Je dois avouer que j’y ai cru pendant quelques minutes. Au moment de débuter l’analyse de ce nouvel album de l’angelot piémontais, je me disais que cet album ne pouvait être mauvais. Le premier morceau de cet album, "Gira La Testa", pas fantastique mais assez classique avec sa jolie ritournelle médiévale et toujours la belle voix d'Angelo, nous laissait croire à une suite radieuse et lumineuse. Mais rien de tout celà. Non. Un ennui (presque) total. Analyse d’un désastre partiel…

Branduardi avait quelque peu abandonné sa production discographique traditionnelle pour se consacrer majoritairement à sa discographie parallèle "Futuro Antico", série d’albums de musique ancienne et baroque dans lesquels il revisite le patrimoine italien de la Renaissance. 2009 marqua cependant le grand retour du Branduardi stakhanoviste que certains ont pu connaître par le passé (le diable a quand même publié pas moins de trois albums en 1980). Deux opus de cette fameuse série, les "Futuro Antico" V et VI sortent coup sur coup. Comble du bonheur pour les fans, un nouvel album d’Angelo tout seul (enfin pas totalement) sort la même année, mi-album studio mi-album live, "Senza Spina". Après un septième volume de "Futuro Antico" sorti logiquement en 2010, Angelo sort son nouvel album personnel, que voici donc, Così È Se Mi Pare.

Une fois passé le mignon morceau d'introduction que j'évoquais plus haut, les choses se gâtent et ne vont pas s'arranger. Les deux chansons suivantes, "Barbriallen" et "Il Lungo Addio", sont deux indigestions sonores ultra niaises : du piano riche en guimauve qui n'aurait pas démérité de médiocrité sur un album d'un candidat frais émoulu de la Star Academy. Certains arrangements de piano frisent même le R'n'B poum tchak, ce qui est un véritable scandale. Je dois avouer ne pas avoir du tout envie de réécouter ces morceaux un de ces jours prochains.

Si l'on me demandait de retenir quelques morceaux, je retiendrais uniquement "Gira La Testa" (qui est dans un style assez classique du répertoire d'Angelo) et "La Vigile Stella" (assez intéressante avec ses arrangements basse/violon) Mais tout le reste est ennuyeux. Même "Favola Di Natale A New York", avec ses couplets folk eux aussi très proches du Branduardi que nous connaissons traditionnellement, ne parvient pas réellement à convaincre. Là encore, une ennuyeuse nappe de piano guimauve vient faire son apparition et sabote instantanément la composition. C'est vraiment pas terrible.

Par ailleurs, cet album présente un autre défaut de taille qui ne joue vraiment pas en sa faveur : cet album est incroyablement court. 6 titres seulement. C'est à la limite du EP. Sans compter que nous n'avons pas non plus affaire à un disque rempli de morceaux progressifs de 20 minutes chacun ! À croire qu'après pas moins de quatre albums bien remplis publiés en deux ans, Angelo n'avait vraiment pas envie de se fouler.

J'aurai pu être encore plus sévère et attribuer à cet album la note minimale de 1/5. Nan sérieusement. Mais je vais être gentil avec Angelo, qui nous a tellement fait rêver depuis les années 1970. Certains arrangements sur les chansons acceptables citées plus haut valent le coup d'oreille et me permettent d'adjuger à cet album un 2/5. Mais honnêtement, si vous voulez découvrir l'univers poétique et merveilleux du Cantautore, n'écoutez pas cet album.