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Axelle RED - Un Coeur Comme Le Mien (2011)
Par MARCO STIVELL le 9 Mai 2024          Consultée 391 fois

Axelle RED, une fois passée la barrière 2010, doit se rendre à l'évidence : son hégémonie est passée, elle n'est plus une star en France, et seule la Belgique lui tend encore les bras, même si moins qu'avant, de la même façon. Au moins, elle peut continuer de faire la musique qu'elle aime et, après un Sisters & Empathy des plus intéressants mais difficile d'accès, elle revient à la soul-pop évidente avec Un Coeur Comme le Mien (2011), en français dans les textes à nouveau aussi donc.

La musique qu'elle aime, avec les gens qu'elle aime. De fait, par ordre d'ancienneté, Gérard MANSET, Stéphan EICHER ainsi que Christophe MIOSSEC se succèdent parmi les auteurs-compositeurs, parfois accompagnateurs, de l'opus. Le premier, sans trop de surprise au vu du titre, lui offre "La Liberté C'est Quoi ?", description des évolutions entre un siècle/millénaire puis l'autre, plutôt amère mais avec une touche féminine, osant la comparaison avec les vêtements trop courts. La mélodie est jolie, les arpèges délicats : un look avenant pour le coup, à l'image de l'album.

MIOSSEC et EICHER sont un peu plus présents, ce dernier ne serait-ce que parce qu'ils partage le micro avec RED sur la superbe "L'Amour, la Mer et la Mort", d'une fraîcheur hybride puisque sur fond de galanterie lors de retrouvailles amoureuses, elle évoque d'abord un littoral calme et lumineux lorsque la Belge chante sa partie, puis une houle forte (bien soulignée par la guitare électrique) lorsque le Suisse entre en scène. Le côté indé de l'album précédant occupe ici une bonne part tout à fait abordable et plaisante.

Parmi les collaborateurs précieux dans cet opus, on rencontre Jerry Marotta (ancien batteur de Peter GABRIEL), Byron Isaacs (futur bassiste des LUMINEERS) et, à la guitare, Stu Kimball (Carly SIMON, Bob DYLAN) et Gerry Leonard (Suzanne VEGA, plus tard David BOWIE en live). Quelques effets mais pas tant que cela, quelques cordes et autres instruments acoustiques en ajout, pour combler l'absence totale de claviers.

L'ambiance est sacrément bonne, pour des paroles d'une certaine profondeur et écrite simplement, comme ce "Grand Départ" dédié à une jeune native du Niger éprise d'un touriste français beaucoup plus vieux, et qui s'est faite largement avoir puis abandonner. La chanson jazz-latino est écrite par Florent MARCHET, très libre lui aussi dans ses choix créatifs et qui fait également "Elle est Tout Pour Lui", bon blues planant et rugueux avec cette âme similaire féministe faite de colère et soutien pour celles qui se donnent entièrement à un salaud qui les laissera tomber dès qu'il le voudra.

"Présidente" fait partie des compositions les plus personnelles, avec la représentation épique de celle qui a un monde sous ses pieds et doit faire face à tous les orages, sur fond de bon rock-folk sudiste. "Dans les Bras des Hommes" exprime la jolie dualité "moitié Cassandre, moitié Hélène" et mêlant la soul-pop avec un soupçon de guitares garage. Et toujours dans un regard très femme, RED ferme son album avec une reprise de la regrettée grande chanteuse Colette MAGNY, "Melocoton", tout en jazz acoustique espiègle.

On la craignait un rien fatiguée vu sa prestation rauque sur "La Claque" en ouverture, chanson de MIOSSEC plutôt entêtante et chaude dans le son ; il n'en est rien ensuite. Le Breton la rejoint au micro sur "Entre Nous", beau blues sombre et traînant, très efficace et épique sur le final entre cordes et choeurs. "Le Mur", dernière de ses offrandes à lui pour cet album, tout en incorporant une belle guitare western, amorce une facette plus romantique, douce et optimiste.

On la retrouve sur un "Mille Regrets" où Marotta diversifie joliment les tempos, mais aussi et surtout, justifiant pleinement le titre de l'album, sur la chanson éponyme, pop-folk solaire qui comporte une touche autobiographique. Le vrai coup de coeur, enfin, est "Une Maison Dans le Secret", très jolie rêverie évanescente écrite par MANSET, au chant et paroles hantées, guitare western et percussions à l'appui. On aura compris, succès ou non à la clef, c'est un opus plus modeste mais solide.

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   MARCO STIVELL

 
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- Axelle Red (chant)
- Jerry Marotta (batterie)
- Byron Isaacs (basse, contrebasse)
- Stu Kimball, Gerry Leonard (guitares)
- Mark Plati (mandoline, basse, guitare acoustique)
- Fritz Sundermann (guitare électrique)
- Michael Barrera (alto)
- Iren Zombor (violoncelle)
- Beth Luscombe, Jessie Munson (violon)
- Long Long Kang, Neal Schaffer (violon)
- Stéphan Eicher (chant, guitare acoustique)


1. La Claque
2. Le Grand Départ
3. La Liberté C'est Quoi
4. Présidente
5. Entre Nous
6. Mille Regrets
7. Elle Est Tout Pour Lui
8. L'amour, La Mer Et La Mort
9. Dans Les Bras Des Hommes
10. Un Coeur Comme Le Mien
11. Le Mur
12. Maison Dans Le Secret
13. Melocoton



             



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