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Johann Sebastian BACH - Cantate Bwv 57 (herreweghe) (1725)
Par CHIPSTOUILLE le 23 Avril 2014          Consultée 3031 fois

Chacun d’entre nous se forme, consciemment ou non, un réseau d’œuvres musicales que l’on relie les unes aux autres. Pour les moins attentifs, le réseau est désorganisé, une vraie passoire qui ne conserve rien de toute musique entendue plus qu’écoutée. Pour le jeune intéressé par la musique, la toile possède déjà des points d’ancrages solides, mais dont les liaisons peuvent s’avérer erratiques, lâches, plaçant encore avec hésitation les nouvelles découvertes. Le passionné, telle une araignée besogneuse, tisse sa toile quotidiennement, ne laissant plus le moindre insecte passer, alignant les genres et les sous-genres, comparant les groupes et les artistes entre eux. Chaque œuvre dès sa découverte, est placée à un endroit bien précis dont seul le collectionneur accomplit connaît le positionnement dans l’étendue de son piège. Dans un idéal impossible, cette toile est parfaite, n’évolue plus car elle est complète. C’est un rempart contre l’inutilité, la magie de l’exhaustivité. Ce réseau s’est mué en voile de soie avec un tissage tellement serré et fin qu’on en a oublié la composante unitaire. Un idéal que personne n’espère atteindre un jour, tout le plaisir étant dans la découverte.

La cantate BWV 57 de BACH est quelque part dans cette toile, la mienne en tous cas, près de maillons déjà trop serrés pour que cette zone suscite l’inquiétude de la part de l’architecte aux 8 pattes. Peut-être vous rappelez-vous son évocation dans la chronique dédiée à la cantate BWV 110. Les deux ont été écrites à l’occasion de la semaine de noël 1725, dans ce cycle interminable des 3 premières années passées à Leipzig. Si la BWV 110 était le côté lumineux, la BWV 57 en est l’exact opposé, âpre et sombre. Un mystère en cette période de noël normalement propice aux réjouissances. Mais le 26 décembre dans la chrétienté, est l’occasion de fêter Saint Etienne le premier martyr. Il fut l’un des 5 premiers diacres choisis par les apôtres pour répandre la bonne parole, pour cela il fut lapidé.

Si l’on peut toujours être sceptique à l’évocation d’une cantate joyeuse chez BACH, et on le reste après écoute, la tristesse est déjà un sentiment plus commun chez lui. La cantate BWV 57 "Selig ist der man", heureux l’homme, possède pourtant un nom contradictoire, la phrase se poursuit par « dans l’adversité ». Pas d’ambiguïté côté musical, la cantate est l’occasion de complaintes, une longue litanie faite de souffrance, avec des désirs de libération par la mort. Cette expression de la volonté d’en finir dans un contexte chrétien peut surprendre. Pourtant, sur l’aria finale, se trouve une question encore plus étonnante « Je t’offre mon âme, que m’offres-tu en retour ? », comme une remise en question, un chantage ?

Entre les récitatifs très encombrants ici, on décèle quelques petites choses remarquables. L’introduction fait particulièrement bien son effet, avec bassons enivrants et mélancoliques, une impression maussade que l’on retrouve dans l’air qui suit « Ich wünschte mir den Tod », je désirais la mort. Le 2e air et ses violons marquants un rythme soutenu est plutôt hors de propos. C’est le dernier air sur trois temps, faisant danser un violon viril mais givrant avec une douce soprano sur le point de défaillir qu’on reprend les choses sérieuses. Le chœur final est aussi inutile que court.

Cet assemblage malhabile camoufle ses qualités dans des temps morts éprouvants. Le disque de Philippe Herrweghe regroupant cette cantate BWV 57 avec d’autres de noël assez dispensables n’aide pas à apprécier l’exercice. Pourtant, si l’on prend la peine de s’y intéresser de plus prêt, on découvre une introduction remarquable et deux airs touchants. Une récolte assez maigre pour l’amateur de musique classique en général. Les fans du compositeur, dont la toile est certainement déjà fournie, peuvent ici trouver de quoi se sustenter avec un appât qui ne sort pas de l’ordinaire. Les autres laisseront la mouche passer.

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- Philippe Herreweghe (direction)


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