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- Membre : Grateful Dead

Bruce HORNSBY - Absolute Zero (2019)
Par BAKER le 16 Septembre 2019          Consultée 561 fois

Sacré Bruce! Une fois de plus, il nous a sorti le storytelling du "je fais de la pop mais je suis un jazzeux dans l'âme, mais ouin je sais pas quoi faire", et cette fois, promis juré, il est passé du côté jazz. La preuve, le premier titre est enregistré avec Jack DeJohnette. Peut-on faire plus jazz que ça ? La réponse est.... beuh oui, vu qu'au final ce disque est un conglomérat rock-pop-progressif-contemporain avant tout, largement tout, y compris le jazz qui doit représenter 3% de la durée, et encore, à la proportionnelle made in Kermitterrand.

Cet album est un gros bordel, inutile de le nier. Un foutoir absolu, un exutoire aussi. Il va partout dans tous les sens. Il est bancal, avec de gros défauts. Mais il possède suffisamment d'âme pour faire pencher la balance du bon côté. Dès le titre d'ouverture, excellent mais qui ne s'apprivoise pas à la première écoute, Bruce et ses instrumentistes mélangent le ouaté, le minimaliste et le décalé, faisant naître une ambiance hivernale et surréaliste qui fait beaucoup plus penser au dernier Kate BUSH en date qu'à "Set Me In Motion". Une fois ce choc thermique assimilé, "Fractals" vient confirmer que cet album ne ressemblera à rien de connu.

Du hard bop free jazz barré, des bribes d'orchestrations vivaces avec ruptures qui lorgnent vers Joe JACKSON ou William SHELLER, des incursions dans une version acoustico-abstraite du hip-hop, des refrains qui prennent par surprise de par leur côté hypermélodique et progressif (on pense à IQ sur "White Noise", au MARILLION mid-90s sur "Meds"). HORNSBY semble ne rien se refuser, désireux de coller ensemble des éléments chimiques antinomiques, quitte à ce que ça lui explose à la gueule façon savant fou. Parfois, ça rate, l'exemple le plus flagrant étant la totalement barge "Echolocation", dont la prétention expérimentale étouffe tout. Mais on se surprend à apprivoiser des chansons pourtant peu faciles.

"Voyager One" par exemple se rapproche du single parfait avec un rythme mélangeant celtique, techno et pop acoustique, un solo de contrebasse et une fraîcheur ravigorante. "Cast Off", pas forcément très bien chantée, pourrait être une chanson "normale" de HORNSBY mais s'amuse avec son ambiance irréelle et son final qui ressemble à une chorale de Vocaloïds. "Fractals" est, on l'a vu, frappadingue, mais elle n'est pas la seule : "Meds" prend son temps pour développer un texte sombre qui part de la folie solitaire pour finir en quasi-epic, "Blinding Light" est excessivement compliquée et agressive envers l'auditeur, même le très beau final "Take You There" est teinté d'ironie et de coups de sang. Seule "Never in This House" est une chanson normale d'un Bruce HORNSBY sain d'esprit : un titre sur dix, c'est peu.

On n'accusera pas HORSNBY de jouer la carte de la sécurité, et jamais on n'osera lui reprocher d'essayer tout y compris ce qu'il ne devrait pas. Tout au plus, certains d'entre vous trouveront la démarche pas encore assez jusqu'au-boutiste. On s'approche de ZAPPA, de Devin TOWNSEND, de Mr BUNGLE dans la destructuration totale tout en conservant un minimum de mélodie et d'accroche du public. On se demande jusqu'où il pourrait aller. Le final du dernier titre laisse la question en suspens puisque le disque se conclut sur un unique et esseulé accord de piano, d'ailleurs mal coupé, comme fait exprès. Si ce n'est pas une erreur technique, quel message passe derrière cette fin ? Un arrêt de carrière ? Ou le signal que la récré est finie et que HORNSBY va revenir à ses premières amours ? C'est une énigme, mais à dire vrai cet album entier en est une. C'est ce qui fait son charme, mieux, sa séduction.

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   (2 chroniques)



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1. Absolute Zero
2. Fractals
3. Cast-off
4. Meds
5. Never In This House
6. Voyager One
7. Echolocation
8. The Blinding Light Of Dreams
9. White Noise
10. Take You There (misty)



             



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