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Johann Sebastian BACH - Cantate Bwv 147 Jesus Que Ma Joie Demeure (harnoncourt) (1723)
Par CHIPSTOUILLE le 15 Février 2014          Consultée 7491 fois

Sur les 200 cantates qu’il nous reste de Jean-Sebastien BACH, peu sont connues. Quelques extraits des passions se font parfois entendre dans des œuvres diverses et variées, mais les cantates sont affaires d’aficionados, il faut « sauter le pas ». Un air, connu par les francophones sous le nom de "Jésus que ma joie demeure", rompt cette règle. Il Inspira les titres d’un roman de Jean Giono sans rapport avec le compositeur ainsi que le spectacle d’Alexandre Astier. Cet air simple, chose exceptionnelle chez BACH, est assez proche dans son côté accessible de l’hymne à la joie de BEETHOVEN. Peut-être l’avez-vous, comme de nombreux élèves de 6ème, joué à la flûte durant vos cours de musique. La version pour instrument seul pourrait cependant faire oublier le superbe chœur solennel qui lui répond. Il va de soi que cet air constitue un argument de poids pour faire figurer la cantate BWV 147 Herz und Mund und Tat und Leben, littéralement « Cœur, bouche, faits et actes », parmi les meilleures du compositeur. Il fait de cette même cantate une œuvre d’exception.

Curieusement, ce n’est pas l’air qui donna son nom à la cantate. Ecrite pour célébrer la visitation d’Elisabeth (la mère de Jean dit le Baptiste) à sa cousine Marie, au début du mois de Juillet, celle-ci a fort heureusement plus d’un atout. Le chœur fugué introductif qui répond à une trompette, contraste avec le reste de la cantate de par un réel entrain. C’est également le cas de l’air "Ich will von Jesu Wundern singen", qui semble tout droit sorti d’un opéra, et qui précède la reprise finale du fameux air.

Le reste de la cantate, en revanche, pourra surprendre non pas les amateurs du compositeur, mais les néophytes qui pourraient se faire de fausses « joies ». En effet, BACH y est rarement expansif, l’ensemble est loin d’évoquer la joie de vivre ou la bonne humeur. Chose particulièrement surprenante quand on sait qu’on parle ici de deux cousines enceintes heureuses de se rencontrer, les bonds de joie effectués par Jean dans le ventre de sa mère, l’annonce d’heureux évènements à venir.

Dès le premier récitatif, BACH coupe tout élan jovial, accord d’orgue, cordes lasses, chant intimiste, interruptions de la continuité du continuo pour mettre en valeur certaines fins de phrase… Oui, c’est austère. Fort heureusement, aussi tristes qu’ils soient, les airs qui s’intercalent sont magnifiques. BACH y fait contraster la suavité du hautbois et celle d’une Alto. Puis une basse et un violoncelle employé à contre-emploi dans les aigus. C’est l’air "Bereite dir, Jesu, noch itzo die Bahn" qui constitue assurément l’autre sommet de cette première partie. Agilité de la ligne du violon, touchantes envolées de la soprano, et ça dure. Nous ne nous attarderons pas plus sur la seconde partie, dans la continuité de la suite d’air et récitatifs de la première. Nous avons déjà évoqué l’air de basse enjoué qui contraste avec la tristesse qui dégage l’œuvre, et qui constitue une nouvelle fois le point culminant de la partie, avant la reprise de l’air connu.

Crée en 1723 lors de la première année que BACH passa à Leipzig, la cantate connue une première version en 1716 en 6 mouvements. Celle-ci ne comportant pas l’air que ma joie demeure, nous retiendrons donc la version retouchée comme datation de référence. Malgré cette tristesse, ce contraste des intentions, la cantate BWV 147 est l’une des plus appréciables du compositeur, peut-être même une porte d’entrée possible, si toutefois vous êtes déjà au préalable passés par le Magnificat, quelques extraits des passions ou la messe en si, chacun jouant le rôle de compilation.

Côté interprétations, sans prétendre avoir fait le tour de la question, on vous invite cette fois-ci à vous tourner vers Harnoncourt ou Koopman. La version de Richter datant de 1964, un peu surfaite, ne parvient pas à lutter face à celles des « baroqueux ». Notez qu’on trouve des chœurs d’enfants chez Harnoncourt, argument qui pèse en sa faveur, bien que le casting ne fasse pas l’unanimité. Koopman, de son côté, se distingue par l’adjonction d’un extrait de la cantate BWV 56 en guise d’introduction, ce qui s’avère élégant bien qu’étonnant. Ses détracteurs lui reprochent d’insister sur le battement de la mesure. La « pulsation » étant une caractéristique remarquable et propre au compositeur, celle-ci est pourtant tout à fait justifiée. Ma préférence personnelle va vers Harnoncourt.

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- cantate Bwv 140 Wachet Auf, Ruft Uns Die Stimme
1. Wachet Auf, Ruft Uns Die Stimme [choir]
2. Er Kommt, Der Bräutgam Kommt [tenor]
3. Wann Kömmst Du, Mein Heil? [boy Soprano, Bass]
4. Zion Hört Die Wächter Singen [tenor]
5. So Geh Herein Zu Mir [bass]
6. Mein Freund Ist Mein! Und Ich Bin Sein [boy Sopran
7. Gloria Sei Dir Gesungen [choir]
- cantate Bwv 147 Herz Und Mund Und Tat Und Leben
8. Herz Und Mund Und Tat Und Leben [choir]
9. Gebenedeiter Mund! [tenor]
10. Schäme Dich, O Seele, Nicht [boy Soprano]
11. Verstockung Kann Gewaltige Verblenden [bass]
12. Bereite Dir, Jesu, Noch Itzo Die Bahn [boy Soprano
13. Wohl Mir, Dass Ich Jesum Habe [choir]
14. Hilf, Jesu, Hilf [tenor]
15. Der Höchsten Allmacht Wunderhand [boy Soprano]
16. Ich Will Von Jesu Wundern Singen [bass]
17. Jesus Bleibet Meine Freude [choir]



             



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