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- Style : Dr Feelgood, Nine Below Zero

The INMATES - Inside Out (1991)
Par LE KINGBEE le 10 Juillet 2016          Consultée 2027 fois

Nous sommes maintenant en 1991. The Inmates se retrouvent encore une fois sans maison de disque. Le groupe tourne toujours et continue à remplir les salles principalement en France, en Suisse et sur ses terres anglaises. Si Bill Hurley est revenu au micro, le quintet doit faire face au décès du producteur Vic Maile, parti rejoindre le paradis en 1989, victime d’un cancer.
Le groupe va rebondir en atterrissant dans l’escarcelle de New Rose Records, un label français indépendant qui aura contribué à enregistrer et faire connaître bon nombre de groupes au milieu des années 80. Le label de Patrick Mathé et Louis Thevenon dispose d’un catalogue éclectique allant du Punk au Rock jusqu’au Blues et différents domaines alternatifs. Bref, New Rose peut faire figure de véritable bouée de sauvetage dans l’univers musical des eighties. La firme indépendante a enregistré, produit et distribué diverses perles, honteusement oubliées des majors. The Cramps, Calvin Russell, The Saints, Alex Chilton, Tav Falco, Barrence Whitfield, Johnny Thunders, Elliot Murphy ou le bluesman Clarence Edwards sont quelques-uns des meilleurs exemples de la qualité du catalogue français.

Revenons à nos Taulards. Dans un premier temps, New Rose édite un single de trois titres comprenant une nouvelle compo « Rescue Me » couplée à deux titres enregistrés en Live lors d’un concert de 1989 à l’Atlantis de Bâle « Tell Me What’s Wrong » et « Loving Up A Storm » une reprise de Willie Dixon. La qualité et l’énergie du groupe sont indéniables. New Rose décide d’expédier le groupe sur ses terres. The Inmates se retrouvent ainsi au Greenhouse Studio, un petit studio situé sur Green Lane à Londres. Placé sous la houlette du producteur arrangeur canadien Richard Lightman qui a déjà officié auprès de Desmond Dekker, Iggy Pop, Eddy Grant ou The Downliner Sect. Ancien musicien, Lightman œuvre aussi bien dans la bande son pour le cinéma, le Jazz, Le Rock, la Pop, le Reggae ou le Metal. Le bonhomme n’a pas d’œillères, fonctionne au feeling et le courant avec les Inmates passe aussitôt. En fait, le canadien laisse libre cours au groupe pour enregistrer leur 8ème album.

Comme à l’accoutumée, le guitariste Peter Staines (alias Peter Gunn) demeure le principal pourvoyeur en matière d’écriture avec 9 compositions à la clef, Bill Hurley apportant son obole sur une ballade. D’entrée de jeu, « Busted » un titre marqué par un bon riff à la Gunn lance les hostilités. Le genre de titre qui peut faire figure de marque de fabrique. Le chant et le jeu de guitare laissent présager une qualité et une tonalité nous ramenant vers le « Heat Wave In Alaska » leur 3ème opus. C’est donc bien encore une fois de Rock dont il est question ici. La formation alterne les pièces Rock'n'Roll typiques de son répertoire, des morceaux mid tempo et des ballades Soul superbement nuancées : l’ambigu « Rescue Me » tempéré par la choriste anglaise Sam Brown (ex Small Faces, David Gilmour, Tina Turner, Roger Chapman), « Hey Landford » un gros Pub Rock avec un bon passage de piano de Ian Gibbons (ex Kings, Doctor Feelgood ou Ian Hunter), « My Dark Side » un gros Rock martelé par les baguettes d’Eddie Edwards.
Mais comme signalé plus haut, le groupe intègre des morceaux plus nuancés de bonne facture : les mid tempo « Come Back baby » avec une bonne partie de slide, « Grass Is Greener » avec reverb et un premier bridge-guitar peut-être trop doux ou « Precious Love » qui offre le meilleur rôle au chanteur.
Bill Hurley nous assène un vocal gorgé de Deep Soul sur la superbe ballade « Night And Day » dans laquelle le phrasé de guitare limpide et les chœurs de Sam Brown font merveille. Hurley se montre encore convaincant sur « I Think I’d Better Move On » une ballade Soul où la guitare acoustique et le nappage d’orgue contribuent à densifier son chant. Quel dommage que ce titre vienne clôturer le disque, il aurait été plus judicieux de l’intercaler au milieu du disque !

Comme souvent, le groupe n’hésite pas à délivrer quelques reprises. Hormis le standard « Nervous Breakdown », popularisé par Eddie Cochran, interprété ici sans solo de gratte mais avec une rythmique d’enfer et un chant plein de tension, les Inmates privilégient des chansons plus ou moins obscures : le groupe dépoussière « Making Time », hit mineur de The Creation, un groupe british mid sixties ; Peter Gunn assène un solo aussi efficace que bref tandis que la lap steel de Richard Lightman remplace avantageusement la guitare électrique avec archet d’Eddie Phillips pour une relecture plus Rock et moins Psyché que l’originale. Autre bonne pioche avec « It’s A Better To Have (And Don’t Need », titre Mercury de Don Covay. L’interprétation des Inmates trouve la combinaison gagnante entre l’originale et la reprise de Freddie King. Le chant volontaire d’Hurley est rehaussé par l’intervention délicieusement décalée de Sam Brown, tandis que la rythmique joue encore une fois son rôle de gardienne du temple. Une pure merveille entre Rock et R&B ! Dernière reprise avec « You Got The Look I Like », morceau de Nick Lowe gravé l’année précédente avec Ry Cooder, dans une mouture plus dynamique venant s’insérer impeccablement dans le répertoire.

Album parfois sous-estimé, « Inside Out » renvoie vers les débuts du groupe avec un répertoire audacieux oscillant entre Rock'n'Roll, Pub Rock et Soul. La cohésion, la complicité et une excellente production sans surenchère ajoutées à des compositions captivantes et des reprises judicieuses font de ce disque une bonne pioche. Malheureusement, l’aventure avec New Rose Records s’arrête à peine commencée. En 1992, le label est revendu à Fnac Music. Les grandes firmes se réveillent plus ou moins(dans un mauvais sens), décident de casser le marché, rachetant de nombreux petits labels indépendants afin de les mettre sous l’éteignoir et ainsi de pouvoir disposer d’une plus grande hégémonie et d’une marge de manœuvre qui leur retombera dessus. Il faut être rentable, il faut aussi que les grandes chaînes de magasins puissent vendre à profusion leurs produits un peu à l’image des grandes surfaces qui bouffent les petits commerces de proximité pour nous refourguer les balais à chiottes qu’elles récupèrent par palettes en provenance de groupes de distribution sans âme.

Mais ne noircissons pas le tableau outre mesure, l’aventure entre les Inmates et Pat Mathé connaîtra une suite que nous vous raconterons peut-être dans un prochain épisode.

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- Bill Hurley (chant)
- Peter Gunn (guitare)
- Tony Oliver (guitare)
- Ben Donnelly (basse)
- Eddie Edwards (batterie)
- Invités:
- Sam Brown (choeurs, chant)
- Ian Gibbons (claviers)
- Richard Lightman (lap steel)
- John 'irish' Earle (saxophone)


1. Busted.
2. Making Time.
3. Rescue Me (sos).
4. Night And Day.
5. Grass Is Greener.
6. Hey Landford.
7. It's Better To Have (and Don't Need).
8. Nervous Breakdown.
9. Precious Blue.
10. My Dark Side.
11. Come Back Babe (i'm In Love With You).
12. Forever (ain't So Long).
13. You Got The Look I Like.
14. I Think I'd Better Move On.



             



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