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Brian ENO - Apollo: Atmospheres & Soundtracks (1983)
Par STREETCLEANER le 9 Septembre 2010          Consultée 6812 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Brian ENO peut être considéré comme un des pères fondateurs de la musique ambiante. Tout du moins son représentant le plus visible. En 1975, sortait son premier album complètement ambiant, Discreet Music. Il faut toutefois noter qu’il avait déjà bien approché ce style dans certaines de ses précédentes œuvres, et notamment dans Another Green World. Discreet Music : le titre veut tout dire et voilà comment en deux mots on peut résumer de la plus juste façon qui soit ce qu’est l’ambiant. L’ambiant, c’est de la musique, en tout cas c’en est bien ici (1). Mais l’ambiant c’est aussi une musique discrète, une musique d’atmosphère(s), de fond sonore, qui peut s’écouter aussi bien attentivement que distraitement. Et cet ambiant peut être plus ou moins 'pur' (2). Petite digression justement : si on écoute Thursday Afternoon (par Brian ENO, et sorti deux années plus tard, en 1985), on peut parler de musique ambiante dans sa définition la plus radicale. Ce morceau unique, d’environ une heure, imprègne de son atmosphère le lieu d’écoute. Sans aucune variation d’humeur tout du long, sans rythmes, éthérée, cette unique pièce pourra être quittée ou reprise sans aucun dommage, sans avoir aucunement le sentiment d’avoir perdu quelque chose puisque, pour ainsi dire, on se trouvera au même endroit que l’on soit à la 6ème, 25ème ou 41ème minute de son écoute. Ou de sa non écoute. Mais ce n'est pas tout à fait le cas de cet Apollo.

Apollo: Atmospheres & Soundtracks a été réalisé pour un documentaire (qui sortira en 1989) de Al Reinert et intitulé For All Mankind, documentaire sur les astronautes et les missions Apollo de la NASA. Jamais donc l’occasion n’avait été aussi belle de mettre en pratique cette musique, ces atmosphères, qui se veulent légères, éthérées, flottantes. C’est simple : Apollo..., c’est la bande-son de l’espace et de l’anti-gravité par excellence. Apollo... met votre pièce en orbite, en état d’apesanteur, presque dans une situation équivalente à celle des capsules de la NASA pendant les missions. On se retrouve logiquement transporté, comme dans l’espace, dans des ambiances plutôt immobiles, tranquilles (l’apesanteur des nappes de synthés) et froides. Et parfois légèrement obscures ("The Secret Place", "Matta") ou même joliment mélodieuses et sereines "An Ending (Ascent)". Apollo... n’est toutefois pas aussi 'radical' que le seront Thursday Afternoon ou Neroli puisque chacune de ces compositions est différente de sa voisine. Mais quasiment homogène dans son humeur spatiale et flottante. Voilà pour les pistes de la face A (titres n° 1 à 7) du disque.

La face B représente un changement un peu inattendu dans le programme de ce voyage. Un long voyage se déroule rarement sans imprévus et il va falloir y faire face. L’introduction de guitares 'countrysantes' (on note de manière générale les belles interventions de pedal steel guitar de Daniel Lanois) peut choquer et provoquer un malentendu. Même si on finit par s'y habituer (mention spéciale au joli "Deep Blue Day"), on pourrait penser que cette belle ambiance est cassée par cet apport inapproprié de guitares. Pourquoi un tel changement lors de cette seconde face ? L’explication de ENO est simple (3) : même si la frontière spatiale américaine est factice, les astronautes doivent être perçus comme des nouveaux pionniers. Mais ENO ajoute également qu’il avait appris que les astronautes amenaient souvent avec eux, lors des missions, des cassettes de musique country et de musiques de westerns. Et l’idée lui est alors venue de réaliser aussi une musique de pionniers que les cosmonautes pourront écouter dès qu’ils auront –partiellement ou totalement- franchi la frontière de l’attraction terrestre (4). Bref, les astronautes sont les cowboys de l’espace, les nouveaux pionniers, et Apollo... sera leur musique. A noter toutefois que le dernier morceau de la face B revient sur le type de compositions de la face A.

Apollo: Atmospheres & Soundtracks constitue une œuvre avec une vraie personnalité. Des atmosphères uniques, calmes et vraiment prenantes nous propulsent pendant près de 50 minutes dans une autre dimension. Une sensation de vide, de froid, d’apesanteur, nous gagne indiciblement et le côté légèrement dark de certaines compositions nous rappelle qu’être un explorateur des nouveaux horizons, c’est toujours se mettre en position de danger : le voyage est fascinant, mais il convient de rester très vigilant. Apollo..., c’est la captation d’une partie de l’esprit de ce voyage, d’une partie de ses images, le danger en moins, bien calés que nous sommes au fond de notre fauteuil ou parfaitement allongés dans notre lit.

(1) Précision pas forcément inutile puisqu’on pourrait objecter qu’on peut aussi faire de l’ambiant sans faire de la musique. Ce qui est vrai aussi.
(2) the purest expressions of what I thought ambient music should be : endless, relatively unchanging moods: Brian ENO
(3) Its sound is the sound of a mythical space, the mythical American frontier space that doesn’t really exist anymore. That’s why on Apollo I thought it very appropriate, because it’s very much like "space music" — it has all the connotations of pioneering, of the American myth of the brave individual.... Brian Eno
(4) When I was asked to do the music for the film, I discovered that the astronauts were each allowed to take a cassette with them on those missions, and they nearly all took country and western songs. I thought it was a fabulous idea that people were out in space, playing this music which really belongs to another frontier - in a way, seeing themselves as cowboys. So the idea was to try and make a frontier space music of some kind. The album did quite well when it came out, but the money it earned is absolutely nothing compared to what the single song from it that was used in Trainspotting has since earned : Brian Eno

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- Brian Eno (composition, musique)
- Roger Eno (composition additionnelle, musique)
- Daniel Lanois (composition additionnelle, musique)


1. Under Stars
2. The Secret Place
3. Matta
4. Signals
5. An Ending (ascent)
6. Under Stars Ii
7. Drift
8. Silver Morning
9. Deep Blue Day
10. Weightless
11. Always Returning
12. Stars



             



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