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- Style : Dr Feelgood, Nine Below Zero

The INMATES - Meet The Beatles (1987)
Par LE KINGBEE le 13 Juin 2021          Consultée 1063 fois

Revenons à la genèse de ce concert organisé avec l’aide (ou grâce) du journal Libération. Durant les sixties, on ne cessa d’opposer les BEATLES et les ROLLING STONES, les deux groupes britanniques les plus emblématiques de la décennie en territoire anglais. Dans l’inconscient collectif, il y avait d’un côté les gentils venus tout droit de Liverpool et de l’autre côté les méchants rebelles guère fréquentables.
Mais il convient de prendre tout ceci avec des pincettes, le schéma paraissant très réducteur. Si les BEATLES se sont imposés en premier et seront rapidement en tête des ventes des disques, il ne faut pas oublier que George HARRISON aura quelque peu contribué à ce que les Pierres Roulent jusqu’à Decca, firme qui avait refusé de prendre les Scarabées sous contrat quelques temps avant, l’une des plus grosses bourdes de l’histoire de l’Industrie Phonographique. D'après de nombreux livres et ouvrages encyclopédiques, la réalité est tout autre, les quatre petits gars de Liverpool sont de vrais rebelles transformés en gentils garçons bien proprets avec une belle coiffure au carré par le manager Brian Epstein, tandis que Mike JAGGER et ses sbires se retrouvent agrémentés de belles tenues de loubards à l’instigation de leur manager Andrew Loog Oldhan. De l’épate, servant à attirer la galerie et à vendre.

Second constat, si les deux formations n’ont cessé d’être décrites comme antagonistes et farouchement rivales, on doit cet état de fait à certains fans invétérés et à un gros contingent de la presse musicale désireuse de vendre ses choux gras. La réalité est tout autre, dès 1963, les deux groupes se retrouvent les plateaux télé et les Stones qui ne composent pas ou très peu, se contentant de reprendre à la sauce anglaise des titres des bluesmen de Chicago, dans de bien pâles imitations vont faire le grand saut par l’entremise de la bande à LENNON. Composé à l’origine pour Ringo STARR, "I Wanna Be Your Man", une compo du tandem MCCARTNEY/LENNON est proposée à Brian Jones, à la recherche d’une nouvelle chanson pouvant figurer en face A d’un single. L’offrande des BEATLES interprétée par les Stones se classera à une encourageante 12ème place du hit parade anglais. Bien évidemment, dans une interview postérieure, John LENNON déclarera goguenard "si ça avait été une très bonne chanson, on l'aurait gardée pour nous!". Les Beatles reprendront leur chanson quelques mois tard, le titre figurant dans l’album "With The Beatles".

Par le biais de leurs managers respectifs qui révolutionnèrent le métier et l’industrie du disque, les deux formations demeurent des précurseurs en matière de mondialisation de la musique. Si les Beatles ont souvent surpassé les Stones avant leur implosion en 1970, les deux groupes étaient plus proches par rapport à ce que décrivaient certains tabloïds britanniques. D'ailleurs, certains membres seront invités comme choristes dans des albums de leurs prétendus adversaires, preuve que la joute et la rivalité entre eux n’a souvent été qu’un délire journalistique.

En 1987, dix ans après sa formation, qui mieux que les INMATES pouvaient tordre le coup à cette prétendue adversité entre les deux formations ? Si le répertoire des Taulards s’inscrit plus en filigrane de celui des Stones, n’oublions pas que les pochettes de la bande à Bill Hurley rappelaient dès la fin des seventies certains visuels des Stones, des pochettes alors en pleine contradiction avec les tendances du moment. Auteur d’un Pub Rock Blues surchauffé, les INMATES délivreront le 20 juin à la Grande Halle de la Villette un show marquant. On les retrouvera quelques semaines plus tard au Gibus s’attaquant cette fois non pas aux Stones mais à Elvis.

Dans la perspective de célébrer les vingt ans de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, oeuvre qu’on peut qualifier comme étant le premier album concept des BEATLES, Libé décide d’inviter les INMATES pour se produire à Paris. L’idée de départ étant que Bill Hurley et ses sbires reprennent l’album à la sauce Pub Blues. On se rend vite compte que l’album ne sied guère au jeu de guitare de Peter Gunn et encore moins à la rythmique du groupe. Certains arrangements et l’apport d’instrument comme le sitar ne peuvent se fondre dans l’univers des INMATES. C’est ainsi qu’on décide presque au pied levé que le groupe s’attaque à des titres des Fab Four plus en rapport avec leur domaine de prédilection. Au bout du compte, on ne garde que "Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band".

Dès l’ouverture, on se rend compte que les INMATES sont en verve et en pleine forme. Il est vrai que la France constitue leur seconde terre d’accueil. "Little Child" un titre genre remplissage est ici boosté par le jeu de gratte et le chant, l’harmonica de LENNON disparaît au profit d’une écoute plus fluide. Même impression avec "I'll Get You", une niaiserie publiée en face b de "She Loves You" éditée tardivement sur la compil "Rarities". Encore une fois la chanson prend un coup de jeune via le chant de Bill Hurley. Les faces b sont décidemment à l’honneur, "She's a Woman" prend un sacré coup dans la façade, les riffs de guitare se posent sur une rythmique de métronome. Rien à voir avec la reprise de José FELICIANO ou l’adaptation d’HALLYDAY "On a ses jours".

"You Can’t Do That" est connu pour figurer dans A Hard Day’s Night. Le titre sera repris à toutes les sauces (des SUPREMES à Eddie Hinton jusqu'au bluesman italien Rudy Rotta). Là c’est une version dynamique évoquant par moments celle des STANDELLS qui nous est proposée. Autre face b avec "We Can Work It Out". La chanson éditée en single le jour de la parution de Rubber Soul connaîtra son lot de reprises. Stevie WONDER, Dionne WARWICK ou STEEL PULSE reprendront la chanson dans des interprétations oubliables, on conseillera au passage celles de Maxine Brown, HUMBLE PIE ou CROOKED STILL toutes trois très différentes. Les INMATES placent le curseur assez haut avec une coloration pouvant faire le pont entre les STONES et DR FEELGOOD. On déconseillera l’adaptation française de Richard ANTHONY avec "Tout peut s’arranger", un titre trompeur par excellence. Face b de "Help", "I’m Down" clôture le concert en apothéose sous un déluge de guitares.

Composé probablement pour l’anniversaire de la future Madame McCartney, "Birthday" apparaissait sur le double album blanc. Quoi de mieux que cette parabole pour fêter un autre anniversaire, celui de Sgt Pepper. Injustement oubliée, "I Saw Her Standing There" est une chanson pleine de fraÏcheur et de peps qui ouvrait les hostilités sur "Please, Please Me" première galette des Fab Four. De nombreuses covers verront le jour (on conseille celles de Maggie BELL, PINK FAIRIES et Moon MARTIN) mais le groupe diffuse encore un fois son plein d’énergie. Le groupe se montre dans son élément sur les titres plus connus et l’assistance semble parfois en fusion : "Day Tripper", "Back In The USSR", "Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band" et "Get Back" constituent des mets de choix, le dynamisme de Peter Gunn (aka Pete Staines), une rythmique pleine de vitamines et sans faille, un chanteur surchauffant la salle à blanc sont des atouts imparables. Ajoutons-y la production de Vic Maile qui colle parfaitement à la soirée et au répertoire. Dernière chose, nous adressons une mention à "I Wanna Be Your Man" !

Cette chronique est dédiée aux INMATES, à Vic Maile, aux copains qui étaient avec moi ce jour là et à Long John Silver qui aurait du s’attaquer au disque. Alors qu’on avait perdu les masters, le disque sera réédité en 2002 avec 4 bonus. La version vinyle n’incluait pas les pistes 12 et 13.

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- Bill Hurley (chant)
- Peter Gunn (guitare, chœurs)
- Tony Oliver (guitare)
- Ben Donnelly (basse)
- Eddie Edwards (batterie)


1. Little Child
2. I'll Get You
3. She's A Woman
4. You Can't Do That
5. Day Tripper
6. Back In The Ussr
7. 7we Can Work It Out
8. I Wanna Be Your Man
9. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band
10. Birthday
11. I Saw Her Standing There
12. Get Back
13. I'm Down



             



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