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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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2011 Grace For Drowning
2013 The Raven That Refuse...
2015 Hand. Cannot. Erase.
2016 4 ½
2017 To The Bone
2018 Home Invasion
2021 The Future Bites
2023 The Harmony Codex
 

- Membre : Porcupine Tree, Blackfield, Asia, Asia Featuring John Payne
- Style + Membre : No-man

Steven WILSON - Get All You Deserve (2012)
Par ELK le 9 Mai 2023          Consultée 842 fois

Si le premier effort solo de Steven WILSON, Insurgentes sorti en 2008, avait été conçu comme un énième projet parallèle de l’insatiable leader de PORCUPINE TREE, il en est tout autrement de Grace For Drowning paru en 2011. Cette fois Steven, lassé par le carcan dans lequel s’est progressivement enfermé son principal groupe, et mécontent de l’album The Incident, a décidé de se lancer et d’engager sérieusement sa carrière solo. Il choisit alors de partir en tournée en compagnie de formidables musiciens avec lesquels un véritable esprit de groupe s’installe à tel point qu’ils seront largement reconduits pour l’enregistrement de l’opus suivant et de la tournée qui l’accompagnera.

Pour bien marquer son envie de changement, Steven, contrairement à ce qu’auraient fait nombre d’autres artistes, met un point d’honneur à n’y présenter que des titres parus sous son nom, pas de séquence nostalgie ou de 'Best Of' donc, ce n’est pas le genre de la maison, mais quasi exclusivement une présentation brute des meilleurs titres issus des deux albums précités. Get All You Deserve est l’enregistrement d’un show donné à Mexico ; sorti en format Digipack en double CD et Blu-Ray, il témoigne à merveille de l’intensité et de la virtuosité de la musique proposée à une assistante très enthousiaste, malgré la complexité, et souvent la noirceur, des musiques et des thèmes proposés.

Pour interpréter son œuvre, Steven a choisi des musiciens capables de tout jouer : le batteur allemand « Marco Minneman », homme pieuvre à l’incroyable indépendance des membres, le fantasque mais archi-professionnel Nick Beggs, formidable showman spécialiste de la 'Chapman' Stick, le fabuleux pianiste de Jazz Adam Holzman qui joua notamment avec Miles DAVIS, Théo Travis, ex de SOFT MACHINE, brillant spécialiste des instruments à vent, et le moins connu mais pourtant excellent guitariste bulgare Niko Tsonev. Le style de musique proposé ici s'avère finalement un savant mélange de Rock Progressif fortement teinté de relents Metal, et très souvent de Jazz, mais un Jazz noir, torturé et intense, parfait croisement entre le style Canterbury, les influences Crimsoniennes, et des échappées vers RETURN TO FOREVER.

La prépondérance est clairement donnée au dernier album en date qui truste 8 des 14 pistes du double album, 5 étant dévolues à Insurgentes, et une inédite à l’album suivant, pas encore sorti à cette date.
Sur le premier disque, les trois plats de résistance sont constitués des pièces les plus progressives. "No Twilight Within The Courts Of The Sun" lance le show dans une ambiance intrigante qui permet l’entrée à tour de rôle des membres du groupe, avant que Steven apparaisse à son tour sous une belle ovation. L’esprit free Jazz est remarquablement servi par les interventions du saxophone, de la guitare et du piano, alors que la section rythmique apporte un groove vraiment unique à l’ensemble. Même constat pour "Remainder The Black Dog" (accompagné d’un film assez flippant sur le Blu-Ray) qui nous poursuit avec son ambiance malsaine et musicalement débridée, alors que la sombre "Sectarian" est parfaitement restituée en live, le groupe étant drivé par la guitare acoustique monocorde de Steven. Le très 'Crimsonien' "Deform To Form a Star" apporte un peu d’apaisement, de même que la plus pop "Postcard", ce pourrait être également le cas de "Index" mais l’atmosphère menaçante du thème prend bien aux tripes. Les trois derniers titres néanmoins "Harmony Korine", "Abandonner" et "Like Dust I Have Cleared From My Eye" sont un peu moins torturés, ce qui nous permet de profiter plus pleinement de la belle voix de Steven.

Le second disque est dominé par l'incroyable "Raider II", composition de plus de 23’ que Steven introduit en demandant le silence durant les premières minutes du titre. En effet, celle-ci sont particulièrement intenses et complexes, un exercice de style où chaque musicien doit bien se concentrer et compter les temps pour interpréter cette lente marche funèbre. Ce titre fourmille dès lors, bien entendu, de prodigieux rebondissements (quelle partie de guitare solo de Steven en milieu de titre !), et nous enveloppe et nous captive de toute sa noirceur. "Luminol" est jouée en avant-première de sa sortie sur l’opus The Raven That Refused To Sing, c’est une pièce fantastique très Jazz et éminemment progressive qui enchante un public qui ne l’avait pourtant jamais entendu. "No Part Of Me" atteint des sommets d’émotion, avec une formidable touche Pop, ici encore retenue, mais qui préfigure bien des évolutions futures. "Veneno Para Las Hadas" et "Get All You Deserve" qui clôt le voyage, sont également de superbes titres d’une veine plus introspective et qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble. A noter sur le second l’apparition impayable de Steven avec le masque à gaz de la pochette d’Insurgentes ; c’est un peu moins fun que les apparitions d’Eddie chez IRON MAIDEN quand même.

A la fin du show, Steven salue la foule et chacun des musiciens vient successivement poser à ses côtés; le gag est qu’ils le dominent tous d’une bonne tête, d’autant qu’il est pieds nus comme il se doit et pas particulièrement costaud. On ne peut alors qu’admirer cet incroyable créateur, artiste d’exception encore timide à l’époque dans son rôle de frontman 'solo', mais véritable maître de cérémonie tant il dynamise et pilote son fantastique groupe en veillant à la parfaite exécution de cette musique si complexe et savante qu’on se demande bien dans quelle partie de son cerveau elle était nichée.

Get All You Deserve, le malicieusement nommé, est une fantastique expérience sonore (et visuelle) qui témoigne de l’envol, et probablement de la révélation à lui-même, d’un véritable génie (le mot n’est pas trop fort) qui peut enfin exprimer et dévoiler tout son univers, lequel on le verra par la suite est encore bien plus vaste que ce qui est exposé ici.

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   ELK

 
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- Steven Wilson (chant, guitare, mellotron, piano, claviers)
- Adam Holzman (claviers)
- Marco Minneman (batterie)
- Nick Beggs (guitare basse, stick, choeurs)
- Niko Tsonev (guitare)
- Théo Travis (saxophone, flûte, clarinette, claviers)



1. No Twilight Within The Courts Of The Sun
2. Index
3. Deform To Form A Star
4. Sectarian
5. Postcard
6. Remainder The Black Dog
7. Harmony Korine
8. Abandoner
9. Like Dust I Have Cleared From My Eye

1. Luminol
2. Veneno Para Las Hadas
3. No Part Of Me
4. Raider Ii
5. Get All You Deserve



             



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