Dans l’histoire tumultueuse du shock rock, DANZIG est le passeur entre la génération seventies de la vague ALICE COOPER/KISS et celle des années 90 post grunge incarnée par ROB ZOMBIE, MARILYN MANSON…
Toute une sombre contre culture, que l’on mettrait en parallèle avec celles de groupes hors normes comme les CRAMPS ou les RAMONES, influencent Glenn DANZIG depuis les sixties, touchant aux Comics, à l’érotisme, à l’occulte et au paganisme en général.

Une culture bien déviante déjà bien présente, à partir de 77, l’année de l ‘invasion punk, au sein des bariolés MISFITS, combo shock hardcore number one puis de SAMHAIN, groupe horror punk gothique. Elle ressort dans ce disque avec les reprises des bandes sons de film comme celle de "satan’s sadists" signée par HARLEY HATCHER datant de l’année luciférienne 1969, sorte de western avec des bikers sans foi ni loi. Et cette culture cinématographique en question apparaît aussi dans l’adaptation sonique de "Devil’s angels" interprétés à l’origine par les garageux/surfers DAVIE ALLAN AND THE ARROWS, issue du film au titre éponyme racontant le même genre d’histoire de "Road movie" de Bikers psychédélique. Le 4 septembre 2015, Danzig publie cette version single vinyle de "Devil's Angels", limitée à 500 exemplaires, pour la promotion du futur album baptisé Skeletons.

Les influences purement musicales au sein de DANZIG, préférablement disparates, vont du punk, au garage, au goth-rock, à la country en passant par des détours sinueux vers l’industriel et le métal des seventies. Toutes se retrouvent sur la longue discographie du petit man in black. Cet album de reprises, 10eme album studio, serait la base et le squelette de ce qu‘écoute DANZIG, d’après les propres dires de ce dernier. Ce projet, l’inquiétant hobbit l’avait en tête depuis pas mal de temps et il était fort attendu par ses fans. Le genre de disque annoncé depuis des lustres et malheureusement chaque fois repoussé… En février 2014, trois chansons commencent à être élaboré.

L’idée était donc (outre les morceaux extraits de films b, voire z cités plus haut) de reprendre des artistes légendaires en apportant une dimension toute personnelle. Il y a évidemment les références fondamentales que sont BLACK SABBATH et Elvis PRESLEY, dont les disques ont bien tourmenté la psyché du bonhomme. Sans ces derniers, Glenn a toujours avoué qu’il ne serait pas ce qu’il est. Mais pas que ?

On est ainsi étonné par la reprise des EVERLY BROTHERS, fameux duo de chanteurs et guitaristes de rock'n'roll/country américains des années 60, dont DANZIG adore les harmonies. La version est plutôt dépouillée, la reprise restant envoutante et effrayante à la fois. DANZIG affirmant dans une interview que l’ombre d’Alan VEGA (SUICIDE), un autre grand compatriote du rock underground natif du terroir new yorkais, l’aurait influencé dans cette reprise.

Glenn est toujours accompagné de ses deux mercenaires, Tommy Victor, leader de la machine à broyer les riffs dénommée PRONG, et de Johnny Kelly, ancien tambour major des doomesques Goth TYPE O NEGATIVE. Sur qu’avec ses deux mercenaires les covers prennent une tournure plutôt lourde… Et du heavy, il y en a avec des classiques du hard rock traditionnel. "NIB" du SABBATH est totalement transfiguré. A la réécoute, on a l’impression que Jim Morrison (DOORS) a remplacé OZZY OSBOURNE au chant dans le quatuor morbide de Birmingham. "Lords of the thighs" des chouettes AEROSMITH est là aussi détournée vers d’intéressantes sphères carrément garage/goth.

Sinon on sent que Glenn a été aussi biberonné par les sonorités garage sixties comme peuvent l’illustrer la cover de "Action woman" de The LITTER, grand titre symbolique de toute une époque avec ce coté proto hard rock le caractérisant, d’où la lourdeur de la rythmique puissamment prononcée. De même avec celle de "With A Girl Like You" des TROGGS, les premiers dans le british boom sixties à avoir frappé très fort au niveau des sons rèches.

Produit par Glenn, il faut malheureusement reconnaitre que le son n’est pas terrible. Mais l’initiative est fort louable car pas mal de headbangers ont certainement du s’ouvrir à d’autres horizons musicaux à son écoute.