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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Nicolas PEYRAC - Autrement (1999)
Par MARCO STIVELL le 17 Août 2022          Consultée 501 fois

Changement d'adresse : du studio Davout, Nicolas PEYRAC passe au studio du Bras d'Or situé à Boulogne-sur-Mer, de quoi amener un doux parfum marin à ce nouvel opus. Celui-ci est réalisé en petit comité avec l'aide du guitariste Laurent Miqueu (spécialiste du blues, futur musicien attitré de LORIE) et du claviériste/trompettiste Fabrice Gratien (du groupe CAP'TRAD). Le frère de ce dernier, Christophe, tient la batterie, et on croise un vieil ami guitariste de PEYRAC, Bruce Gaitsch, qui a envoyé ses prestations depuis Nashville sur deux titres. Les chansons de cet album sont le fruit d'un début de collaboration entre le principal intéressé et la parolière Annette Wyle, comme ce sera le cas de la décennie suivante.

Autrement garde un bon parfum d'années 90 comme c'est le cas des deux efforts précédents, mais avec un ton à l'américaine comme suggéré par la pochette, une belle mise en avant folk-rock sur certains singles porteurs, de l'électronique bien dosée. Et on peut le dire dès à présent, une meilleure unité que sur J'Avance, de quoi augmenter la qualité globale. Ce disque est rempli de belles chansons à ras-bord, sans donner une impression de trop. Peu de choses à redire, si ce n'est "Bouge-toi", chanson positive par essence et dans un ton direct, entêtant, agréable mais avec parcimonie, comme un rayon épanouissement personnel de librairie. Ajoutons les choeurs africains de "Elle t'attendait" (un des deux titres avec master Gaitsch) ; petit clin d'oeil à mon ami Baker qui ne considère pas mieux ceux de "Alors Regarde" de Patrick BRUEL.

"Toujours une route", évocation de la porte de sortie vers l'évasion ou l'amélioration en cas difficiles, éclaire l'ensemble dès le départ avec un funk-reggae d'intro venu déguiser le caractère folk-rock, essence réelle du morceau, tout comme l'orgue Hammond, la guitare à la Mark KNOPFLER. Le rock trucker/routier de "Elle t'attendait" nous ramène aux femmes qui savent ce qu'elles veulent, tandis que "Tous les mêmes", groovy et brumeux à la fois, incorpore des cornemuses écossaises aux synthés parce qu'il est encore temps de le faire à l'époque, et afin de mieux souligner les faiblesses masculines ("on est tous les mêmes, prêts à tout faire pour elles...").

Comme d'habitude, des ballades ou titres autrement aériens viennent constituer le reste de l'ossature. Parfois, c'est de manière totalement iconoclaste, un peu comme "Evian" quatre années plus tôt, dans le cas de "T'entends pas", un cri du peuple à l'encontre des politiciens et en faveur de l'écologie de plus en plus nécessaire, phrasé de comptoir et argot compris, sur fond de slow musclé par de grosses guitares et basse goulue, piano en noires, cordes emphatiques comme pour une marche funèbre. "Là où tu vas" reprend ce dernier critère à sa manière, en délicatesse pure, piano digital et orgue Hammond.

La guitare distordue vient nous asseoir proprement sur le final de "Casablanca", jusque-là titre pop 90's classique avec sons funky, où PEYRAC multiplie les références au cinéma hollywoodien qu'il affectionne tant. Belles fraîcheur, belle distinction, tout comme "Demain la vie en rose", d'inspiration jazzy sur le versant contes de fée, Carabosse et magicien d'Oz et cie mentionnés pour l'importance de garder une âme d'enfant durant la vie d'adulte. Des thèmes toujours aussi chers à Nicolas PEYRAC, le bon camarade avec qui l'on traverse les décennies, chanteur intègre et fidèle jusque dans sa bonne voix, à jamais plaisante.

Pour finir, sortir de l'Amérique du Nord pour considérer celle du Sud n'est guère incongru avec "Santiago" d'abord, empli de nostalgie pour celui qui s'est éloigné de son pays et de sa dictature, voit les années défiler, repense à une aimée. L'accordéon et la guitare nylon de Bruce Gaitsch forment de splendides caresses musicales ; de même, les arpèges et le chant doucereux qui hantent "La Belle de Gardel", petit trésor bien caché dans l'opus ! Enfin, la musique rumba de "Son Errol Flynn", claviers amples et trompette bouchée, parfaitement ajustés et plus communément pour la description d'une femme volage, fatale. Un album méconnu et très réussi.

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   MARCO STIVELL

 
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- Nicolas Peyrac (chant, guitares, basses, claviers, choeurs)
- Fabrice Gratien (claviers, bugle, trompette, basses, choeurs)
- Laurent Miqueu (guitares, basses, programmations, choeurs)
- Christophe Gratien (batterie)
- Francis Dallet (surdo)


1. Toujours Une Route
2. Casablanca
3. Demain La Vie En Rose
4. Elle T'attendait
5. Comme S'il Fallait
6. Santiago
7. Bouge-toi
8. Là Où Tu Vas
9. Son Errol Flynn
10. La Belle De Gardel
11. Tous Les Mêmes
12. T'entends Pas



             



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