Jusqu'ici, du côté de WILSON sans PHILLIPS, même les pochettes qu'on aurait pu qualifier de kitsch passaient bien grâce à tel ou tel détail. Celle de Christmas With Carnie (2007), clairement, c'est trop ! La chanteuse à la voix de velours ayant voulu garder sa blondeur, ici avec la joie exacerbée, la robe rouge et l'arbre de Noël, comment dire ? C'est très américain, certes, mais la photo du livret au verso, un gros plan sur le visage plus sobre mais avec quelques effets pâles-flashy autour et sur fond blanc, aurait mieux convenu.

Très américain aussi, ce Christmas album d'une Carnie WILSON qui en est à son deuxième effort dans le genre en moins de quinze ans, sans sa soeur Wendy (presque totalement) et trois ans avant de réitérer l'effort mais en trio cette fois. Et pareil, jusque là, les productions bon marché, dont celle d'A Mother's Gift paru un an plus tôt en 2006, étaient parfaitement appréciables, mais ce nouvel opus, son dernier solo à ce jour, constitue la limite franchie.

Carnie WILSON réalise tout avec son mari musicien et producteur, Rob Bonfiglio, qui joue de quelques guitares et fait des choeurs, avec très peu d'apports supplémentaires. Tout ou pas loin est programmé donc, cordes, cuivres, rythmique... Mais l'aspect 'karaoké' s'impose plus que jamais, avec notamment des versions de "Jingle Bells" et "Rockin' Around the Christmas Tree", assez indigentes et d'autant plus regrettables de la part d'une chanteuse de ce rang.

Vous l'avez compris, la tracklist est la même que celle qu'on retrouve dans 98% des prod' américaines du même genre, mais en soi, ce détail-là n'est pas gênant. Heureusement, Carnie a une belle voix, est une 'belle' chanteuse qui peut au moins, sans excès et avec naturel, donner corps à des "Blue Christmas"/"White Christmas"/"I'll Be Home for Christmas" en mode jazzy/country maison très lisse et passe-partout. Sur "Santa Baby", elle fait même la différence avec quelques intonations sexy qui lui vont magnifiquement, autant qu'un très suave "Silent Night" !

On note çà et là quelques petites et jolies interventions de guitare par Bonfiglio, doublant même ses solos ("Merry Christmas Darling") comme il le fait au micro pour la voix de sa dulcinée. Il écrit seul "Warm Lovin' Christmastime", dans un ton plutôt Motown, unique composition de l'ensemble et duo masculin-féminin plutôt réussie.

Si quelques choeurs d'autres proches s'ajoutent avec parcimonie, Carnie n'est jamais aussi bien entourée que par un instrument, sans surcharge de production, très simple comme le début de "Christmas Song" avec des arpèges de guitare électrique, rappelant ainsi le final de son premier album solo. Si, tout de même, il y a "Silent Night" encore une fois, pour sa harpe jouée aux claviers, et pour la seule participation d'une fée Wendy bien trop rare ici de fait, pour de jolies harmonies habituelles entre soeurs.

À nouveau distribué par Big3 Records, ce disque est à peine plus trouvable de nos jours qu'A Mother's Gift, mais il demeure moins recommandable, même pour des amoureux de Carnella.