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The INMATES - Heat Wave In Alaska (1982)
Par LE KINGBEE le 31 Mars 2016          Consultée 2644 fois

On ignore où The INMATES ont déniché un tel titre « Heatwave In Alaska » traduisible par « Coup de Chaud en Alaska ». Tout bien réfléchi, quand on se penche sur le climat sévissant dans cet ancien territoire russe, le titre n’est pas aussi idiot qu’il en a l’air à première vue. Jack London a écrit que l’Alaska était le seul pays où le whisky pouvait geler et servir de presse-papiers une longue partie de l’année. En clair, on se les gèle là-bas et le répertoire des taulards ne peut qu’apporter un coup de chaud.
Ce troisième album aurait pu être celui de la consécration pour les INMATES après deux albums vifs et novateurs. Aurait pu, dis-je, car malheureusement WEA a décidé de laisser le producteur Vic Maile au placard et de prendre à sa place Stuart Colman, un ancien membre de The Flying Machine, groupe qui ne laissa pas un souvenir impérissable. Colman venait de toucher sa période de grâce en jouant de la basse et en produisant le rockeur gallois Shakin’ Stevens. Il paraît maintenant évident que WEA a essayé de flirter sur le succès du gallois en prenant une limace à la place d’un visionnaire du Pub Rock. Avec ce changement de production, WEA manifestait son envie de lisser et polir la sonorité du groupe, on se demande bien pourquoi.

A la sortie du disque, une partie de la presse dite spécialisée allait lapider le disque. Soudainement, certains journaleux pensaient que les INMATES seraient bienheureux si on leur trouvait un place en cellule … … les mêmes journaleux qui crièrent au génie quand sortit cinq ans plus tard le « Live In Paris » dans lequel nos taulards rendaient hommage aux BEATLES. Restons mesurés, « Heatwave In Alaska » n’est pas le meilleur disque du groupe, mais il demeure aujourd’hui encore bien au-dessus de la production Rock' n' Roll de l’époque.

Ecrémons un peu le contenu : on retrouve 7 compositions pour un total de 12 titres. Ce sont les originaux qui attirent tout de suite l’oreille : « She’s Gone Rockin » de Ben Donnelly s’avère une ouverture imparable, gros riff caractéristique de Peter Gunn, rythmique bien en place. Que du bonheur ! Viennent ensuite deux mid tempo efficaces « Long Distance Man » et « Broken Heart ». Russell est impérial à la batterie sur le premier, la basse bien ronde ronfle merveilleusement, un vrai métronome et les cuivres mettent en relief le vocal de Bill Hurley. Place à un rockab moderne avec « Three Little Sisters », tout est en place, le piano, la rythmique, la gratte de Peter Gunn qui s’offre un bref solo, sans parler d’un chant habité et vivant. Petite coupure avec « Unhappy » un slow rock dans lequel le vocal de Bill Hurley s’exprime totalement. Un conseil, poussez les meubles en écoutant « Yeah Yeah Yeah » un vrai Rock' n' Roll avec piano déchaîné, section cuivre sans cesse dans la relance, guitare incisive et un chanteur qui lâche le frein. En clôture, « Send Some Of Your Lovin’, My Way » est un morceau ambigu, à cheval entre Rock et New Breed R&B, titre qu’il aurait été judicieux de placer au milieu.

Attaquons la partie la plus délicate, celle des reprises. Alors que la formation a le don de transformer de vulgaires bijoux de pacotille en pures pépites, là le groupe fait presque chou blanc ! On peut penser que le choix de ces covers a germé dans la tête de Stuart Colman et non dans celle du groupe. « Something About You » un titre des Four Tops demeure certes meilleur que l’original très guimauve, mais pourquoi une telle abondance de cuivres et de piano pour un titre surproduit qui devient fourre-tout. La ballade de Phil Everly « You Can Bet (A Broken Heart) » (déjà insipide au départ) ne correspond guère au répertoire du groupe, de plus la surproduction de Colman nuit au morceau. Le producteur semble avoir fait du cockney boy un chanteur de Soul sixties, la preuve avec « Remember, I’ve Been Good To You » une reprise de Wilson Pickett dans laquelle Hurley parvient à tirer les marrons du feu. « On the Beat » fait office de remplissage. Dernière reprise « Who’s Foolin’ Who ? » petit hit de Bobby Blue Bland en mid tempo qui aurait pu accrocher l’oreille s’il n’avait pas été autant produit.
Si Bill Hurley a souvent déclaré que c’était leur plus mauvais album, Peter Gunn déclarait au contraire qu’il ne fallait pas sous-estimer « Heatwave In Alaska ». Restons prudent. Ce troisième opus, s’il reste agréable à l’écoute et certainement bien supérieur à la production Rock de l’époque, figure un ton en dessous de ses deux prédécesseurs. L’effet de surprise s’amoindrit et la production trop présente empêchent ce disque de récolter une note maximale.

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   LE KINGBEE

 
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- Bill Hurley (chant)
- Peter Gunn (guitare, chant)
- Tony Oliver (guitare rythmique)
- Ben Donnelly (basse)
- Jim Russell (batterie)
- John 'irish' Earle (saxophone)
- Ray Beavis (saxophone)
- Dick Hanson (trompette)
- Chris Gower (trombone)
- Peter Wingfield (piano, claviers)
- Junior Walker (saxophone 1t.)
- Bob Cotton (contrebasse 1t.)


1. She's Gone Rockin'.
2. Something About You.
3. Long Distance Man.
4. Broken Hearted.
5. You Can Bet (a Broken Heart).
6. Remember, I've Been Good To You.
7. Three Little Sisters.
8. Unhappy Boy.
9. Yeah Yeah Yeah.
10. On The Beat.
11. Who's Foolin' Who?
12. Send Some Of Your Loving (my Way).



             



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