Après avoir tout connu, notre équipe de Hand de Camden Town n'a pourtant pas l'intention de se reposer sur ses lauriers. Créateur du Nutty sound, de la nutty walk qui va avec, le plus grand groupe du revival ska de la two tone, aprés avoir particpé à l'émancipation de la new wave et éclaboussé le monde de la musique de son talent hors normes, décide de se replonger avec délice et modestie sur ses influences majeures. Cela nous donnera les sessions des Dangermen

Et quoi de mieux pour un groupe adulé des foules que de repartir à zéro, et lancer une tournée des clubs sous ce nom : les Dangermen ! Cela leur permet de retrouver un contact plus étroit avec leurs fans et le public en général. Cet album, c'est donc la setlist du groupe lors des prestations scéniques de cette tournée.

Aucun des deux singles ne va grimper dans les charts, ni le "Girl don't you" de leur cher PRINCE BUSTER, ni la pourtant fort réussie "Shame and scandal", ce alors que l'album sera leur plus grand succès depuis "Keep moving", plus de 2l ans auparavant... Parfois, les motivations des amateurs de musique sont étonnantes. Je souligne juste que la version de "Shame and scandal", la reprise de SIR LANCELOT est juste dantesque et que les loustics de l'asile ont réussi à transcender jusqu'à sa bonne humeur ! Dieu que c'est ensoleillé ! Le meilleur titre de cet opus ponctué de classiques.

"Israelite" du regretté Jamaïcain Desmond DEKKER débute sur une énorme basse. On y notera les superbes choeurs et une ambiance de belle allure pour ce reggae de tradition. Puis à tout seigneur tout honneur, nous retrouvons un titre du grand Bob MARLEY sur les sessions, le contraire eût été étonnant, ce n'est en revanche pas le titre le plus roots qui soit : "So much trouble in the world". Nous retrouvons plusieurs icônes de l'ile de Ganja : Max ROMEO et LORD TAMANO...

On quitte par moment les routes maritimes des Caraïbes pour se retrouver sur les terres de la prude Albion avec l'inusable "Lola" des KINKS, à laquelle aura été préalablement apposé un traitement reggae presque délirant.. On doit tous pouvoir y arriver, avec un peu de ganja, voila le résultat... On n'imaginait pas Ray Davies si sobre ! Admettons que la version des dingues est bien meilleure !

Et tout est passé à la moulinette Rocksteady, ainsi le doo wop bluesy de l'américaine Barbara LYNN devient un standard du Reggae, de même que le "You keep me hanging on" des SUPREMES - Ah les coquins ils n'ont de respect pour personne décidemment ! -.

Jose FELICIANO voit sa "Rain" agrémentée d'une guitare Shadows et d'une identité plus moderne,toujours dans la mouvance du rocksteady, avec à nouveau un thème James Bondesque sur le bridge, un élément auquel les décérébrés nous ont habitués eux qui n'ont jamais été pressenti pour les BO de 007... D'ailleurs la reprise de Edwin ASTLEY -compositeur des BO du Saint et du ... Danger man ! - reste un peu trop calme, on aurait tout de même aimé entendre les boys s'énerver un peu.

Ils n'ont toutefois guère fait dans la dentelle, nos potes rosbifs ! On aurait pu croire que Chas et Suggs allaient plébisciter quelques titres de pop rock de derrière les fagôts ... Bin nan, faudra rester en Jamaïque pour cet opus, ce alors que les productions de MADNESS qui entourent ce skeud sont plus pop qu'autre chose. Il faut vivre cet intermède dans la discographie du groupe comme un pur instant de détente. Certains titres sont vraiment réussis, et tout le disque respire la rigolade et le monde des bisounours.