Tommy sort au beau milieu de l'ère hippie, durant laquelle on misait sur tous les espoirs surtout une fois que l'on avait fumé un peu voire beaucoup d'herbe. Pour Tommy, c'est une chose étrange qui se produit : comme l'a bien dit Mr Ameforgée, le concept semble avoir été écrit dans cette même condition, seulement voila : il n'est pas du tout positif, plutôt même malsain ...
Cela dit, et même s'il restera dans l'histoire avec pour compagnon le The Lamb Lies Down on Broadway de GENESIS en tête des concept-albums les plus tirés par les cheveux, il est tout aussi difficile à égaliser sur le plan réussite musicale. Entre la grande "Overture" qui présente à la suite les thèmes principaux du double disque de la manière la plus fluide, le très "mod" "Christmas", les riffs puissants de "I'm Free", "Go to the Mirror" ou encore "Pinball Wizard" entre autres très bonnes choses, on voit que les WHO se sont donnés du mal, et en particulier Pete TOWNSHEND qui a tout écrit mis à part les deux chansons les plus dégueulasses ("Cousin Kevin" et "Fiddle About", curieusement c'est John ENTWISLE) et la plus débile de l'histoire du groupe ("Tommy's Holiday Camp", oeuvre de Keith MOON, ce qui n'est guère surprenant quand on le connait un peu).
Certes on peut se plaindre qu'il y ait parfois des petites baisses de régime, en particulier sur les mini-séquences qui servent de transition entre deux grands morceaux, et qui sont vraiment trop courtes pour que l'on s'en fasse une idée solide. "Underture" fait polémique aussi, mais malgré son thème répétitif, je la trouve plutôt bien faite. Pour le reste, il n'y a quasiment rien à redire non plus.
Tommy n'est clairement pas l'album que je préfère des WHO (même s'il est celui que j'ai le plus écouté) mais il conserve de fortes qualités, et ouvrira une grande porte dans laquelle s'engouffreront beaucoup d'autres groupes. Un disque emblématique !