qu’ils avaient la Foi ainsi, mais les deux sont inséparables, que la présence de D.R. GOETTEL.

On retrouve un vent particulièrement frais, évoquant quelque peu le mythique "Nature’s Revenge" de Too Dark Park sur "Jaher" - un vent du nord, assurément. Malheureusement, ce vent là ne nous transcende pas vraiment de la même façon ; plus exactement, il nous ramène en arrière et ce parce que son nom véritable est Nostalgie. Un nom magnifique certes, mais qui, pour le coup, méritait une musique à l’exacte hauteur de ses ambitions.
"Lestiduz" tire également son épingle du jeu sans pour autant marquer l’esprit de l’auditeur attentif. Le final, "Ugli" tabasse raisonnablement avec sa rythmique jungle / big beat quelque peu surannée mais plaisante, voire réjouissante selon l’humeur. Seulement, est-ce suffisant de la part d’une formation dont, jadis, chaque fin, je n’ose dire d’album mais plutôt de voyage, correspondait à une fin de cycle et donc, selon les Anciens, à un renouveau qui se mord la queue ?

Pour être le plus clair possible : Mythmaker n’est pas complètement mauvais, mais il n’est clairement pas assez bon pour échapper à la légitime accusation de médiocrité. Ce qui me ramène à la question originelle : qui es-tu pour juger ? Eh bien (c’est à mon espèce de pseudo-prof de français que je parle actuellement) quelqu’un de suffisamment informé sur la vie et toutes les forces sous-terraines qui l’animent pour affirmer que tout le monde et absolument tout le temps passe son temps à juger. Et ceux qui précisément posent cette question sont les premiers qui devraient y répondre avec la plus extrême humilité. On juge d’un cul qui passe dans notre champ de vision aussi spontanément qu’on juge un fromage ou le dernier album d’un groupe connu ou inconnu. Juger n’est rien, mais ce qui est problématique en revanche, c’est le jugement qui consiste à dire que tel groupe devrait ou aurait dû raccrocher après tel ou tel incident, catastrophe, etc… On peut tout simplement le regretter, mais il est très rare que des hommes ayant consacrés toute leur existence au processus créatif et à tous les aléas de cette production parfois tumultueuse, puissent se recycler dans un autre domaine ou se consacrer exclusivement au jardinage. A vrai dire, ce n’est même pas envisageable.

Un disque qui manque de fluidité orgasmique autant que de présence au cœur des Ténèbres – qui manque de SKINNY PUPPY.

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   CORNELIUS

 
  N/A



- Cevin Key (synthés, percussions)
- Nivek Ogre (chant, synthés)
- Mark Walk (synthés, basse, guitare)


1. Magnifishit
2. Dal
3. Haze
4. Pedafly
5. Jaher
6. Politikil
7. Lestiduz
8. Pasturn
9. Ambiantz
10. Ugli



             



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