Pouf, voilà qu'arrive en cette folle année 1970 le troisième album de LED ZEPPELIN. Encore une fois, il ne possède pas de titre (« Led Zeppelin III », vous appelez ça un titre ?), mais c'est vers l'intérieur qu'il faut se focaliser. Le III est bien connu pour être l'album folk du Dirigeable, avec paraît-il des pépites sentant bon la guitare acoustique et tout ce qui s'en suit. Pari risqué pour des types aussi bruyants et bourrins – surtout Bonzo.

Ce qui retient tout de suite l'attention, c'est avant tout "Immigrant Song". Il s'agit d'une véritable déflagration hard qui débarque tel un bombardier en feu. Ou plutôt, comme le Hindenburg en perdition. D'autres titres dans la même veine que cette chanson et les précédentes oeuvres de Led Zep complètent presque la face A de l'album, mais elles sont bien peu intéressantes. Celle qui peut à la rigueur attirer l'attention, c'est "Since I've Been Loving You" – super le titre, non ? Non. Si elle était raccourcie de moitié et si surtout Plant ne gâchait pas la chanson avec sa voix aigüe, on tiendrait là un morceau de choix.

Quant aux titres folk, le premier mot qui vient à l'esprit est « ennui ». Sauf à une exception près, et pas des moindres. Je veux parler de "Friends". Cet intrus folk sur la face A est tout simplement sublime, il n'y a rien à jeter. Et surtout pas les arrangements de cordes phénoménaux. L'ambiance ne paraît peut-être pas amicale (hahaha), mais elle est au moins réussie, et à plus d'un titre. Pour le reste, plus encore que les titres rock. Toutes ces chansonnettes passent très bien lors d'un feu de camp, ou bien sur la plage, mais ce n'est pas un argument valable pour les qualifier de géniales – il faudrait plus que ça. Le « summum », si on peut dire, reste de loin "Hats Off to (Roy) Harper", soit un titre tout simplement inaudible. Heureusement qu'il est à la fin de l'album. Et encore...

Led Zeppelin troisième du nom est un échec artistique, rien de plus. Le groupe a été assez audacieux pour créer un album qu'on peut qualifier d'inattendu, il faut reconnaître ça – ou alors être prêt à renier l'Histoire. Mas sitôt passé les deux premiers titres (Immigrant Song, bon sang, quel pied !), tout n'est qu'ennui et bâillements de crocodile. C'est triste.

Note réelle : 1,5/5