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HARD ROCK  |  STUDIO

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1984 Bon Jovi
1985 7800° Fahrenheit
1986 Slippery When Wet
1988 New Jersey
1992 Keep The Faith
1994 Cross Road - The Best Of...
1995 These Days
2000 Crush
  The Crush Tour
2002 Bounce
2003 This Left Feels Right
2005 Have A Nice Day
2007 Lost Highway
2009 The Circle
2010 Greatest Hits
2013 What About Now
2015 Burning Bridges
2016 This House Is Not For...
2020 2020
 

- Style : Bonfire, Scorpions, Bruce Springsteen , Van Halen
 

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BON JOVI - Slippery When Wet (1986)
Par BAAZBAAZ le 3 Juillet 2013          Consultée 6079 fois

Slippery When Wet est un disque infâme, insupportable et odieux. Putassier, gluant et sucré, c’est le symbole absolu du hard-rock aseptisé des années MTV. Il incarne pour l’éternité un temps révolu qui a vu le triomphe de minets laqués, faux durs roucoulant des refrains enjôleurs pour vendre des millions de disques à de jeunes idiotes enamourées. Mais c’est aussi ce qui fait sa grandeur. Car cet album est une sorte d’apogée, une œuvre totalement exagérée, outrancière, qui force le respect par son obstination à atteindre un seul et unique objectif : plaire au plus grand nombre, entrer dans l’histoire par son versant le plus commercial et le plus vénal. En ce sens, il s’agit de l’un des plus grands plaisirs coupables de l’histoire du rock.

Tout cela, on le doit à un seul homme, génie malfaisant et gourou : John Charles Barrett. Plus connue sous le nom de Desmond Child, cette terrible créature issue des tréfonds de l’enfer a consacré sa vie à combattre le bon goût, à traquer la finesse, le talent et la subtilité partout où elle a pu s’installer pour composer ses effroyables chansons et leurs refrains démoniaques. Dès 1979, c’est lui qui commet l’impensable en offrant "I Was Made for Lovin' You" à KISS, récidivant cinq ans plus tard avec "Heaven's on Fire". Mais c’est bien en 1986 qu’il réussit le coup d’éclat qui va lancer son abominable carrière, lorsque BON JOVI, groupe anonyme végétant dans l’indifférence, accepte de signer le pacte qui le place corps et âme sous son emprise.

Il faut dire que Jon Bon Jovi est désespéré. Les deux premiers disques du groupe n’ont pas eu de succès et toute la bonne volonté du monde ne peut pallier l’absence de hit. Paul Stanley en personne, accomplissant l’irréparable, met alors le jeune éphèbe du New Jersey en contact avec celui qui va tout changer. Et Child détient effectivement ce qui manque au groupe : de bons refrains. C’est ce qu’il sait faire de mieux. Trouver une mélodie vocale imparable, l’enrober de chœurs collants et agaçants et transformer un bourrin sonore en cheval de course taillé pour les charts. De BON JOVI à ALICE COOPER ("Poison" sera son chef-d’œuvre) en passant par AEROSMITH, il refourgue d’ailleurs toujours un peu la même chose à ses disciples. Mais à chaque fois, le maléfice opère et les dollars s'amoncellent.

Pour Slippery When Wet, il offre "You Give Love a Bad Name" – recyclage sans scrupule de "If You Were a Woman (And I Was a Man)", qu’il a écrit quelques mois plus tôt pour Bonnie TYLER – et l'incroyable "Livin’ on a Prayer". Autant dire que BON JOVI lui doit tout. La différence est pourtant subtile si l’on se souvient que les ingrédients utilisés ici, 7800° Fahrenheit les contenait déjà avec "In and Out of Love". Mais l’apport de Child est décisif. Grâce à leurs refrains ahurissants d’efficacité et leurs arrangements ultra-léchés, les deux singles dynamitent les charts et se vendent jusqu’à la nausée. Le groupe assume un racolage maximal, joue la carte du hair metal dans des clips bariolés et poseurs et entre enfin dans l’histoire en même temps qu’il se discrédite à jamais auprès du public rock.

Depuis, Slippery When Wet a pris place aux côtés d’Hysteria de DEF LEPPARD ou d’Appetite For Destruction de GUNS N’ ROSES – sortis à la même époque – dans le cercle restreint des disques de hard-rock les plus populaires au monde. Est-ce mérité ? Même si l’on accepte de se laisser honteusement gagner par la frénésie FM qui s’en dégage, il faut reconnaître que cet album est inégal. Il y a d’excellentes choses : "I’d Die for You", co-écrite par Child mais typiquement bonjovienne, ou la fameuse incursion western "Wanted Dead or Alive", romantique mais un peu risible, sont très convaincantes. Mais "Let it Rock" (l’une des pires entrées en matière possibles), "Social Disease" ou "Wild in the Street" (où l’on joue à imiter Bruce SPRINGSTEEN) sont bien plus banales et font deviner le ratage qui se profilait à l’horizon.

C’est bien là le cœur du problème. Album en toc, préfabriqué et presque aberrant par la quête effrénée du succès qu’il révèle (la très subtile pochette initiale était un gros plan sur les seins d’une bimbo…), Slippery When Wet manque de personnalité. Sans Child, BON JOVI n’aurait conçu qu’un nouveau 7800° Fahrenheit et aurait sans doute disparu sans éclat. Dès lors, ce disque aussi enivrant que repoussant exprime le paradoxe d’un groupe dépourvu de grand songwriter, qui n’a obtenu la gloire qu’en trichant. C’est ce qui explique que l’amertume ait très vite succédé à l’euphorie chez Jon Bon Jovi, qui n’a cessé par la suite de vouloir se prouver à lui-même (et au reste du monde) qu’il valait mieux que ça. En vain.

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   (2 chroniques)



- Jon Bon Jovi (chant, guitare)
- Richie Sambora (guitares)
- Alec John Such (basse)
- Tico Torres (batterie)
- David Bryan (synthétiseurs)


1. Let It Rock
2. You Give Love A Bad Name
3. Livin’ On A Prayer
4. Social Disease
5. Wanted Dead Or Alive
6. Raise Your Hands
7. Without Love
8. I’d Die For You
9. Never Say Goodbye
10. Wild In The Streets



             



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