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- Membre : Chedid
 

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Matthieu Chedid -M- - Rêvalité (2022)
Par MARCO STIVELL le 2 Août 2022          Consultée 1657 fois

Au bout de vingt-cinq années sur les bancs de la célébrité, avec toutes ses pitreries, son originalité, -M- ne peut s'empêcher d'être lui-m'-M- et surtout pas dans son nouvel album, Rêvalité. Un joli mot trouvé pour tous les rêveurs-romantiques subsistant dans le monde trop décomplexé d'un côté, trop engagé de l'autre, ceux qui tiennent encore à exister en voulant faire de leurs rêves une réalité, ou alors qui se battent pour que celle-ci leur laisse un peu de place de temps en temps, pas seulement la nuit...

L'album violet a la lourde tâche de faire suite à Lettre Infinie, excellent disque paru il y a trois ans. Et malgré le thème choisi, il n'y parvient guère ! Pari risqué que de proposer un album hybride avec les chansons festives en première partie, pour reléguer en seconde le côté plus sombre et introspectif des albums d'il y a une dizaine-quinzaine d'années. Et surtout, la qualité des morceaux n'est pas au rendez-vous, Rêvalité se révèle frustrant car formidable dans son intention mais pour un résultat forcé.

L'aspect funk traditionnel du fils prodigue Chedid en devient facile à outrance sur la chanson-titre, sur le gotainerien "Dans le living", même sur "Mogodo" introduit par Louis le père chantant une berceuse à Matthieu au milieu des années 70 de manière iconoclaste (pour rappeler aussi que les deux hommes proches ont collaboré il y a deux ans sur le conte musical Grandes Oreilles Tout Oreilles). Ajouter des cuivres peut constituer une marque d'originalité, tout comme, a contrario, la quasi absence de la guitare : un seul solo sur le reggae "Dans Ta Radio" – supplanté par le sax sur le titre suivant, "Megalo" -, rare apparition également de mademoiselle Billie Chedid aux choeurs.

Bref, -M- ne veut pas changer et tient à rassurer, mais il change quand m'-M- et l'inspiration s'altère. La venue de la grande Gail Ann Dorsey (TEARS FOR FEARS, David BOWIE) à la basse permet de faire pulser davantage de tels titres, mais la sauce ne prend pas pour autant. Chose regrettable car si rien ou presque de la première partie n'est franchement mémorable et passe vite partout au contraire, les textes collant au concept sont convaincants, il y a du bidouillage à la -M-... "Nombril" est musicalement un peu plus réussie avec ses ukulélés et son ambiance exotique (jeu de mots « île »-« nombril » oblige), "Petit homme" amorce ensuite une belle transition.

Toutefois, la deuxième partie n'est pas beaucoup plus reluisante pour un artiste encore si habile voilà encore quelques années. Le duo avec Fatoumata DIAWARA sur la sombre bossa "Mais tu sais" peut paraître joli les premiers instants, poignant même mais il s'essouffle vite, un peu comme la force du chant, du meneur de jeu. "Home" est toujours imprégné de l'enfant plein d'imagination qui cherche à subsister mais souffre un peu du même problème. Dans un registre folk, on peut aisément lui préférer "La langue des oiseaux", frais, très bien écrit, l'un des trois ou quatre très bons morceaux du disque.

Même constat pour "Fellini", dont le refrain emprunte l'air célebrissime du "Molto Allegro" de MOZART (Symphonie n°40 en sol mineur) à bon escient, très coloré autrement avec ces ukulélés et ces effets Europe de l'Est, chanson ancienne... De quoi changer un peu de Tim Burton, dans l'envie de rendre hommage au réalisateur lui aussi haut en couleurs de La Strada et Amarcord. À propos de film, les accords de "Ce jour-là" rappellent un peu la beauté de l'intro de Rosy (documentaire sur Marine Barnerias, atteinte d'une sclérose en plaques), BO composée par -M- il y a un an. Dernière petite lumière du disque, même obscure : "Une étoile qui danse" avec une excellente prestation jazzy du batteur Maxime Garoute sur claviers planants et piano oriental inspiré, aux côtés duquel toutefois Chedid en chef exprime bien lui-même cette sensation de difficulté au micro.

Manque de souffle, d'évidence, y compris quand on doit s'y perdre, quand on doit danser. Manque de Billie, de guitare porteuse, de la beauté d'un Îl comme du caractère incisif de Lettre Infinie... Rien de grave, mais encore une fois, de quoi frustrer au bout de deux/trois années si particulières, assurément !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Rêvalité
2. Dans Ta Radio
3. Mégalo
4. Mogodo
5. Dans Le Living
6. Nombril
7. Petit Homme
8. Fellini
9. Une étoile Qui Danse
10. Ce Jour-là
11. Mais Tu Sais
12. Home
13. La Langue Des Oiseaux



             



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