Quadrophenia...
Quadrophenia, l'un des albums les plus sous-estimés de l'histoire du rock. J'ai bien dit du rock, autant dire que la période "mod" des WHO est finie, ce depuis longtemps maintenant : Who's Next avait marqué la rupture définitive. Pourtant c'est d'un jeune "mod" que parle l'histoire. Le groupe, plus mature, fait un retour sur lui même et dresse un constat triste de ces révoltés des années 60. C'est donc un opéra-rock plutôt sombre à nouveau, mais d'une qualité musicale telle qu'on se demande bien pourquoi il est aussi déconsidéré.
Le travail effectué ici est colossal, d'une force plus grande encore que celle de Tommy ! Les WHO disposent de plus d'une technologie qu'ils n'avaient pas avant Who's Next et qu'ils, on le sait grâce à ce dernier, maîtrisent parfaitement : les synthétiseurs. Ecoutez un peu ces faux violons (sur lesquels viennent parfois se greffer les cuivres de John ENTWISTLE) sur "Dr Jimmy", ou les magnifiques instrumentaux "Quadrophenia" et "The Rock". On retrouve dans l'essence structurale de ces deux derniers morceaux l'aspect de la quadriphonie de Jim (le personnage de l'histoire) à travers les quatre thématiques musicales principales du disque et qui sont reliées chacune à un membre du groupe. Le reste est cependant tout aussi réussi avec la plupart du temps un rock aussi mordant qu'attachant (pêle-mêle : "5:15", "The Real Me", "Had Enough"...) ainsi que plusieurs titres qui méritent de faire partie des classiques du groupe ("Dr Jimmy", "I'm One", "Sea And Sand"...)
Quadrophenia est très différent de Tommy, plus torturé mais aussi plus riche et plus humain. Il est très facile de se trouver dépassé par le niveau atteint lors des première écoutes, et Quadrophenia engendre une certaine incompréhension. Toutefois, nombreux sont les fans qui ont fini par le préférer à Tommy, j'en fais partie.