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- Membre : Robert Plant , California Breed, Page & Plant, Them Crooked Vultures, Plant & Krauss
- Style + Membre : The Firm

LED ZEPPELIN - Houses Of The Holy (1973)
Par A.T.N. le 23 Juin 2011          Consultée 10971 fois

En 1972, le Dirigeable est une baudruche énorme. Le quatrième album, avec en son sein des lingots d’or sonores comme le déjà légendaire « Stairway to Heaven », les a portés en haut, tout en haut des charts, de la renommée, de la fortune, des scènes planétaires, et des excès en tout genres – qui sont inclus dans le package ‘rock star’.

Loin de se reposer, les 4 musiciens rentrent en studio au printemps 1972, quelques mois seulement après la sortie du IV. Cette époque est folle : d'où que l'on regarde, personne ne baisse le pied. BOWIE, PINK FLOYD, ALICE COOPER, Lou REED, KING CRIMSON, etc etc etc (des dizaines !)... tout le monde sort des oeuvres dont on parle encore aujourd'hui, et qu'on ECOUTE encore aujourd'hui.

Le groupe de plomb dégage la force et l’assurance de ceux qui n’ont plus rien à prouver. L’autre atout de LED ZEPPELIN est qu’il s’agit d’un vrai gang, qui ne dépend pas de l’humeur ou des lubies d’un leader à l’ego boursouflé : PAGE est le guitariste, compositeur et producteur, certes, mais JONES ajoute beaucoup à certaines compositions et s’avère être un arrangeur très doué, PLANT écrit et place ses parties de chant avec une grande maturité, et BONHAM reste totalement irremplaçable - absolument personne ne peut sonner comme lui, il est dépositaire d’une grande partie du son de plomb. D'autant qu'il compose aussi.

Cette assurance leur permet de continuer leur exploration libre du rock lourd, du folk, de la ballade, du funk, et même… du reggae. Davantage d’attention a été accordée à la production, PAGE a eu la main plus leste sur le multi-pistes. Ce cinquième album respire moins le blues que les précédents, et propose une palette encore plus large de morceaux, ce qui en fait un disque moins apprécié par les accros des premiers albums, mais il n'en est pas moins passionnant. Ne contenant pas de single décisif à la « Stairway » (même si ce titre n'est jamais sorti en single), Houses of the Holy est un excellent album où aucun morceau ne tente de faire de l’ombre aux autres. Chaque écoute est un buffet garni pour nos tympans, avides de cette puissance tellurique mais qui aiment qu'on titille leur sensibilité esthétique.

Le groupe navigue ainsi entre la fantastique superposition des couches de guitares pagiennes de « The Song Remains The Same » (jeu : trouverez-vous le nombre total de guitares ?), les arrangements romantico-nostalgiques de « The Rain Song » (effectivement parfaite pour laisser aller sa mélancolie un jour de pluie, en méditant sur les saisons de l’amour, près de 8 minutes de majesté empreinte du Mellotron de JONES et de l’open-tuning de PAGE), sans oublier les fondamentaux rock. Les amateurs de riffs maousses sont servis avec « Dancing Days », serré, puissant, un morceau en béton armé qui sera encore meilleur – si c’est possible – sur le live How the West Was Won. « Over the Hills and Far Away », très efficace aussi, s’incruste durablement dans nos oreilles par sa géniale intro folk. « The Ocean » possède également un riff terrible et des changements de rythme surprenants. La petite incursion d’une mélodie a capella, en cours de morceau, est bien amenée et montre à quel point les Anglais sont sûrs de leur art.

Tellement sûrs d’eux qu’ils mettent le pied sur d’autres terrains. « D'yer Mak'er » est presque une blague : un reggae chez le ZEP’ ! Ce titre est d’ailleurs la prononciation phonétique de ‘Jamaica’ en anglais. Voyez comme l’humeur est potache. Je ne suis pas fan de reggae à la base, donc je m’ébaubis moins sur ces quelques minutes, mais je me marre à chaque fois en écoutant BONHAM taper comme… comme Bonzo, quoi, complètement à l’opposé du son reggae, exactement comme Animal dans le Muppet Show qui finit toujours par tout péter même quand on lui demande de jouer doucement… Ce n’est donc pas vraiment un reggae, et c’est tant mieux. Un clin d’œil amusant, tout comme « The Crunge », une improvisation studio qui s’est transformée en un hommage au funk de James BROWN. Là aussi, loin d’imiter le style du Godfather of Soul, le groupe se réapproprie les codes du genre pour en faire un morceau étonnant, à la signature rythmique originale. L’humour anglais n’est jamais très loin, finalement.

Cet album ne possède pas de single évident, disais-je, mais je pense ne pas me tromper en vous disant que la planète rock place unanimement « No Quarter » largement au-dessus des autres. Ce pur chef-d’œuvre onirique, sombre, hypnotique, et lourd bien sûr, est le bébé de John Paul JONES, dont les claviers vous suivront toute votre vie, dès la première écoute. Le charleston de BONHAM accompagne à merveille les méandres de ces sons inquiétants sur lesquels PAGE va poser un solo géant – comme d’habe. 7 minutes cosmiques.

Un immense guitariste toujours au sommet dans tous les styles, le meilleur hurleur de rock du monde, le batteur le plus mammouthesque de la Création – et pourtant plus fin qu’on ne le croit –, un bassiste arrangeur très intelligent, de la puissance, des mélodies splendides, de la variation, une pochette magnifique… Houses of the Holy souffre d'être coincé entre deux impressionants colosses(le IV et Physical Graffiti), et c'est ce qui l'empêche d'atteindre les 5 étoiles tant recherchées (PAGE va sans doute m'appeler pour me passer un savon), mais ne vous y trompez pas. Ce disque est à la mesure des colonnes volcaniques d'Irlande du Nord sur la couverture : géant.

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- Jimmy Page - Guitares
- Robert Plant - Voix
- John Paul Jones - Basse, Claviers
- John Bonham - Batterie


1. The Song Remains The Same
2. The Rain Song
3. Over The Hills And Far Away
4. The Crunge
5. Dancing Days
6. D'yer Mak'er
7. No Quarter
8. The Ocean



             



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