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Johann Sebastian BACH - Cantate Bwv 202 Du Mariage (richter) (1718)
Par CHIPSTOUILLE le 13 Mars 2014          Consultée 4095 fois

C’était un jour maussade de printemps ou d’automne, avec sa trainée continuelle de nuages gris et son humeur à l’humidité ambiante, ni froide ni chaude. En cette journée de Week-end, « Maman » était venue me voir en région parisienne. C’est quelque chose qui ne s’est produit qu’à 2 reprises en 8 ans. Sur cette longue période, mon père n’aura jamais fait le déplacement. Comprenez bien, j’ai la chance d’avoir une famille très proche, on s’adore, on sait qu’on peut compter les uns sur les autres, mais nous avons chacun des désirs très forts d’indépendance, des carrières professionnelles très divergentes. Pour ne rien gâcher nous détestons le téléphone. On s’appelle à peine tous les 15 jours, et tout va bien comme ça. Leur aversion pour la capitale et leur localisation à Loctroupaumé en Bretagne n’aidant pas à se voir sur une base très régulière. Mais voilà, « Maman » à Paris, ce n’est pas comme si ça arrivait tous les jours, il fallait non pas profiter de mais disons-le carrément, « optimiser » l’occasion. Après une journée déjà bien chargée, l’activité culturelle abondante de la capitale nous donnait l’occasion de tenter un concert de BACH. De mémoire mon premier concert de musique classique.

Ma mère et moi allant à un concert de BACH, c’est un peu comme si mon père était de la partie. C’est lui, dans la famille, l’hyperfan. C’est lui qui s’est mis à l’orgue tout seul dans son coin pour jouer du BACH (après que tous les autres se soient cassé les dents sur divers instruments). C’est surtout lui qui nous a gavé des concertos pour violoncelle seul, jusqu'à saturation. Avant d’en arriver à saisir l'opportunité d'un concert, il a fallut réapprendre à apprécier le compositeur, d’abord par inadvertance (« Il est bien ce concerto de VIVALDI – Oh vache, c’est pas du VIVALDI ! ») puis avec plus de discernement. Ce concert fut un épisode chaotique parmi d’autres. Si le concerto brandebourgeois fut une bonne mise en bouche, l’habitué des concerts virils de métal que j’étais a du apprendre d’autres codes. L’église de Saint-Germain des prés à côté de l’Elysée Montmartre, c’est comme comparer une chambre froide à un four à pain. Les concerts dans les églises imposent manteau de rigueur, écharpe de circonstance, silence et raclements de gorge à placer aux moments opportuns pour rester discret. Heureusement, la musique est là. Mais après le concerto suivait l’Offrande Musicale. Cette œuvre de fin de vie du compositeur est très inaccessible, fortement orientée technique (comparable à l’Art De La Fugue sur ce plan) et donc passablement soporifique en concert pour les non avertis. J’étais à l’agonie.

C’est dans ce contexte d’accueil avec une forte dose de scepticisme, que je découvrais la Cantate BWV 202 dite du mariage. Parce que parmi les nombreuses cantates de BACH, l’une d’entre elles a une signification particulière. C’est l’occasion de retrouvailles, c’est un coup de fouet qui réveille après un concert qui tendait à la lassitude, c’est très enjoué pour du BACH et contraste fortement avec le ton généralement très grisaillé de sa musique. C’est un rayon de soleil. C’est un coup de foudre qui m’a permis, en outre, une fois la volonté d’acquérir l’objet sous forme d’enregistrement, de découvrir également la magnifique cantate BWV 4. C’est une myriade de raisons qui font que cette cantate du mariage, bien plus que toutes autres, tient une place particulière.

Elle fut composée entre 1718 et 1723 lorsque Bach était à la cour de Köthen (probablement en 1718 d’après Alfred Dürr, un spécialiste de la chronologie des œuvres vocales de BACH). Comme 2 autres de la même époque (BWV210 et 216) son thème est donc le mariage. Sa notoriété fit qu’elle fut la seule des 3 à conserver ce nom. Au niveau du chant, étant écrite pour soprano seule, elle contraste fortement. Pas de chœur, pas de basse ou de ténor, la cantate sort du lot. Il est également possible que l’œuvre fut chantée par Anna Magdalena, la femme de Johann Sebastian, en 1721 lors de leur propre mariage. Alors très pris par des pièces instrumentales, BACH ne délaissait pas totalement la musique vocale avec ce type d’œuvre, et conservait ce fil conducteur lors de son passage à Köthen. Musicalement parlant, la suite d’airs forme ainsi une unité, pas de « mauvaise » surprise ici de par des alliances austères. La soprano dialogue avec divers instruments, qui pourront d’ailleurs varier d’une interprétation à l’autre. On en retient particulièrement les deux airs "Phoebus eilt mit schnellen Pferden" et "Sich üben im Lieben, in Scherzen sich herzen" particulièrement gracieux et entrainants. Situé stratégiquement entre les deux, l’air "Wenn die Frühlingslüfte streichen" contraste amèrement entre ces deux odes à la joie (à noter pour une fois des enchainements récitatifs plutôt réussis). Sur ces trois mouvements, les phrasés instrumentaux (violon, hautbois et enfin basson) sont tout simplement superbes, du grand BACH.

Du point de vue de l’interprétation, j’aurais tendance à fortement conseiller de vieilles interprétations, qui évitent de noyer la soprano et son alter-égo instrumental dans des chapes de basse continues un peu envahissantes. La version de Jaap Shröder avec le concerto Amsterdam (1966) ainsi que celle de Karl Richter avec le Bach Orchester de Münich (1959) s’en tirent ainsi à merveille. Quand bien même le violon peut sonner parfois un peu trop lisse (voire électrique).

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- Maria Stader (soprano)
- Kurt Hausmann (hautbois)
- Otto Büchner (violon)
- Fritz Henker (basson)
- Hedwig Bilgram (clavecin)
- Münchener Bach-orchester
- Münchener Bach-chor
- Solistengemeinscaft Der Bachwoche Ansbac
- Karl Richter (direction)


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27. Sehet In Zufriedenheit



             



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