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John MELLENCAMP - Mr Happy Go Lucky (1996)
Par ERWIN le 13 Janvier 2021          Consultée 876 fois

Deux années se sont écoulées depuis la déception calculée de Dance Naked. John peut désormais reprendre le cours de ses pérégrinations et à voir la photo de couverture, nul doute que nous voici reparti vers des contrées plus ésotériques que précédemment. John y pose avec deux de ses nombreux enfants, dans un tableau évoquant une sorte de nativité, encadré par des divinités plus artistiques que réellement dangereuses. On retrouve sur cette photo les différentes personnalités artistiques de l'artiste tantôt photographe, tantôt peintre, parfois chanteur, tout le temps patriarche protecteur de sa descendance et des traditions. Le violon prend d'ailleurs le pouvoir dès l'intro "Overture". On comprend d'emblée que le félin de l'Indiana s'est remis au turbin, ne nous attendons pas à de la deuxième main cette fois ! L'image même du middle west ricain est à nouveau en route !

Ah cette rythmique acoustique sur "Jerry", exactement ce que j'adore chez Johnny ! Une base très rock, sans la moindre concession, inéluctable et immédiatement identifiable : on sait qui chante, on sait qui a composé l'ode ! Des percussions comme amérindiennes qui se mixent à des sonorités alternatives de haute volée, la grande classe ce titre ! Une vraie petite merveille des nineties ! L'artiste se souvient d'avoir écrit cette chanson en quelques heures, le même jour que "The Full Catastrophe", ce rythme binaire de la batterie lourde de Kenny Arronoff, ce chant plus détaché mais tout aussi qualitatif, bien sûr cette fois, on est clairement plus folk, avec un orgue et quelques grattes bien Indianesques. A bien y réfléchir, quelle incroyable performance d'avoir écrit ces deux superbes chansons sur une seule révolution solaire ! Bravo John !

Toujours dans les titres à retenir, il y a cette boucle de guitare sur "Circling Around The Moon", tout à fait délicieuse, un instant de pur plaisir ! Comme... une révolution autour de la lune ? Dingue comme l'idée qu'on se fait d'une action retranscrite musicalement peut se retrouver dans une mélodie, c'est bluffant et pour le coup, magnifiquement réussi. Difficile de ne pas être saisi à cette écoute. Hypnotique ! "Emotionnal Love" est une contribution de son bassiste Toby Myers. Sympa de la part de John de l'avoir ainsi mis en avant, mais le résultat est bien éloigné du pré carré habituel de l'artiste, ce n'est donc pas simple à analyser. On apprécie le refrain tout en ondulation, et cette ambiance donc "différente". Elle nécessite pas mal d'écoutes pour être apprivoisée mais ensuite elle passe super bien !

Les accords cristallins de "Mr Bellows" nous renvoient aux meilleurs moments des eighties triomphantes du Cougar. Percussions, guitare et flûte pour une alchimie réussie, avec un joli solo de Wanchik pour couronner le tout. "Key West Intermezzo" nous relance vers l'Americana, le heartland rock souvent héroïque dont il est l'un des fers de lance. Un brin répétitive, je la trouve moins directe et juste que ses consoeurs, juste gentillette. Joli riff de guitare "Large World Turning" penche vers une vision plus pêchu de la musique, quelques aspects mainstream quasi soft rock et la voix un peu méchante de John pour enrober tout ça. "What If I Came Knocking ?" nous ramène vers des considérations bien rock, pour le titre le plus rentre-dedans de l'album.

Je suis moins fan des morceaux restants ; "Just Another Day" assorti de sa vidéo en noir et blanc est un des singles, mais cette fois la simplicité du thème principal me laisse de marbre. Pas de doute là aussi, on reconnaît l'artiste mais le traitement de la chanson n'a rien de bien flamboyant. La vidéo dépeint en revanche fort bien son talent pour mettre en scène une Amérique que les Européens n'imaginent pas une seule seconde. John adore "This May Not Be The End Of The World" qu'il juge comme le sommet de cette livraison. Le traitement est pop avec un loop percussif à la MASSIVE ATTACK et une jolie gratte acoustique, pour une vision moderniste de sa musique pourtant à la base si roots. Couplet et refrain diffèrent peu sur "Life Is Hard", qui me laisse sur ma faim, et enfin, seul tout frustre avec sa gratte sur "Jackamo Road", John reste à l'aise pour compter ce petit pan de vie.

Bref, une reprise normale des activités pour John MELLENCAMP, qui reste à un excellent niveau qualitatif, et en compagnie de SPRINGSTEEN et PETTY, le grand tenant de l'Americana au pays de l'oncle Sam. Certes, quelques ratés mineurs, mais plusieurs titres de fort belle dimension qui passeront remarquablement le cap du temps : je pense à "Jerry" et "Circling Around The Moon" notamment, à ajouter aux grands classiques déjà écrits par l'artiste de l'Indiana. Toujours surprenant, toujours d'attaque pour combler d'aise tous ses fans, John relance sans soucis sa carrière avec cette superbe production.

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   ERWIN

 
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1. Overture
2. Jerry
3. Key West Intermezzo
4. Just Another Day
5. This May Not Be The End Of The World
6. Emotionnal Love
7. Mr Bellows
8. The Full Catastrophe
9. Circling Around The Moon
10. Large World Turning
11. Jackamo Road
12. Life Is Hard
13. What If I Came Knocking ?



             



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