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Johann Sebastian BACH - Plays Bach - Sonates Et Partitas (hahn) (1997)
Par CHIPSTOUILLE le 9 Mars 2006          Consultée 8188 fois

On lit et entend de tout sur Johann Sebastian BACH, compositeur très respecté, porté au sommet comme le plus grand de tous, devant BEETHOVEN et MOZART. Dans les écrits, on retrouve des formules mathématiques visant à montrer son génie, de même que des pamphlets philosophiques prêtant à sa musique, les traces de génie musical qui lui reviennent. Très franchement, de tout ceci, je n'ai pas vraiment compris grand chose, tenter de comprendre les différentes descriptions techniques musicales utilisées par le compositeur à de quoi mettre en bouillie le cerveau des auditeurs non expérimentés, dont je fais encore partie.

Ce disque réunit ses trois dernières sonates et partitas (ou suites), composées aux alentours de 1720, à la cour de Cothen, période pendant laquelle BACH a consacré une grande partie de son temps à la musique instrumentale. Ces trois œuvres sont d'un niveau technique impressionnant et révèlent, sans difficulté, le talent du compositeur. Un violon se dresse et tente, avec succès, de remplir l'espace sonore à lui tout seul. La technique de "mélodie polyphonique" (donnant l'impression de plusieurs mélodies à la fois avec pourtant un seul instrument) maîtrisée ici à la perfection, permet au soliste d'échafauder un monument sonore, dont les piliers, la voûte, les statues, les vitraux et tout le travail d'orfèvre, se dessinent à nos oreilles, tout au long de l'écoute.

Au menu du jour, des danses populaires qui constituent les partitas n°2 et 3 (BWV 1004 et 1006), connues pour certaines (gavotte, menuet, bourrée) et beaucoup moins pour d'autres (Loure) chacune ayant ses caractéristiques propres. Les tempos sont variés et d'une gavotte légère aux temps marqués, on passe à des menuets plus massifs (utilisation des doubles cordes plus fréquente) ainsi qu'une gigue ou une courante plus rapide. A la fin de la partita n°2 se dressent les 17 minutes de la fameuse Chacone (ou Ciaconna) de BACH. Souvent jouée seule, elle constitue certainement le pinacle de ce recueil. Mais, de toutes ces danses, c'est principalement le coté technique qui ressort, plus que le coté dansant à proprement parler (pour cela, consultez plutôt la section "musique folkloriques")
La sonate n°3 (BWV 1005), quant à elle, revêt un habillage similaire, très technique, mais à la structure un peu plus élancée (notamment la Fuga, forme musicale rare pour violon seul) que les danses précédentes qui répondent à des critères bien particuliers.

Le génie de BACH, au-delà de la technique seule, se mesure par la capacité qu’à cette musique pour instrument seul, à nous faire faire la moitié du travail. Ainsi, un premier thème, dont la répétition sera souvent écourtée, viendra rencontrer un second. Alors que notre esprit se chargera mécaniquement de recopier le premier thème, le second se révèlera alors être par magie en parfaite harmonie avec le souvenir que garde notre mémoire du premier. Le violon suit donc plusieurs mélodies à la fois, qui sont tour à tour répétées, de la même manière que pourrait le faire un orchestre en mettant successivement plusieurs mélodies en avant, tout en jouant les autres sans discontinuer en retrait, ce que notre mémoire se charge de faire ici. La gymnastique musicale n'est pas de tout repos pour l'auditeur, mais permet quelques moments de jouissance sonore. J'irai même jusqu'à dire que la préparation mentale est nécessaire, pour pleinement profiter de ces oeuvres pour instrument seul.

Et finalement, c'est un peu là que cet album montre ses limites. L’œuvre est irréprochable, jusqu'au moment où l'auditeur peu averti ira s'aventurer sur des charpentes sonores dont la majesté repose essentiellement sur l'attention de celui-ci. L'attention donc, si elle venait à se relâcher, fait tomber le tout, comme un château de cartes. BACH peut alors se révéler d'une lourdeur indigeste, difficile à suivre, voir pénible à écouter. Très fortement déconseillé pour une musique d'accompagnement simple, tout du moins en ce qui concerne ces sonates et partitas.

En ce qui concerne l'enregistrement, Hilary Hahn, ici sur son premier disque, démontre ses talents de soliste avec succès. Certains lui reprocheront comme d'habitude un jeu un peu trop rapide, notamment sur le prélude de la partita n°3. Je dirais au contraire que certains passages auraient gagné à être joué avec autant de fougue que ce prélude (ou l'allegro assai de la sonate) le coté technique un peu monotone de ces oeuvres y aurait peut-être gagné en vivacité.

Cela étant dit, pour qui souhaite découvrir BACH, après ses concertos pour violon, les sonates et partitas sont une bonne alternative, plus technique cependant. Pour ma part, pour ce qui est du coté technique, ma préférence va à l'"art de la fugue" (BWV 1080) où le contrepoint atteint son apogée. Les différents instruments permettent à nos méninges de plus se reposer sur le jeu que sur notre capacité à mémoriser et juxtaposer les thèmes entre eux. Ces sonates et partitas, en revanche, mettront l'auditeur à rude épreuve, vous êtes donc prévenus.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Hilary Hahn (violon)


- partita N°3 En Mi Majeur, Bwv 1006
1. Preludio
2. Loure
3. Gavotte En Rondeau
4. Menuet I
5. Menuet Ii
6. Bourrée
7. Gigne
- partita N°2 En Ré Mineur, Bwv 1004
8. Allemande
9. Courante
10. Sarabande
11. Gigue
12. Ciaconna
- sonate N°3 En Do Majeur, Bwv 1005
13. Adagio
14. Fuga
15. Largo
16. Allegro Assai



             



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