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- Membre : Grateful Dead

Bruce HORNSBY - Hot House (1995)
Par MARCO STIVELL le 3 Mai 2015          Consultée 1183 fois

La carrière solo de Bruce HORNSBY étale son démarrage sur plusieurs années, même si les années 90 sont les seules réellement pensées en ces termes de nom solitaire pour un artiste qui préfère les rencontres à la stabilité d'un groupe, avant que cette dernière idée ne revienne quelques années plus tard.

Hot House se situe dans la directe lignée de Harbor Lights, ne serait-ce que pour le noyau dur de musiciens qui le compose, HORNSBY en tête, puis John Molo toujours présent à la batterie, de même que Jimmy Haslip à la basse. Celui-ci s'efface néanmoins peu à peu et laisse la place à J.V Collier (pour trois titres), qui deviendra un futur compagnon de première classe. De même, les nouveaux intervenants fréquents sont le trompettiste John D'earth, le saxophoniste Bobby Read, ainsi que J. T. Thomas qui vient se placer en complément de HORNSBY du côté des touches blanches et noires, à l'orgue Hammond précisément.

Les invités d'Harbor Lights sont de nouveau présents, mais en portion réduite. Côté émotion, c'est la participation de Jerry Garcia sur le dernier morceau, « Cruise Control », qui figure en tête, quand on sait que le guitariste mythique est décédé la même année. Rappelons qu'HORNSBY a toujours admiré Grateful Dead, qu'il avait même formé un tribute-band au moment de devenir professionnel, et a carrément rejoint ses idoles à la fin des années 80 pour une collaboration durable, jusqu'au milieu des années 90. HORNSBY veut faire jouer Jerry Garcia sur le morceau « Country Doctor », mais sa santé déclinant, celui-ci demande quelque chose de plus simple... Les dernières notes de l'album sonnent donc comme l'adieu à celui qui était plus qu'un ami.

Pat Metheny vient donner la réplique guitaristique au banjo non-moins innovateur de Béla Fleck sur l'excellent « White Wheeled Limousine », qui est à la fois annonciateur de la couleur de l'album et un excellent résumé de la musique de HORNSBY, de préférence entre jazz et bluegrass. Ce mélange inouï et pourtant si simple se transmet avec une dynamique éclatante, et l'on se plait à l'apprécier tout autant avec les yeux, grâce à la pochette du disque qui réunit Charlie Parker et Bill Monroe, deux légendes dans leurs genres respectifs. De quoi faire passer tout principe de ségrégation pour encore plus absurde et condamnable, ce ne sera jamais assez !

On retrouve sur Hot House le propos sociologique cher à l'artiste au niveau des textes, mais augmenté de paroles plus noires qu'à l'accoutumée, et qui déteignent sur la musique. Le premier morceau, « Spider Fingers » est lancé sur un groove qui annonce une couleur d'ensemble très « rough », rugueuse, mordante, nettement plus qu'Harbor Lights, avec cet orgue qui rugit délicieusement et ces saxophones éléphantesques. Même, dans un contexte « live en studio » le noyau rythmique, piano compris, joue avec des intonations plus « fortes », « loud » comme disent les anglo-saxons. Ca fuse, et l'improvisation jazz-fusion prend davantage le pas sur les mélodies pop qui ont fait le succès d'HORNSBY.

Cela demeure pleinement appréciable sur les cinq premiers morceaux, en particulier « The Changes » avec les soli très inspirés de Jimmy Haslip à la contrebasse, et « The Tango King » qui permet aux cuivres d'acquérir autant de liberté que le précieux piano. Sans oublier la présence de « Walk in the Sun », très beau et plus orienté pop justement. Toutefois, la qualité baisse légèrement une fois le milieu de l'album passé. On note les paroles de « Hot House Ball », dénonciation du nucléaire sur shuffle imparable, ainsi que le caractère rural et sanglant des différentes idées de « Country Doctor », morceau sur lequel Jerry Garcia aurait trouvé sa place tout naturellement.

Au final, l'album demeure bon, très bon si l'on considère une moitié de morceaux seulement, le reste étant plutôt agréable et bien exécuté, mais quelque peu en sous-régime. Pas moins festif musicalement parlant, mais plus dur que les autres, Hot House est un album exigeant. Le suivant le sera également, à sa manière !

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   MARCO STIVELL

 
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- Bruce Hornsby (chant, piano, synthétiseurs, accordéon)
- John Molo (batterie)
- Jimmy Haslip (basse)
- J. V. Collier (basse)
- J. T. Thomas (orgue)
- Ornette Fogelberg (tambourin)
- Debbie Henry (choeurs)
- John D'earth (trompette)
- Bobby Read (saxophones ténor et alto)
- + Béla Fleck (banjo)
- Pat Metheny (guitare, sitar)
- David Hollister (choeurs)
- Levi Little (choeurs)
- John Paris (programmations)
- Robert 'blue' Brookings (programmations)
- Joe White (chant)
- Glenn Wilson (saxophone baryton)
- Randy Jacobs (guitare)
- Chaka Khan (choeurs)
- Louis Price (choeurs)
- Stephen Lipson (programmations)
- Jerry Garcia (guitare)


1. Spider Fingers
2. White Wheeled Limousine
3. Walk In The Sun
4. The Changes
5. The Tango King
6. Big Rumble
7. Country Doctor
8. The Longest Night
9. Hot House Ball
10. Swing Street
11. Cruise Control



             



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