Je dois bien avouer que Cosi e se mi Pare est pour moi le prétexte de redécouvrir ce grand compositeur et interprète italien qu'est Angelo BRANDUARDI, sans doute le dernier des ménestrels. Mon premier contact avec l'artiste date de l'écoute, dans le cocon familial, de ses albums en français publiés dans le courant des années 80 et 90 (les formidables A la foire de l'Est, Va où le Vent te Mène et Ça se Fait notamment). Artiste multiculturel (il a adapté nombre de ses albums en anglais, en espagnol et en allemand, en plus du français et de l'italien), l'artiste revient en cette année 2011 avec un album fort convaincant, malgré sa durée extrêmement courte (une petite trentaine de minutes).

On retrouve avec plaisir cette musique, tout droit venue de la Renaissance, qui se fait tour à tour dansante, espiègle et solennelle. La voix d'Angelo se fait merveille sur "Gira la testa", qui ne dénote pas d'un pouce du répertoire habituel de l'artiste. Plus surprenante est "Barbrialen", formidable ballade de 7 minutes qui constitue la pièce la plus réussie de l'album. Tendre et mélancolique, Angelo signe ici une magnifique composition, marquée par la présence d'un piano et d'une guitare acoustique riches en émotion.

Le reste, forcément, peine à soutenir la comparaison. On apprécie "Il lungo addio", nouvelle ballade, enrichie de cuivres cette fois, et qui oeuvre dans des ambiances plus médiévales. Les deux titres suivants se font plus anecdotiques, alors que "La ballada del tempo..." conclut de manière délicate et avec grande classe cet album qui n'a que pour seul véritable défaut sa trop courte durée. Du beau boulot Angelo !