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Johann Sebastian BACH - Cantate Bwv 110 (herreweghe) (1725)
Par CHIPSTOUILLE le 10 Mars 2014          Consultée 2938 fois

Lorsque j’étais en 3ème, mon professeur de français Jean-Paul, que nous appelions donc par son prénom, agacé par nos ricanements d’adolescent à chaque évocation d’un terme dont l’usage avait détourné la signification au fil des ans, écrivit soudainement au tableau « BAISER » en gros à la craie en majuscules. Ce devait être l’une des dernière fois où l’enfant en passe de devenir adulte pouffait bêtement de rire à l’évocation d’un terme à l’origine sans vulgarité. Notre professeur joua finement la carte de l’étonnement quant à la compréhension du terme, un baiser n’ayant effectivement rien de drôle ni de vulgaire, devant un parterre de gosses immatures, les rendant du même coup ridicules face à leur propre bêtise. La proximité du tutoiement aidant, ce prof-ami nous donnait une belle leçon de vie, une parmi tant d’autres. Je ne comprendrais tout cela que bien des années plus tard, et n’ai malheureusement jamais pu remercier Jean-Paul qu’avec l’ingratitude collective dont font preuve les classes d’élèves.

Le rapport avec la cantate BWV 110 "Und mund sei voi lachens" est diffus, vous m’en excuserez. Jean-Paul enseignant en outre l’espagnol aura fait bien plus pour ma culture en art pictural (je découvrais grâce à lui Picasso, Velázquez ou Goya mais également… Quino) qu’en musique (pensez bien, "El tractor amarillo" et "La cucaracha"). Il me faut cependant autant de lignes pour vous expliquer, outre des épisodes plus intimes de ma vie d’adulte (merci à elles) - en quoi suis-je finalement différent aujourd’hui du bête adolescent que j’étais - tout le bordel qui se bouscule dans ma tête à l’évocation de la traduction du titre de cette cantate : « Que notre bouche s’emplisse de joie ». Non, ne riez pas.

Jean-Sébastien BACH doit se retourner dans sa tombe à chaque allusion scabreuse que l’on peut faire, directement ou non, à l’évocation de sa composition. On s’excusera donc du blasphème. Cette messe composée pour le Noël de l’année 1725 fait suite à de nombreuses autres sur le même thème (1). Elle est en outre associée à la cantate BWV 57 écrite le même mois et jouée alternativement avec la vedette du jour dans les églises de Saint Thomas et Saint Nicolas à Leipzig.

Le chœur majestueux d’introduction donne dans le style baroque pompeux des grandes eaux musicales à la manière française de la fin du XVIIe, tous cuivres pétaradants. L’œuvre se veut festive et lumineuse, elle annonce la naissance de Jésus et doit s’en faire une fête. Toute à l’opposée de l’atmosphère très sombre de la BWV 57. Le chœur chanté qui suit joue de subtilités vocales dont presque seul son auteur a su faire preuve. Cette introduction reprise de la suite pour orchestre BWV 1069 composée la même année (2) est particulièrement réussie. L’air qui suit "Ihr Gedanken und ihr Sinnen" se pare d’un superbe duo de flutes dans lequel malheureusement s’évanouit l’effet festif de l’introduction. En effet, rapidement, la tension émotionnelle dont BACH fait habituellement preuve prend le dessus.

Le reste de la cantate est malheureusement moins brillant, ou disons plutôt moins remarquable pour du Jean-Sébastien BACH. Les airs s’enchaînent toujours avec cette prouesse technique de rigueur chez le compositeur. Ce n’est qu’à la toute fin sur "Wacht auf, ihr Adem und ihr Glieder" (3) que l’on renoue avec l’aspect énergique de l’introduction, avec ce même aspect francisant, déjà rétrograde pour l’époque. Le chœur conclusif, dans la droite lignée de ceux que l’on trouve en abondance dans les deux passions, n’aide pas plus à faire sortir l’œuvre du lot. On ne conseillera donc pas plus la cantate BWV 110 que les BWV 122 et 57 qui jalonnent le disque d'interprétations de Philippe Herreweghe.

(1) Cf. chronique de la cantate BWV 122, composée l’année précédente, dixit Wikipedia et d’autres sources comme Allmusic. Le livret du CD affirme cependant « l’année suivante », soit 1726.
(2) Encore une fois, les sources se contredisent quant à quelle œuvre a repris le thème de l’autre. Wikipedia se contredisant lui-même sur ce point. Je tranche en faveur du livret qui mentionne que c’est la cantate qui reprend le thème de la suite et non l’inverse.
(3) "Que le sang dans les veines et les membres s’éveillent"… Je vous laisse apprécier.

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- Philippe Herreweghe (direction)


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