Sweetheart of the Rodeo est un marqueur important dans la musique US et plus particulièrement dans l’apparition du country rock.

En 1968, des Byrds moribonds recrutent Gram Parsons dont la passion pour la musique country le fait se rapprocher de Chris Hillman et de fil en aiguille tout le monde se retrouve à Nashville pour enregistrer cet album.
Mais Roger Mc Guinn veille… le fondateur du groupe a une qualité, il sait repérer les grands musiciens, mais aussi un énorme défaut : il ne peut pas supporter de ne pas être reconnu comme la star de son groupe. Alors, après David Crosby, il va virer rapidement Parsons sous le motif fallacieux qu’il refuse de jouer en Afrique du Sud. Pire Roger va effacer le chant de Parsons sur les morceaux enregistrés.
Alors, pour avoir une idée réelle de l’œuvre il faut écouter la « Legacy Edition » de 2003 qui sur deux CD reprend la version officielle publiée en 1968 et les morceaux non trafiqués.
C’est avec ce disque que la mode "country rock" est lancée, Parsons fonde The Flying Burrito Brothers, rejoint les Stones sur la côte d’azur. Il influence énormément Keith Richards pour leur meilleur album, Exile on Main Street, avant de sortir en solo, une pure merveille, Grevious Angel.

Chris Hillman, participe au chef d’œuvre de Steve Stills, Manassas, énorme groupe à la vie trop éphémère.
Des cendres chaudes de Sweetheart of the Rodeo naîtront, entre autres, pour le meilleur, Poco, New Riders of Purple Sage et pour le pire, en version commerciale et édulcorée The Eagles.

Sweetheart of the Rodeo a été vomi par tout le monde, les ploucs intègres de Nashville se sont joints aux branchés défoncés du Swinging London pour le dézinguer.
Pourtant, dans sa version originale, cet album est plutôt réussi, même si on peut l’écouter comme une ébauche, un brouillon, qui prépare l’avènement d’un nouveau genre, et c’est bien là que se situe tout le génie de Gram Parsons, météore de la musique qui disparait à 27 ans âge maudit !