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FOLK ROCK  |  STUDIO

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- Style : Bob Dylan , Neil Young , The Band , Tom Petty & The Heartbreakers
- Membre : Crosby, Stills, Nash & Young, David Crosby , Manassas, Gene Clark

The BYRDS - Turn! Turn! Turn! (1965)
Par BAAZBAAZ le 8 Avril 2014          Consultée 3393 fois

1965 : la grande année des BYRDS. Propulsé au firmament par son premier album, le groupe fait une entrée fracassante dans l’histoire. Il aurait, dit-on, inventé le folk rock. Cet étiquetage n’est pas injustifié. Mais il semble très réducteur pour qualifier une musique aussi originale : légère, aérienne, faite d’harmonies vocales gracieuses et entrainantes qui planent sur le feu roulant des plaintes électriques de la Rickenbaker (le fameux jingle-jangle). Ce son, à l’époque, est nouveau et unique. Et il ouvre la voie à tous ceux qui, par la suite, tenteront à leur tour de mêler le son pop rock en provenance d’Angleterre avec des racines plus typiquement américaines. BUFFALO SPRINGFIELD, THE MAMAS & THE PAPAS, THE BEAU BRUMMELS… Tous ont ouvert bien grand leurs oreilles.

1965, donc. Une grande année, mais avec des hauts et des bas. Les hauts : un single qui cartonne (« Mr. Tambourine Man ») et un album historique. Les bas : tout le reste ou presque… Car pour les BYRDS les difficultés vont de pair avec la gloire soudaine. Dès le mois d’août, la belle machine commence à se gripper sérieusement dans un face-à-face d’anthologie avec le public anglais. Présenté comme la réponse américaine aux BEATLES, le groupe part en tournée-suicide de l’autre côté de l’Atlantique et essuie les plâtres. Drogués, fatigués, les BYRDS enchaînent les concerts médiocres et subissent de plein fouet la réaction chauvine des médias locaux et la colère des fans frustrés. Seule consolation : les Fab Four – accueillants et ouverts – les soutiennent et sympathisent avec eux. De cette amitié résulte l’indéniable influence folk rock qui imprègne quelques mois plus tard Rubber Soul, leur meilleur album.

Autre problème, l’empressement. A peine rentrés de leur tournée en Angleterre, les BYRDS sont de retour en studio pour leur deuxième album. Il leur faut composer dans l’urgence, confirmer les immenses espoirs placés en eux et satisfaire les fans avant que la mode changeante ne se porte sur un autre groupe. Impossible, dans ces conditions, de renouveler la puissance artistique du premier disque et d’en réitérer l’impact. La déception guette forcément au bout du chemin, sans compter que des tensions internes commencent à apparaitre : les BYRDS sont une armée qui comporte trop de généraux. Roger McGuinn, leader exigeant, est bousculé par le prolixe Gene Clark dont l’inspiration semble intarissable et qui attire à lui les louanges des médias. Encore dans l’ombre, David Crosby attend son heure sans cacher son impatience, talonné de près par Chris Hillman. Inexorablement débute la bataille des egos.

Ce contexte tendu aurait pu accoucher d’un flop, mais il n’en est rien. Dès le mois d’octobre 1965, le groupe dévoile un single dévastateur, beau à couper le souffle : « Turn! Turn! Turn! » est une reprise de PETE SEEGER qui égale en élégance « Mr. Tambourine Man ». Elle en reproduit aussi le succès, du moins aux États-Unis où elle se classe en tête des charts. Cette admirable chanson au clair-obscur typiquement byrdsien, entre puissance, espoir et mélancolie, annonce un album qui n’est pas loin d’atteindre la qualité du premier. Simplement, la fidélité à une recette éprouvée a remplacé l’esprit d’innovation. Les BYRDS se copient eux-mêmes et le résultat est forcément paradoxal : au plaisir de retrouver presque intact le talent qui les a fait atteindre des sommets se mêle le léger regret de n’entendre qu’une sorte de resucée.

Ainsi, les deux reprises de Dylan sont savoureuses mais un peu téléphonées et convenues. Peu d’émotion – si ce n’est une certaine admiration devant le professionnalisme du groupe – se dégage ainsi de « The Times They Are a-Changin' », jolie chose agréable à l’oreille mais qui ne surprend plus vraiment. Ce goût de redite gâche le plaisir. Et si les compositions de Gene Clark sont toujours aussi émouvantes, elles semblent illustrer son éloignement croissant vis-à-vis des autres BYRDS. En effet, « Set You Free This Time », « The World Turns All Around Her » et la très triste « If You’re Gone » confirment largement le talent de cet artiste hors du commun à la voix grave et sombre. Mais elles semblent un peu à part sur le disque, exprimant sa solitude et annonçant déjà sa merveilleuse et tragique carrière solo.

A ses côtés, McGuinn impose quelques-unes de ses compositions et prouve avec « It Won’t be Wrong » (à la mélodie terriblement envoutante) et « He was a Friend of Mine » (reprise d’une chanson folk traditionnelle) que le groupe recèle plusieurs songwriters doués. Même si les BYRDS sont restés en terrain connu, l’album est donc solide. Seuls quelques errements au statut de bouche-trous signalent qu’il leur a fallu travailler sans prendre le temps de renouveler leur inspiration : « Satisfied Mind », à l’arôme country lancinant, imposée par Hillman, est anecdotique au regard des cimes que le bassiste gravira plus tard. De même, la version de « Oh! Susannah », sans être désastreuse, a des allures de simple plaisanterie. Fin 1965, le groupe est donc au pied du mur, sommé de se renouveler et d’évoluer. Ce sera rapide et brutal.

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- Roger Mcguinn (guitare, voix)
- Gene Clark (guitare rythmique, tambourin, voix)
- David Crosby (guitare rythmique, voix)
- Chris Hillman (basse)
- Michael Clarke (batterie)


1. Turn! Turn! Turn!
2. It Won't Be Wrong
3. Set You Free This Time
4. Lay Down Your Weary Tune
5. He Was A Friend Of Mine
6. The World Turns All Around Her
7. Satisfied Mind
8. If You're Gone
9. The Times They Are A-changin'
10. Wait And See
11. Oh! Susannah



             



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