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- Membre : Nick Cave & The Bad Seeds , Arbeit Schickert Schneider
 

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EINSTüRZENDE NEUBAUTEN - Rampen: Apm (alien Pop Music) (2024)
Par NOSFERATU le 18 Février 2025          Consultée 322 fois

Littéralement, "Les nouvelles constructions croulantes", voici déjà un nom à la fois déconstructiviste et punk. Depuis les années 80, les membres de NEUBATEN façonnent leurs disques à base de sons extraits d’un quotidien urbain oppressant, une sorte de 'folk', selon leurs dires (!?),sorti d’une usine sidérurgique en fusion.

Je les ai découverts à l’orée des eighties, grâce à NICK CAVE qui les trouvait incroyablement fascinants, avec les autres cinglés rattachés à une scène industrielle qui me fascinait par son extrémisme sonore. Dans le désordre, THROBBING GRISTLE, SWANS, GODFLESH, CABARET VOLTAIRE, TEST DEPT, FOETUS…
Sûr qu’à ses débuts (avec, entre autres vinyles, le terrifiant Kollaps qui m’a bien cramé les neurones) le groupe 'made in kreuzberg' était un sommet en matière de destruction auditive. D’ailleurs, les salles de concert subissaient bien souvent au sens littéral ses assauts sonores et carrément physiques durant des shows cataclysmiques. Depuis, le groupe a réalisé une discographie évoluant par la suite dans les sphères expérimentales puis ambient.

Du bruit, oui, mais aussi des instants de "Silence sexy". Quatorzième album studio : sur les photos de promotion du disque, leur leader, le charismatique Blixa Bargeld (peut-être une des gueules les plus rock n roll de l’histoire avec aussi celles de ses potes CAVE, IGGY ou PETER MURPHY) ressemble désormais à une de ses idoles, Brian ENO, période ROXY MUSIC, avec les "frous frous" glitters de rigueur… les autres à de vieux "kraut rockers" revenus de tous les excès possibles et inimaginables.

L’avant-dernier disque, un peu trop arty à notre goût, touchait un public 'bobo' (ah oui, les copains de Nick Cave) qui auraient fui en écoutant le bruit blanc crucial de leurs débuts ou celui similaire de Junkyard de BIRTHDAY PARTY (l’ancien gang de Mr. CAVE). Rampen: apm (alien pop music) revient à une tonalité, disons, plus abrasive.

La pochette est d’un goût jaune canari bizarre, l’album devant aussi s’appeler Gelb en référence au double blanc des BEATLES. Les lyrics, très décadents, touchent des cimes apocalyptiques. Diantre... Parfait pour notre époque complètement fêlée. Les morceaux ont été créés à partir d’improvisations "Rampen", souvent extraites de concerts de ces dernières années. Désormais, le tout bourdonne comme, selon l’expression de Bargeld, une sorte 'd’alien pop music'. Et il y a effectivement un côté extraterrestre dans cette musique, toutefois bien influencée par leurs pairs germaniques (CAN, NEU!, KRAFTWERK…) et le BOWIE de l’époque forcément berlinoise.

Album impressionnant… jugez plutôt. D'abord, la grande voix hantée de Blixa.
Ensuite, nos auditeurs bruitistes seront interpellés par l’utilisation forcenée de la ferraille, rendant la chose bien tribale. Ce tribalisme l’emporte sur le 'technoide' "Wie lange noch?" marqué par l’utilisation de percussions, sur le post-punk à la fois vrombissant et dépouillé de première classe de "Ist ist", sans parler de la tuerie indus tellurique de "Ick wees nich (Noch nich)" ou de "Aus den Zeiten", toute en montées et en descentes vertigineuses.

Entre bruit blanc et passages space, on pourrait classer comme ballades "Es könnte sein", à la fois austère et bruyante, "Before I Go", parasitée par divers bruits sidérurgiques, et surtout le crescendo asphyxiant de "Besser Isses".

Pour ceux appréciant la facette plus strictement 'planante' l’ambient "Pestalozzi", le spatial "Planet Umbra" et le spectral "Gesundbrunnen" devraient interpeller ceux qui rêvent de voyages interplanétaires ou infra moléculaires. L’Aigle Blanc, si tu lis ces lignes…
Etrangement, malgré une réelle singularité, des références apparaissent : "Isso Isso" dont l’atmosphère faussement enfantine ressemble à du RESIDENTS qui serait tombé dans une fournaise bruitiste. Les chuchotements et 'cliquetis' inquiétants de "Everything Will Be Fine" seraient une réponse en plus déconstruit du répertoire des BAD SEEDS ou "The Pit of Language" dont l’ambiance orageuse rappellerait un DR JOHN définitivement teuton. Un must absolu, ce morceau... "Tar & Feathers" lorgne vers les symphonies angoissantes d’un LIGETI. Et "Trilobiten" sonne comme du Kurt WEILL minimaliste.
En vous souhaitant un bon voyage auriculaire...

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   NOSFERATU

 
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- Blixa Bargeld (chant, guitare, effets sonores)
- N. U. Unruh (percussions)
- Alexander Hacke (basse)
- Jochen Arbeit (guitare)
- Rudolf Moser (percussions)
- Ash Wednesday (synthétiseur)


1. Wie Lange Noch?
2. Ist Ist
3. Pestalozzi
4. Es Könnte Sein
5. Before I Go
6. Isso Isso
7. Besser Isses
8. Everything Will Be Fine
9. The Pit Of Language
10. Planet Umbra
11. Tar & Feathers
12. Aus Den Zeiten
13. Ick Wees Nich (noch Nich)
14. Trilobiten
15. Gesundbrunnen



             



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