Ne cachons pas notre joie : l’anticipation est palpable en ce mois de juin 2022, les attentes sont élevées, mais hélas, Breezy, 10ème album de Chris BROWN, déçoit encore et toujours. Et pour cause, en toute objectivité (bien sûr), aucune raison d’être mitigé, l’opus est une daube intersidérale, tout simplement. Breezy, de son surnom, a beau être considéré comme le roi de R&B, impossible de cacher son manque de substance tout au long des 24 titres de ce projet lamentable.

BROWN cache peut-être la merde au chat sur le titre d’ouverture "Till The Wheels Fall Off" dont le refrain est, ma foi, assez mélodieux. Malheureusement, ça s’arrête un peu là et on sent dès le titre suivant "C.A.B. (Catch A Body)" que quelque chose ne tourne pas rond. En effet, le chanteur s’acharne sur la moitié des titres de l’album ("Addicted", "Slide", "Sex Memories" pour en citer quelques-uns) à nous rabattre les oreilles avec ses exploits sexuels et son manque cruel d’originalité.

La plupart des morceaux sont fades, sans âme, mais puisqu’il faut bien en dire quelque chose, on note les vocalises d’Anderson. PAAK sur "Pitch Black", l’instru beaucoup trop lente de "Dream" et le groove 90’s assez funky de "Forbidden". C’est fini avec la minute pseudo-torride du fuckboy, fort heureusement ! BROWN dit vouloir parler aux femmes avec cet album, autant dire que l’effet est loupé.

Pour le reste, Chris essaie de parler d’amour avec le romantisme d’une huître un peu trop cuite, par exemple sur des pistes comme "Possessive" en duo avec Lil WAYNE, l’atmosphérique "Closure" ou la trap-R&B plus rythmée du featuring "Psychic" avec Jack HARLOW. L’amour se résume principalement à des déboires en tout genre pour notre fuckboy sur "Survive The Night", "Passing Time", "On Some New Shit" ainsi que sur la ballade "Sleep At Night".

Le R&B est là, omniprésent, sauf qu’au lieu d’être un lover, BROWN ne change pas et reste un fuckboy de compétition. Oui, l’Américain de 33 ans chante bien, mais à ce stade il faudra fermer les yeux très fort pour oublier le souffle malaisant qu’il perpétue sur tous ses récents albums. Il y a bien les trois singles mais attention, je ne dis pas qu’ils rehaussent le niveau, ni qu’ils sont moins pires, j’en dis juste ça : la vibe 80’s du beat sensuel de "WE (Warm Embrace)", l’ambiance festive qui bouge un peu plus sur "Iffy" et "Call Me Every Day", afrobeat aux sonorités dancehall-jazzy en duo avec le chanteur nigérian WIZKID.

Bref, pour résumer, Breezy est lamentable, dénué d’âme, plutôt insipide, superficiel, fait de platitudes ; un vrai cocktail de fadeur. C’est même généreux de lui accorder le 1, mais les règles sont les règles, même pour un fuckboy comme Chris BROWN qui peine grandement à proposer autre chose que déception après déception.