S'il y a un album dans lequel BLACK SABBATH s'est fortement imprégné de la musique noire (l'ancienne, pas le disco en vogue à l'époque), c'est bien Never Say Die. Le huitième album du combo de Birmingham a en effet plus que jamais hésité entre blues et jazz, cependant toujours sous le signe d'un hard-rock puissant et obscur. Ce qui donne un mélange inédit et toujours surprenant, mais non dénué de classe, comme souvent depuis les débuts, c'est le moins que l'on puisse dire.

"Never Say Die" démarre le tout sur un rock boogie avec des accents jazz dans la batterie. Le ton blues se confirme sur "Junior's Eyes" aux guitares très acérées survolant les nappes. A l'inverse et sur un versant plus jazz-fusion, on a l'excellent "Air Dance" et son côté planant. La fin de l'album oscille également vers quelque chose de foutraque, entre ce "Breakout" instrumental jazzy gorgé de cuivres inédits ainsi que ce "Swinging the Chain" chanté avec force par Bill Ward entre deux soli d'harmonica. Le qualificatif "noir" mentionné plus haut n'est en réalité appliquable que la moitié du temps, car Never Say Die a aussi un côté enjoué grâce à ces derniers titres. "A Hard Road" saura vous redonner le sourire au moment du refrain chanté en choeur. On peut aussi parler du grandiose "Johnny Blade" et de son rock futuriste, où le ton pris par Ozzy me fait me demander si Peter Gabriel n'a pas cherché à l'imiter un peu la même année...

Très bon album, en plus d'être original. So, farewell Ozzy (?)