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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2011 Grace For Drowning
2013 The Raven That Refuse...
2015 Hand. Cannot. Erase.
2016 4 ½
2017 To The Bone
2018 Home Invasion
2021 The Future Bites
2023 The Harmony Codex
 

- Membre : Porcupine Tree, Blackfield, Asia, Asia Featuring John Payne
- Style + Membre : No-man

Steven WILSON - Grace For Drowning (2011)
Par ELK le 20 Avril 2023          Consultée 418 fois

Cette fois, c’est parti, il n’y a plus à tergiverser, à la suite de l’échec (partiel) artistique et commercial de l’album The Incident, PORCUPINE TREE est placé en comas prolongé (qui durera on le sait désormais 13 ans !).
Steven WILSON va pouvoir donner libre cours à son inspiration multiforme et inépuisable pour nous proposer Grace For Drowning, opus qui s’inscrit dans la filiation directe de Insurgentes sorti trois ans plus tôt. Mais Steven pousse le bouchon encore plus loin en terme de durée (83’ au compteur) et de direction musicale, ne se fixant désormais plus aucune limite pour proposer la musique qui lui tient réellement à cœur.
Pour l’aider, de prestigieux invités se joignent au projet : on y croise le piano de Jordan Rudess (DREAM THEATER), la guitare de Steve HACKETT, la 'Stick Bass' de l’inénarrable et fantastique Nick Begg (ex-de KAJAGOOGOO, groupe de Pop des 80’S), la batterie de Nil France et de nouveau l’extraordinaire Théo Travis qui joue de la clarinette, de la flûte et du saxophone. Dave Stewart fait encore partie de l’aventure en assurant la direction du 'London Session Orchestra' qui intervient sur plusieurs titres.
A la tête d’un tel équipage, Steven s’abandonne à une humeur toujours aussi morose et crépusculaire : le fil conducteur du disque provient cette fois du parallèle qui lui vient en tête entre le sentiment d’euphorie et d’abandon précédant le décès d’un être humain (notamment par la noyade selon les multiples témoignages de survivants), et son état d’artiste solo, enfin libéré de la contrainte de vouloir faire de la musique pour plaire à tout prix.
Mais le britannique va nettement plus loin, tant la matière proposée nous sert au long de l’album de spectaculaires bouffées de noirceur prenant des tours parfois carrément maléfiques (une réminiscence de ses travaux avec OPETH ?), sans parler des textes parfois réellement effrayants, "Raider II" en tête (la pochette est également très inquiétante d’ailleurs).

Ce sont en fait deux disques (version vinyle) qui nous attendent, chacun pouvant être une œuvre à part entière à lui seul. Sur le premier, passée "Grace For Drowning", la superbe introduction 'euphorique' où Steven se permet d’enregistrer sa voix sur pas moins de 40 pistes, "Sectarian" nous plonge dans une ambiance très crimsonienne, avec une forte montée de la guitare acoustique et des chœurs, suivis par un terrible solo de saxophone en mode 'Free jazz' et une juxtaposition de couches sonores de plus en plus écrasantes.
"Deform From a Star" révèle une superbe mélodie, encore très orientée 'Roi Cramoisi', Steven y joue du mellotron (celui qu’il a acheté à Robert Fripp) et pose une superbe ligne de chant.
"No Part of Me" est un titre magnifique et déchirant dans sa première partie, avant une impressionnante orgie sonore ponctuée par le saxo de Travis.
"Pastcard", plus court, évoque de nouveau la perte d’un être cher mais de façon plus intime et joliment soutenue par des cordes et des chœurs très mélodieux. Passé "Raider Prélude", vertigineux et angoissant avant-goût vocal de la pièce de résistance du second disque, "Remainder the Black Dog" installe une formule très progressive, drivée par un superbe arpège au piano sur lequel se pose tantôt la guitare déchaînée de Hackett, tantôt les instruments à vent de Travis, pour un résultat souvent très Jazz, et totalement captivant.

Le second disque est dominé par le terrifiant "Raider II", titre de plus de 23’ au scénario totalement angoissant, très cinématographique, et parfaitement glauque. Cette pièce éminemment progressive s’apparente au début à une longue marche funèbre avec piano et cuivres, avant l’entrée de l’orchestre au complet suivi par une flûte et une guitare virevoltantes, un passage carrément métal, et une brève accalmie suivie d’un fin apocalyptique. Quelle expérience !
Pourtant, tout avait bien recommencé avec "Belle de Jour", servie par de superbes arpèges et mélodies de guitare sèche et une belle montée en puissance des instruments classiques. Dès "Index" où Steven joue sur ses manies de 'faiseur de liste', on sent néanmoins le propos se noircir (je vous recommande le dernier couplet glaçant) dans une mélodie néanmoins très séduisante, peut-être la plus pop du disque.
"Track One" semble s’orienter vers plus de légèreté, avec de belles interventions de la guitare, mais l’angoisse reprend finalement ses droits, alors que "Like Dust I Have Cleared From My Eyes" nous laisse un peu plus souffler et profiter de la voix de Steven avant une fin plus 'cosmique'.

Comme pour son premier effort solo, Steven nous propose une œuvre complexe et extrêmement sombre, fruit de sa sensibilité à fleur de peau, mais également brillante et très inspirée, démontrant des capacités de compositeur et de producteur confinant souvent au pur génie. Il semblait pour lui nécessaire d’arpenter de nouveau le versant le moins 'populaire' de son inspiration, avant de revenir dès les opus suivants à une version plus lumineuse et accessible de son art.
En attendant, Grace For Drowning est paré, malgré sa noirceur, de bien beaux atours, lui conférant une séduction proprement diabolique, pour un résultat très proche de la note maximale.

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   MARCO STIVELL

 
   ELK

 
   (2 chroniques)



- Steven Wilson (chant, guitares, claviers, basse, autoharpe, progr)
- Jordan Rudess (piano)
- Nic France (batterie)
- Theo Travis (saxophones, clarinettes, flûte traversière)
- Ben Castle (clarinette)
- Nick Beggs (basse, chapman stick)
- Tony Levin (basse)
- Pat Mastelotto (batteries acoustique et électrique)
- Trey Gunn (warr guitare, basse)
- Markus Reuter (touch guitare)
- Mike Outram (guitare)
- Sand Snowman (guitare acoustique)
- Le London Session Orchestra (cordes)
- Dave Stewart (arrangements de l'orchestre et des choeurs synergy)


- deform To Form A Star
1. Grace For Drowning
2. Sectarian
3. Deform To Form A Star
4. No Part Of Me
5. Pastcard
6. Raider Prelude
7. Remainder The Black Dog

- like Dust I Have Cleared From My Eye
1. Belle De Jour
2. Index
3. Track One
4. Raider Ii
5. Like Dust I Have Cleared From My Eye



             



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