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HARD ROCK  |  STUDIO

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- Membre : Robert Plant , California Breed, Page & Plant, Them Crooked Vultures, Plant & Krauss
- Style + Membre : The Firm

LED ZEPPELIN - Presence (1976)
Par ARP2600 le 13 Décembre 2011          Consultée 8809 fois

Eh non, après Physical Graffiti, Led Zeppelin n'a pas tout dit. En 1976, le rock a beaucoup évolué. De nombreux groupes de hard rock ont entamé leur carrière, offrant autant d'alternatives au style initial, et voilà-t-y pas que le punk commence à exploser. Dur de tenir sa place en offrant une nouvelle variation de blues rock musclé. C'est ce qui explique sans doute un certain scepticisme régnant autour de Presence. C'est à croire que certains veulent voir en ce septième album une contre-performance pour pouvoir justifier la mutation en cours dans le rock. En fait, il n'y a guère de différence de style ni de qualité avec les trois précédents... les chansons sont fort bien composées et les quatre indéboulonnables musiciens jouent toujours avec autant de classe. D'ailleurs, le succès commercial a été au rendez-vous : il ne faudrait pas oublier que Presence s'est classé à l'aise à la tête des charts aussi bien aux États-Unis qu'au Royaume-Uni. On me dira que le groupe a simplement capitalisé sur son nom, mais bon, une daube intégrale n'aurait pas obtenu ce résultat, j'en suis persuadé. Plus subtilement, Presence avait dû plaire vu que le public a gardé confiance et a acheté le suivant, In through the out door, pourtant moyen. Enfin bref, il serait insensé et ridicule de ne pas le connaître si on s'intéresse à Led Zeppelin.

J'aimerais parler un peu de l'emballage du disque. Le CD reproduit avec le même agencement les images du vinyle, on peut donc avoir l'idée avec les deux versions. Il semble que Led Zeppelin ait toujours aimé s'amuser avec ses pochettes et ses titres. Ici, on a droit à dix photos similaires à des images américaines idylliques des années 50-60, avec des personnages souriants et bien coiffés, sauf que sur chaque photo apparaît un étrange objet noir, illustrant la « présence » en question. Et pourtant, rien dans la musique ni les paroles ne semble traiter d'un sujet récurrent. Donc, juste de l'humour sans doute, rien de plus à comprendre qu'avec la couverture minimaliste du quatrième, les sirènes kitsch de Houses of the Holy ou le mur de Physical Graffiti. De la dérision dirais-je même, les sourires des photos et les cadres blancs étant à l'opposé du moral du groupe, qui était plutôt dans les chaussettes, Robert Plant ayant eu un grave accident peu avant les enregistrements. Ça ne les a pas empêché de jouer et de chanter avec l'énergie du désespoir. Enfin, pour en revenir aux avis mitigés sur l'album, je me demande si ces étranges images surannées ne l'ont pas un peu desservi.

Rien de désuet dans la musique en tout cas, on a droit à quatre longues chansons intraitables « à la Physical Graffiti » et à trois morceaux de remplissage pas trop mauvais, plutôt bondissants en fait. La plage la plus ambitieuse ici est sans conteste « Achilles Last Stand ». On a l'impression d'entendre une forêt de guitares – c'est en fait le cas, une douzaine de pistes jouées par Page ayant été superposées. Cela donne un son un peu sale, assez original chez Led Zeppelin, et qui renforce le caractère tragique de la chanson. A part ça, le rythme est rapide et compliqué, basse et batterie offrant également une belle densité. On peut trouver les dix minutes un peu excessives, mais la seule puissance me semble suffire à aller jusqu'au bout sans s'ennuyer.

« For your Life » est à l'opposé : minimaliste avec un riff appuyé qui rappelle ceux de « The ocean » ou « Custard Pie » par exemple, bref du pur Led Zep. Le troisième gros morceau, mon passage préféré, est « Nobody's fault but mine ». Encore une chanson très axée sur son riff – on ne se refait pas – mais avec de belles ruptures rythmiques et un chant un peu contemplatif. Pas grand chose à envier aux meilleurs moments de Physical Graffiti, on est vraiment dans le même ordre d'idées. Je n'ai rien à redire non plus à « Tea for One », la longue conclusion de l'album. Le blues-rock lent n'est pas ce qu'il y a de plus fréquent chez Led Zeppelin, mais ils montrent ici qu'ils s'y entendent très bien – l'autre grand exemple étant bien sûr « Since I've been loving you », dans le III. Cette ballade dépouillée est assez fascinante quand on fait l'effort de s'y plonger. Une très belle expression de la solitude, vraiment.

J'ai laissé pour la fin les trois bouche-trous, dont il faut souligner qu'ils ne représentent pas plus qu'un bon quart de l'album. Je n'aime pas trop le nerveux « Royal Orleans ». J'ai l'impression qu'ils s'y répètent plus sur ces trois minutes que sur les dix minutes des deux plus longues chansons. Je suis beaucoup plus favorable à « Candy Store Rock », qui me rappelle la sensualité de Blue Öyster Cult, et c'est un compliment de ma part. « Hots on for nowhere » est un peu plate mais ça passe.

Au risque de me répéter, Presence me donne l'impression d'être un genre de troisième disque de Physical Graffiti. Il n'est moins important que son prédécesseur que parce qu'il est deux fois plus court et qu'il est un peu réchauffé. Mais il ne faut pas bouder son plaisir, sa qualité incontestable bien que contestée et son raffinement en font, à mon avis, le dernier grand album de Led Zeppelin.

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   (2 chroniques)



- John Bonham (batterie)
- John Paul Jones (basses à 4 et 8 cordes)
- Jimmy Page (guitares électriques et acoustiques)
- Robert Plant (chant, harmonica)


1. Achilles Last Stand
2. For Your Life
3. Royal Orleans
4. Nobody's Fault But Mine
5. Candy Store Rock
6. Hots On For Nowhere
7. Tea For One



             



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