Comme une profession de foi... Il faut "continuer d'avancer" en courant si possible, mais comme la tof de couv’ l'indique, en courant tous en ligne un brin désordonné et plus trop en Nutty walk ou de manière coordonnée. Comme toujours, complexe de chercher la motivation alors qu'on a déjà beaucoup donné. Le successeur de The Rise and Fall n'avait pas la partie facile dès le départ. Les gars de Camden vont devoir composer avec les premières difficultés, c'est le lot commun. Chacun compose dans son coin, ça aussi, c'est nouveau, l'âge aidant, les vies se séparent, les familles se construisent, les goûts évoluent... Rien de neuf sous le soleil !

Du coup, plutôt que de débuter par les singles, qui n'auront pas la postérité de leurs prédécesseurs, nous allons procéder à une analyse par compositeur. On constate rapidement que c'est Chas Smash, soit Cathal Smyth, qui a posé sa grosse papatte sur le skeud en premier lieu. C'est sa voix sur le premier single "Michael Caine", une chanson assez étrange écrite avec le batteur Woodgate. L'acteur britannique y dit son nom sur le refrain – suite aux suppliques de sa fille adoratrice des MADNESS, le résultat est sympa mais plus mainstream que les sauteries auxquelles le groupe nous avait habitué. Il chante à nouveau sur sa jolie "Victoria Gardens", au piano facétieux, très typée BEATLES. Les 3 autres compos sont cosignées avec Suggs McPherson : la première est "Keep Moving", un titre d'obédience plus new wave, à rapprocher de ce que font les kangourous d'INXS à la même époque. Les chœurs typés "kop" de football de "Waltz into Mischief", vont comme un maillot d'Arsenal ou de Chelsea – on sait jamais Suggs lira peut-être ça un jour ! – à nos deux sympathiques poivrots ! Enfin, du rocksteady avec "Prospects", assez cool.

McPherson ? Bah, notre bête de scène propose aussi le second single smooth et langoureux qu'est "One Better Day", au rythme james-bondesque. "Turning Blue" est une tentative avortée de retrouver la folie d'antan, mais qui sonne pas si mal que ça. Le gratteux Forman, en plus d'épauler Suggs sur quelques compos, envoie la très anglaise "Time for Tea" dans la marmite, on y retrouve la bonne humeur et la simplicité des tarés.
Fix et Barso, soit le noyau dur des créateurs premiers du groupe, se retrouvent pour 3 compos où sax et claviers auront la part belle ! "Samantha" est pour moi le titre de l'album, tout le talent des MADNESS est là, entier et toujours immaculé, sans se prendre au sérieux les gars parviennent à capter leur auditoire. "March of the Gherkins" est toute gaie et sans prétentions particulières, de la pop. Enfin le titre de Kix "Give me a Reason " est une bonne surprise dynamique.

Pour en terminer, l'édition US propose l'adjonction de deux singles sur ce cinquième album : l'ilien "Wings of a Dove" chanté par Cathal, du soleil en conserve ! Enfin, la présence lumineuse de "The Sun and the Rain", une compo du "Mighty Barso", contribue à faire de cet album un moment bien agréable même s'il manque de morceaux plus "classiques" par rapport aux précédents. Les deux titres feront un flambard dans le billboard !
Je reste sur un 3 stable.