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Candi STATON - House Of Love (1978)
Par LE KINGBEE le 11 Novembre 2016          Consultée 1533 fois

Nous sommes en 1978 et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour Candi STATON : la chanteuse a divorcé de Clarence Carter, l’homme qui avait contribué à sa redécouverte ; son second mentor Rick Hall n’est plus là. Tandis que les modes et tendances changent, le palmarès de la chanteuse s’érode peu à peu, ce qui ne l'a pas empêché de décrocher un contrat avec la Warner. Ses trois précédents disques publiés par la Major se sont correctement vendus sans toutefois casser la baraque, mais les directeurs du département R&B ont décidé qu’il serait de bon ton que leur chanteuse se place dans une formule plus proche de la Disco que de la Soul sudiste.

On peut s’étonner que Warner Bros ait décidé de placer la chanteuse dans les mains de différents producteurs. Si Rick Hall était encore présent sur « Candi » sorti en 1974, Warner chamboule la donne dès l’album suivant en faisant appel à Dave Crawford puis à l’excellent Bob Monaco, un découvreur de talent ayant sorti de l’ornière The Flock, The American Breed et STYX. Aucun titre n’est rentré dans les charts depuis le printemps 76 avec « Young Hearts Run Free », plage titre de son disque, produit par Dave Crawford. Les responsables de la Warner décident de replacer le producteur aux commandes. Crawford a monté quatre ans auparavant son propre label L.A. Records et se retrouve plus ou moins sur la paille. Cousin de la chanteuse Jackie Moore, chanteur frustré n’ayant jamais rencontré le succès, Crawford en est réduit à faire de l’alimentaire. Le producteur a composé quatre titres et décide d’envoyer la chanteuse au Sound City Studio à Los Angeles, là où Bachman Turner Overdrive a mis en boîte « Not Fragile ». Le studio vient d’accueillir FOREIGNER qui y a enregistré « Double Vision », c’est dire que l’endroit ne se prête pas forcément au mélange concocté par Crawford, une combinaison hybride de Soul et de Disco.

Pour Crawford, cette production doit flirter avec les succès du moment, aussi le producteur décide t-il de mitonner une mixture pouvant s’immiscer dans les étranges tendances de l’époque. Un zeste de Chaka Khan, une pincée de CHIC, une pointe de Taste Of Honey, un nappage d’ERUPTION, un soupçon de George BENSON sans oublier un arrangement bien pesant, une orchestration ennuyeuse, d’une platitude incroyable, et des textes bien dans l’air du temps. Curieusement, ce cocktail qui tient plus de l’embrouillamini que du vin de garde réussit à tirer son épingle du jeu.
Trente huit ans après sa sortie, « House Of Love » paraît hors-jeu et demeure le reflet implacable d’une sonorité musicale destinée principalement aux amateurs des dance-floors de l’époque. Oh, Candi réussit à revenir dans les hits parades avec « Victim » (numéro 17 dans les classements R&B) et « Honest I Do Love You » (77ème dans ces mêmes charts), mais on peut se demander ce qu’avaient les auditeurs de l’époque dans les oreilles. Warner Bros. n’a rien trouvé de mieux que de faire appel à Sylvester Rivers pour s’occuper des arrangements et autant dire qu’on plonge entre violonades et des instruments qui font plus boîte à rythme qu'autre chose. Rien d’étonnant quand on sait que le bonhomme venait d’œuvrer auprès des TEMPTATIONS, Martha Reeves, Smokey Robinson (pour la meilleure partie) et pour The 5th Dimension, Gene Page et un dénommé Alain CHAMFORT. Sur le plan artistique, le label a placé la chanteuse entre les pattes de John Cabalka, un touche à tout (DEVO, DEEP PURPLE, Rod STEWART ou Frankie Valli) qui avait largement contribué à bousiller « Studio Tan » de Frank ZAPPA, c’est dire !

Alors, que vaut véritablement ce « House Of Love » en partant du principe que les deux tubes « Victim » et « Honest I Do Love You » ne valent pas un clou. La ballade « Yesterday Evening » et le sirupeux « I Wonder Will I Ever Get Over It » ne valent pas mieux, tandis que « I’m Gonna Make You Love Me », une reprise de Dee Dee Warwick, se retrouve surproduit et plombé par la voix de Crawford. Les versions de Diana ROSS et des TEMPTATIONS pour la Motown étaient plus enthousiastes. Bon, on peut toujours se dire, comme l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, que c’est nettement au-dessus de l’adaptation de Claude FRANCOIS sous le titre « Où Tu Veux Quand Tu Veux », mais cela nous fait une belle jambe, et puis on pouvait difficilement faire pire.
Il ne nous reste en fait que « Take My Hand, Precious Lord », un vieux gospel de Thomas Dorsey repris entre autre par Sister Rosetta Tharpe, Elvis et les Blind Boys Of Alabama, et encore il faut supporter une troupe de choristes loin de nous faire rentrer dans la transe et le piano de Crawford qui s’ingénue à faire perdre l’essence du titre. Seul aspect positif de ce disque, la voix de Candi STATON qui reste égale à elle-même, mais cela fait trop peu pour sauver le contenu. Par largesse et par respect pour cette grande chanteuse de Deep Soul et de Gospel, nous nous autorisons à ne pas mettre la note minimale et proposons le rang au-dessus, mais cela se joue à pas grand-chose.

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- Candi Staton (chant)
- Deryll Inman (guitare)
- Mike Mc Glory (guitare)
- Tim May (guitare)
- Jay Graydon (guitare - titre 3)
- Ray Parker Jr. (guitare - titre 3)
- Vic Feldman (vibraphone - titre 3)
- Gary Coleman (vibraphone)
- Dave Crawford (claviers, piano, chant)
- Ron Coleman (claviers)
- Sylvester Rivers (claviers)
- Michael Botticker (claviers - titre 3)
- Ollie E. Brown (batterie)
- Eddie Bongo Brown (congas)
- Scott Edwards (basse - titre 2)
- Angela Winbush (chœurs)
- Carolyn Dennis (chœurs)
- Jim Gilstrap (chœurs)
- Roy Galloway (chœurs)


1. Victim.
2. Honest I Do Love You.
3. Yesterday Evening.
4. I Wonder Will I Ever Get Over It.
5. I'm Gonna Make You Love Me.
6. So Blue.
7. Take My Hand, Precious Lord.



             



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