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HARD ROCK  |  STUDIO

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1975 High Voltage
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1977 Let There Be Rock
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1979 Highway To Hell
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1990 The Razors Edge
1992 Live At Donington
  Live
1995 Ballbreaker
2000 Stiff Upper Lip
2001 Stiff Upper Live
2008 Black Ice
2011 Let There Be Rock
2014 Rock Or Bust
2020 Power Up
 

- Style : The Darkness , Goodbye June, Thundermother, The Dead Daisies , Guns N' Roses
- Membre : The Firm , Manfred Mann's Earth Band, Uriah Heep, Dio, Asia
 

 Site Officiel (871)
 Highway To Ac/dc (fan Site) (2155)

AC/DC - Dirty Deeds Done Dirt Cheap (1976)
Par BAKER le 30 Octobre 2019          Consultée 784 fois

C'est déjà le troisième album en Australie pour les vilains garnements d'AC/DC, le fameux troisième album "de la maturité". Maturité tu parles. Bon et ses potes ont bien un but commun qui les unifie et les rend plus forts, mais ce n'est pas exactement rendre sa liberté à la Comté, ou sauver les ferrets de la Reine. Non, ce qu'ils veulent, c'est prendre du bon temps et faire du rock. Là est d'ailleurs le point d'équilibre où Dirty Deeds, dans sa version originale, tente de rester perché : mélanger le hard rock gras et bluesy porteur de saynètes grivoises qui a si bien réussi dans T.N.T., et continuer les rock'n'roll et boogie frénétiques rappellant qu' AC/DC a bien plus à voir avec Chuck BERRY qu'avec les WHO ou BLACK SABBATH.

En ce sens, Dirty Deeds ne se montrera pas supérieur à son prédécesseur, pas non plus furieusement différent, juste un peu plus sur les rails, affinant la recette. Les solos sont toujours farceurs et jusqu'au-boutistes (un peu trop pour le solo strident de "Problem Child"), la rythmique toujours béton et ne dépassant pas d'un pouce, les choeurs continuent d'être le petit détail qui donne son croustillant aux meilleurs titres, et ça débute fort dès le premier refrain. Bon Scott continue de raconter ses histoires en donnant vie à d'extravagants personnages, et si l'on devait élire un héros pour cet album, ce serait lui sans hésitation : tour à tour showman, acteur de théâtre, proxénète sans vergogne, rockeur classique, il donne tout ce qu'il a et maîtrise beaucoup mieux sa situation de figure charismatique qu'avant.

Par rapport à T.N.T., ce qui ressort de Dirty Deeds, c'est la différence entre les titres corrects et les futurs classiques. Et l'on se rend compte que les rocks purs et durs, à savoir "There's Gonna Be Some Rockin" et "R.I.P.", commencent à être de trop, que le fun de jouer n'arrive plus forcément à passer la barrière du fun d'écouter. Il manque quelque chose, une patte, une griffe, bref quelque chose d'animal. Les choeurs sont bons, les solos virevoltants, la rythmique tabasse, mais on préfère AC/DC dans d'autres registres où désormais ils se sentent comme un poisson dans l'eau.

Dans le blues lent par exemple, où après "The Jack", ils récidivent sur un "Ain't No Fun" curieux, au départ franchement ennuyeux, mais dont la durée de sept minutes tient les promesses de son titre : oui, c'est clair, c'est chiant d'attendre de devenir un millionnaire, et le côté sauvage et extravagant de la chanson prend bien son temps pour se mettre en place. Une fois qu'on se rend compte que le tempo a doublé et est passé en shuffle, c'est trop tard : on est pris. De même mais encore plus maîtrisé pour la fantastique "Ride On", mythique,indissociable de Bon Scott, avec un groupe totalement concentré sur son storytelling (le vrai, celui qui fait raconter des histoires par le chanteur, pas celui qui vous force à acheter un album parce que son auteur a trop picolé). "Un de ces jours je vais arrêter de mal me conduire", dit-il en rigolant. On sent bien que c'est pas pour tout de suite. Ca peut bien attendre le 20 février 1980.

Dans les hymnes aussi, AC/DC continue de faire fort. Hymne limpide et accueillant avec "Dirty Deeds" dont la simplicité met en valeur la perfection de construction du refrain et ces choeurs glapissants. Hymne guitaristique sur "Problem Child" au riff acéré et au texte viscéral. Hymne décalé sur la chanson curieuse de l'album : après "Soul Stripper" puis "Can I Sit Next to You", c'est encore une fois une chanson à part qui, loin de plomber l'ambiance, rend l'album décidément sympathique : "Big Balls" est une pantalonnade bas de plafond délicieusement exaltante, plus proche de Randy NEWMAN tant dans le texte que dans le traitement musical. Entendre un choeur de vaillantes (et fort probablement jolies) collégiennes hurler à pleins poumons "nous avons des grosses couilles !" a quelque chose de délicieusement Shadok.

Un disque tout à fait chouette donc, qui se perd encore un petit peu mais continue d'avancer. Il sera cependant, encore une fois, différent selon l'hémisphère où vous vivez, et comme d'habitude, c'est dans leur Australie (non-)natale que nos Ecossais (NDLR : .....) marquent le plus de points. En effet, la version européenne, avec son iconique pochette (très réussie d'ailleurs, on dirait du Stephen King, grand fan du groupe comme nous le verrons), permute "R.I.P." pour "Rocker" qui était resté inédit : peu ou prou le même type de chanson, avec un son meilleur pour "Rocker" (et un swing un poil plus fort). Un partout. On tripatouille également l'ordre des chansons et nous autres bouffeurs de grenouilles finissont sur "Squealer", une chanson étonnante au groove profond et avec un Bon qui sussure, façon diablotin sur l'épaule, mais la chanson est peut-être victime de son propre excès et n'a pas tout à fait la force de ses copines. Surtout, elle n'est pas une chanson de fin d'album.

Mais là où ça coince, c'est l'ultime permutation. Chez nous, nous aurons droit à l'inédit "Love At First Feel". Le solo est vivace, la chanson très bien construite, ce n'est peut-être pas un classique, mais une bonne chanson typique d'AC/DC. On comprend que nombre de gens, après la baffe "Dirty Deeds", aient succombé devant ce petit titre. Mais on perd "Jailbreak". Et c'est une immense perte. Alors certes, ce titre fera l'objet d'un EP qui en profitera pour "solder" les inédits (peu ou prou) du premier album et remettre le match France-Australie à zéro (sans que la cabane ne tombe sur le chien), mais "Jailbreak" en clôture d'album, ce n'est pas pareil. Ce n'est plus du hard rock fun et bon enfant : ça devient de l'art. Cette chanson, c'est un concentré de savoir-faire au pinacle, la passion et la théâtralité du rock progressif alliées à l'efficacité quasi charnelle du blues rock. Angus qui imite mitraillettes et sirènes, Bon totalement hors de lui qui vit pleinement son histoire, section rythmique à l'affût, c'est un bonheur, un régal, un moment immense de rock.

Avec un tel disque, AC/DC enfonce définitivement le clou. Par chez nous, il ne reste "que" un groupe excellent et vaguement culte mais qui n'a pas encore accédé au piedestal. Avec le temps, les différences entre les versions deviendront minimes jusqu'à totalement disparaître, et ce sera alors au tour du monde entier de succomber. En attendant, en l'espace de 3 ans démos comprises, Bon et Associés sont passés de la déclaration d'amour maladroite à l'évasion carcérale en cinémascope façon Clint Eastwood. L'avenir est aux mauvais garçons, à n'en point douter.

Note finale : 4 / 5, 3,5 / 5 pour la version européenne

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   A.T.N.

 
   BAKER

 
   (2 chroniques)



- Bon Scott - Voix
- Malcolm Young - Guitare Rythmique, Choeu
- Angus Young - Guitare Solo
- Phil Rudd - Batterie
- Mark Evans - Basse, Choeurs


1. Dirty Deeds Done Dirt Cheap
2. Love At First Feel
3. Big Balls
4. Rocker
5. Problem Child
6. There's Gonna Be Some Rockin'
7. Ain't No Fun (waiting Round To Be A Millionaire)
8. Ride On
9. Squealer



             



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