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EINSTüRZENDE NEUBAUTEN - Lament (2014)
Par WALTERSMOKE le 12 Janvier 2015          Consultée 1823 fois

Sept ans après Alles Wieder Offern, EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN revient avec un nouvel opus. L'attente fut longue pour les fans, bien que le fameux groupe allemand d'indus ne soit pas resté inactif pendant tout ce temps. De plus, la qualité quasi-constante de la musique de NEUBAUTEN achève de rendre intéressante une telle sortie. C'est alors qu'arrive en novembre 2014 Lament, le 12e album studio de EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN.

De prime abord, la pochette intrigue. Si l'emblématique logo toltèque est toujours présent, même de manière discrète, cette jolie photo de nature sur laquelle a été peinte « Lament » ne donne aucune indication sur le concept de son disque. Car oui, Lament est un album concept ! Bien que des lignes directrices et autres champs d'investigation aient été explorés depuis 1980, jamais NEUBAUTEN n'avait dédié tout un album à un seul élément. En l'occurrence, est-ce que la bande à Blixa Bargeld va nous parler de la violence de la nature, si l'on se fie à sa pochette ? Non, bien sûr que non. La réponse se trouve dans la date de sortie de Lament, en premier lieu. En effet, EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN décide de célébrer le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Sujet passionnant et intéressant s'il en est, la Grande Guerre, bien que moins cruelle et viscérale que celle de 39-45, elle eu un impact tout aussi important pour le monde moderne, et même au sein de l'histoire de l'humanité. C'est donc en 2014, un siècle an pour an, et à quelques jours de l'Armistice, que NEUBAUTEN, répondant à une commande de la ville de Diksmuide, décide de parler de ce conflit majeur, dont les conséquences restent encore bien visibles.

EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN et la guerre, qu'est-ce que cela peut donner ? On imagine aisément un déferlement de sons destructeurs et enragés, de la tôle froissée et brisée et un Bargeld qui hurle à la mort. Raté, Lament préfère aborder le sujet d'une manière plus calme et posée, tout en gardant une subtilité chère au groupe teuton. Avec l'introductive "Kriegsmaschinerie", il rappelle cependant qui joue ici. Les percussions froides et prenantes sont toujours de mise, mais en dehors de la seconde partie de "Lament", on ne retrouvera pas à proprement parler le même genre de morceau. En fait, NEUBAUTEN joue une musique plus contemporaine qu'indus, reposant avant tout sur les ambiances et les paroles, que les morceaux soient originaux ("Lament", "How Did I Die") ou repris d'airs traditionnels ("Hymnen", "Achterland").

Lament est un tour de force qui se veut à la fois commémoratif et pertinent. Il ne faudrait pas se lancer dans un énième pensum barbant ni un album qui s'éloigne de son sujet. Cette partie est amplement réussie, mais peut-on en dire autant de l'album en tant que tel ? Difficile tant les passages intéressants côtoient ceux qui méritaient un meilleur travail. La suite "Lament", qui occupe la partie centrale de l'album, n'est pas désagréable mais est un peu trop décousue, tandis que "How Did I Die" glace le sang, grâce à une interprétation de Bargeld sobre et sombre et une orchestration un peu tarte par instants, mais efficace. Mention spéciale également à "The Willy-Nicky Telegraphs", inspiré d'échanges entre Guillaume II d'Allemagne et Nicolas II de Russie, ou comment EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN utilise l'Autotune de la manière la plus pertinente à ce jour dans l'industrie musicale. Mais Lament n'est pas seulement un album de chansons, comme le prouve le long "Der 1. Weltkrieg", où des voix énumèrent des noms de villes sur une ligne percussive monotone, mais sans ennuyer. Blixa Bargeld nous montre de nouveau sa corde théâtrale avec "Der Beginn des Weltkrieges 1914 (Dargestellt Unter Zuhilfenahme eines Tierstimmenimitators)", assez impressionnant bien que peu fédérateur, surtout quand on ne parle pas allemand.

Ce qui pose problème avec Lament, en fin de compte, c'est le caractère lent et peu rythmé de l'ensemble. Oh, il n'était pas demandé de faire péter les percussions comme sur Tabula Rasa par exemple, mais tout de même, il faut être prêt à écouter une musique qui ne varie pas beaucoup en termes de rythme, et ce – gros point noir – pendant une heure et quart. Le bilan reste cependant positif pour Lament, qui montre que l'une des références encore vivantes de l'indus, à l'instar de Laibach, n'a pas encore tout dit, et qui est également un bel hommage à la guerre préférée de Georges Brassens.

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- Blixa Bargeld (chant, guitare, claviers)
- Alexander Hacke (basse, guitare, choeurs)
- N.u. Unruh (percussions, choeurs)
- Jochen Arbeit (guitare, choeurs)
- Rudolf Moser (percussions, choeurs)
- +
- Alexandra Marin (alto)
- Bianca Marin (alto)
- Alexandra Paladi (violon)
- Jonathan Mesonero (violon)
- Leila Akhmetova (violon)
- Olga Pak (violon)
- Natalia Costiuc (violoncelle)
- Alexander Tarbert (contrebasse)
- Jan Tillmann Schade (violoncelle)


1. Kriegsmaschinerie
2. Hymnen
3. The Willy - Nicky Telegraphs
4. In De Loopgraf
5. Der 1. Weltkrieg (percussion Version)
6. On Patrol In No Man's Land
7. Achterland
8. Lament
- lament
- abwartsspirale
- pater Pecavi
9. How Did I Die
10. Sag Mir Wo Die Blumend Sind
11. Der Beginn Des Weltkrieges 1914
12. All Of No Man's Land Is Ours



             



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