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- Membre : Nick Cave & The Bad Seeds , Arbeit Schickert Schneider
 

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EINSTüRZENDE NEUBAUTEN - Ende Neu (1996)
Par WALTERSMOKE le 25 Novembre 2015          Consultée 2074 fois

Ça bouge chez Einstürzende Neubauten. En 1995, le groupe allemand d'indus, qui sort d'une période assez animée [1], connaît son premier changement de line-up depuis plus d'une décennie. En effet, le bassiste Mark Chung met les voiles en 1994, histoire de tenter une carrière solo. Voilà une force vive qui s'en va alors que Neubauten commençait à pencher sur le successeur à Tabula Rasa (1993). Il faut donc faire avec, ou plutôt sans, pour la création de Ende Neu (astucieux jeu de mots). Bargeld & co font appel à quelques musiciens additionnels, et embauchent même un nouveau membre, Roland Wolf, à la basse. Ce musicien était bien connu de Blixa Bargeld, les deux hommes ayant joué dans les Bad Seeds de Nick Cave. Las, pendant l'enregistrement de l'album, il meurt dans un accident de voiture. Et comme si ça ne suffisait pas, l'historique F.M. Enheit lève le camp, car étant en désaccord avec les choix artistiques du groupe.

L'ambiance n'est donc pas totalement sereine chez Einstürzende Neubauten, qui doit donc se voir galérer pour créer le successeur de Tabula Rasa (1993). Il serait dommage que l'album soit raté et que Enheit ait eu raison de s'en aller, n'est-ce pas ? Sauf que pour le coup, ce sont les absents qui ont tort, car Ende Neu est tout simplement une réussite. Osons le dire, il pourrait même s'agir du meilleur album du groupe. Ce n'est pas rien de le dire, cependant les faits sont têtus, aucune des 9 compositions (ou 8 pour les plus malchanceux [2]) n'est médiocre voire mauvaise, aucune. C'est une chose assez rare pour être soulignée.

Ende Neu s'ouvre d'ailleurs sur un morceau que l'on peut raisonnablement qualifier de classique du répertoire de Einstürzende Neubauten. "Was ist ist" ouvre l'album en fanfare, avec une instrumentation rock bien rentre-dedans comme il faut, et un Blixa Bargeld impérial, notamment au niveau du refrain, entêtant mais jouissif. Un bon gros pavé donc, contrebalancé dès la deuxième piste, avec "Stella Maris". Pour la première fois depuis "Thirsty Animal" (1982), Neubauten expérimente le duo (ici avec l'épouse de Alexander Hacke), et ça marche du tonnerre. Cette magnifique ballade est une jolie réponse à ceux qui trouvent que l'allemand sert tout juste à surjouer les officiers autoritaires... Clairement, jamais le groupe n'aura réussi pareil démarrage, et même dans le monde du rock, ce n'est pas facile d'en faire autant.

Les pépites s'enchaînent donc sur Ende Neu. Aucun temps mort n'est à déplorer, et certainement pas non plus dans "NNNAAAMMM". Tenir les 11 minutes de ce morceau peut passer pour une épreuve, pour qui n'est pas familier avec l'art délicat de la répétition. Et pourtant, quand on joue le jeu, il est alors possible d'en tirer un grand plaisir, de comprendre pourquoi "NNNAAAMMM" n'est pas un poussin dans la déjà très riche discographie de Neubauten. La douceur métronomique et dramatique de "The Garden" cogne bien fort aussi, alors que "Die Explosion im Festspielhaus" parvient à être terriblement intense tout en jouant la carte de la retenue. En même temps, il est bien aidé par un Blixa Bargeld qui donne le meilleur de lui-même ici.

Un reproche à faire à Ende Neu serait une vitesse moyenne trop basse. En dehors de "Was ist ist" et dans une moindre mesure "Installation n°1", il est vrai que l'album n'est pas pour ainsi dire aussi animé que d'autres plus anciens. Il n'en reste pas moins un album terriblement efficace, bourré de compositions redoutables et poignantes, qui font de cet opus de Einstürzende Neubauten un chef-d'oeuvre.

Note réelle : 4,5/5

[1] : Pour anecdote, le groupe a accompagné U2 en première partie de tournée en 1993. Sauf que durant l'un d'entre eux, excédé par les huées du public, lui a jeté une barre de fer à la bouche, ce qui a interrompu la tournée de Neubauten
[2] : Notons que certaines éditions de Ende Neu ne se finissent pas par "Bili Rubin", car carrément supprimée. C'est dommage, même si on retrouve le morceau sur la compilation Strategies Against Architecture III (2001)

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- Blixa Bargeld (chant, un peu de tout)
- N.u. Unruh (percussions, choeurs)
- Alexander Hacke (basse, choeurs)
- F.m. Enheit (percussions, choeurs)
- Roland Wolf (basse, claviers)
- Meret Becker (chant sur 2)


1. Was Ist Ist
2. Stella Maris
3. Die Explosion Im Festspielhaus
4. Installation N°1
5. Nnnaaammm
6. Ende Neu
7. The Garden
8. Der Schacht Von Babel
9. Bili Rubin



             



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