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FOLK ROCK  |  STUDIO

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- Style : Bob Dylan , Neil Young , The Band , Tom Petty & The Heartbreakers
- Membre : Crosby, Stills, Nash & Young, David Crosby , Manassas, Gene Clark

The BYRDS - (untitled) (1970)
Par BAAZBAAZ le 7 Juin 2014          Consultée 2857 fois

Vu de loin, ce disque fait peur. Pour toute personne souhaitant s’éviter des souffrances inutiles, il déclenche des signaux d’alarme pour le moins angoissants. Il faut dire que ce neuvième album des BYRDS cumule avec un certain panache un maximum des tares et des fautes de goûts qui ont parfois transformé le rock des années 70 – décennie musicale passionnante par bien des aspects – en une chose boursouflée, pompière et prétentieuse.

Première alerte : C’est un double album. Déjà, l’angoisse monte. Voici plus de soixante-dix minutes de musique de la part d’un groupe qui a toujours brillé avec des albums courts et dont l’inspiration est en berne depuis plusieurs années déjà, faute d’avoir gardé en son sein un songwriter digne de ce nom. Les BYRDS, qui symbolisent l’esprit de concision des années 60, décident donc de compenser leur affaissement artistique en misant sur la quantité. Comme beaucoup de groupes en déclin, ils optent pour la fuite en avant.

Deuxième alerte, plus sérieuse encore : c’est un double album à moitié live. Passons sur le fait que le mélange des genres est en soi une mauvaise idée. Un groupe ne livre pas la même facette de lui-même en concert et en studio et associer les deux donne un résultat frustrant. Wheels of Fire de CREAM et Eat a Peach du ALMAN BROTHERS BAND furent ainsi tristement gâchés par leur bâtardise. Mais c’est surtout la partie live, enregistrée en février et mars 1970, qui provoque l’inquiétude : l’époque est aux interminables jams (la malédiction des 70s), aux improvisations sans queue ni tête, aux solos emphatiques et démonstratifs assénés par des musiciens arrogants qui se prennent pour des jazzmen en oubliant les fondamentaux du rock. Voir les BYRDS céder à cette mode fait froid dans le dos.

Et ça ne rate pas. La seconde face du LP d’origine est occupée par une entreprise de démolition systématique et acharnée de la merveilleuse « Eigh Miles High », devenue flasque, laide, défigurée avec sadisme pendant plus de quinze minutes. Un bel exemple de trahison et de reniement de la part d’un groupe qui s’essuie ici les pieds sur sa propre histoire et montre tout son mépris pour ce qu’il a été autrefois.

Troisième alerte, cerise sur le gâteau : presque tout le reste de la partie live de l’album est (en gros) une compilation très cynique des singles du groupe. On a donc ici « le meilleur des BYRDS en concert », avec des gens qui jouent les chefs d’œuvre composés par leurs prédécesseurs, qui n’en saisissent pas l’esprit et se contentent de les rentabiliser. Autant dire que, malgré les qualités techniques des uns et des autres, entendre « Mr. Tambourine Man » interprété par McGuinn et son joyeux orchestre n’a pas plus d’intérêt que d’aller écouter tout cela repris par le groupe du coin à la Fête de la musique. Le concept est aberrant. Mais il a sa rationalité : après l’engouement suscité par le film Easy Rider, auquel les BYRDS ont été associés, il s’agit tout simplement de vendre un Best of qui ne dit pas son nom.

Tous les signaux sont donc au rouge. Verdict : la poubelle ?
Même pas. Contre toute attente, Untitled est bon. Comble de la surprise, deux morceaux live sont à sauver. Ainsi, l'inédit « Lover of the Bayou » est une chanson solide, à l’ambiance forte, granuleuse, aux guitares mordantes. Comme toujours, Clarence White est impeccable (il faut admettre que lui, on ne le croise pas à chaque Fête de la musique). La reprise de DYLAN qui suit (« Positively 4th Street ») est elle aussi très recommandable. De manière fugace, on comprend quel pouvait être l’impact du groupe en concert.

Surtout, la partie studio est maitrisée et inspirée. A tel point qu’il aurait été bien plus judicieux (du moins artistiquement parlant) d’en faire un album à part entière. Des restes d’un projet avorté d’une comédie musicale coécrite par Roger McGuinn et le directeur de théâtre Jacques Levy en 1969 émerge une série de compositions de qualité : « Chestnut Mare » (qui devient un hit en Angleterre début 1971, dans une version raccourcie moins verbeuse), « All the Things » et « Just a Season » ravivent presque la flamme des BYRDS d’antan – en copiant d’ailleurs effrontément la recette de la grande époque. Et l’apport du nouveau bassiste Skip Battin, qui amène dans ses valises l’icône glam KIM FOWLEY (futur mentor des RUNAWAYS), est immédiat. Que ce soit avec « Yesterday’s Train », « You All Look Alike » ou « Welcome Back Home », il offre au groupe plusieurs chansons efficaces qui pimentent le disque et l’empêchent de ronronner.

Qu’on ne se méprenne pas : Untitled est un album mineur. Ce n’est pas un chef d’œuvre, il n’est ni très original, ni très mémorable. Il ne peut revendiquer pour lui la force novatrice des disques de la grande époque des BYRDS. Mais il possède un ingrédient difficile à définir qui le place au-dessus du lot de la discographie tardive du groupe. Un soupçon de mélodie en plus, de meilleurs choix dans les compositions et les arrangements, des reprises intéressantes (« Truck Stop Girl », écrite par Lowell George et Bill Payne de LITTLE FEAT) et un enthousiasme restauré… Autant de petites réussites éparses, de bonnes idées associées les unes aux autres qui font que, s’il fait peur vu de loin, ce double album n’est en fait qu’un demi-monstre.

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- Roger Mcguinn (chant, guitare, moog)
- Clarence White (guitare, chant, mandoline)
- Skip Battin (basse, chant)
- Gene Parsons (batterie, harmonica, chant)


1. Lover Of The Bayou
2. Positively 4th Street
3. Nashville West
4. So You Want To Be A Rock 'n' Roll Star
5. Mr. Tambourine Man
6. Mr. Spaceman
7. Eight Miles High

1. Chestnut Mare
2. Truck Stop Girl
3. All The Things
4. Yesterday's Train
5. Hungry Planet
6. Just A Season
7. Take A Whiff On Me
8. You All Look Alike
9. Well Come Back Home



             



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