Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK ROCK  |  STUDIO

Commentaires (3)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Bob Dylan , Neil Young , The Band , Tom Petty & The Heartbreakers
- Membre : Crosby, Stills, Nash & Young, David Crosby , Manassas, Gene Clark

The BYRDS - Dr. Byrds & Mr. Hyde (1969)
Par BAAZBAAZ le 2 Mai 2014          Consultée 2656 fois

1968… Les BYRDS sont morts, mais ils ne le savent pas. Du groupe resplendissant d’inspiration et de créativité des premières années, il ne reste que le nom. Or, un groupe n’est pas qu’un nom. Il faut avoir une bien piètre conception de la musique pour penser le contraire. Un groupe, c’est un assemblage d’individualités non-interchangeables. C’est un contexte historique : un lieu, une époque, et les bonnes personnes au bon moment. Que reste-t-il sans cela ? Une coquille vide, une marque creuse pour requins du marketing. Un vulgaire prête-nom jeté en pâture à des fans naïfs ou sourds qui prennent un plaisir masochiste à écouter des ersatz fumeux. Pour qui possède un minimum de respect et de jugeote, tout cela laisse perplexe. LYNYRD SKYNYRD sans Ronnie Van Zant ? Les WHO sans Keith Moon ? Les GUNS N’ ROSES réduits aux délires poussifs du triste Axl Rose ? Tout cela n’a absolument aucun sens.

Que reste-t-il donc des BYRDS en 1968 ? Sans Gene Clark, sans David Crosby, sans Michael Clark, et bientôt sans Chris Hillman ? Rien, ou pas grand-chose : Roger McGuinn… Personnage sympathique, guitariste doué et influent, maître de la Rickenbaker. Mais aussi un songwriter limité qui, depuis 1964, n’a donné le meilleur de lui-même qu’environné de gens bien plus talentueux que lui pour écrire des chansons. Sans eux, il n’est plus que le leader d’un faux groupe, dépourvu de direction musicale, ballotté par les idées des autres et pilotant à vue un navire devenu obsolète et démodé. McGuinn est celui qui fait franchir aux BYRDS le cap des années 70 en les plongeant dans des abîmes de médiocrité. Comme il l’a lui-même avoué plus tard, il aurait dû s’arrêter. Il aurait dû prendre acte de la mort du groupe et passer à autre chose.

Mais il ne l’a pas fait. Et donc, pendant l’été 1968, le jeu des chaises musicales reprend au sein des BYRDS. Gram Parsons est déjà loin – c’est un soulagement pour les mélomanes – et le groupe accueille deux nouveaux venus imprégnés de culture country : Clarence White, guitariste inspiré au jeu dur et élégant, et Gene Parsons (moins encombrant et égotiste que son homonyme). En soi, c’est un bon recrutement. Mais ce ne sont pas les BYRDS. Juste des remplaçants, très solides sur le plan technique, mais balayés par l'histoire avant même d’avoir joué la moindre note. Sans compter que Chris Hillman, abîmé par l’absurde tournée sud-africaine du groupe – un moment de honte qui a vu les hippies jouer devant un public ségrégationniste –, blessé par le tollé médiatique, part à son tour. Il fonde dans la foulée les FLYING BURRITO BROTHERS en compagnie du gourou country que l’on sait.

L’attelage que va conduire McGuinn n’est pas honteux, mais n’a aucune imagination. Commence donc une période obscure, caractérisée par une série d’albums faiblards que personne n’écoute en entier et que seul les faux fans ou les anticonformistes forcenés se targuent de préférer à ceux de la grande époque. Sorti en mars 1969, Dr. Byrds & Mr. Hyde est le premier (mais pas le pire) de cette série. Son contenu est même plutôt intéressant alors que sa sale réputation – c’est le disque des BYRDS qui a le moins bien marché aux Etats-Unis – rend plutôt méfiant. Disparate, bricolé, mal fichu, il reprend les vieilles recettes sédimentées du groupe (folk, country, psychédélisme…) pour les restituer dans une mixture maladroite, inaboutie mais qui s’écoute sans répulsion pour peu qu’on ait digéré l’imposture.

A vrai dire, ce qui sauve tout cela est une unique grande chanson : l’album s’ouvre par une reprise absolument fantastique de « This Wheel's on Fire » de DYLAN, transformée en épopée tragique et démesurée. Une gifle. La suite peine à égaler ce démarrage fracassant. Mais il n’y a finalement ici aucune catastrophe notable à part deux : un pénible relent de l’époque Gram Parsons (« Drug Store Truck Drivin' Man », aussi insipide que tout ce qu’on trouve sur le mauvais Sweetheart of the Rodeo) et l’abominable Medley final. Un Medley… Il faut mesurer tout ce qu’une idée aussi idiote implique en termes de déchéance artistique. Heureusement, le reste du disque est moins insultant pour les oreilles. Dos au mur, McGuinn se transcende et se fend de plusieurs compositions honorables : « Child of the Universe », « King Apathy III », « Candy » (coécrite avec le nouveau bassiste John York) et « Bad Night at the Whiskey » dégagent toutes de la puissance, entre efficacité mélodique et grandiloquence.

Quelques incartades folk ou country (dont la gentille « Old Blue ») complètent un album aussi difficile à adorer qu’à détester. Malgré les efforts intenses du très bon Clarence White, qui dépose avec sa guitare des pépites électriques dans tous les coins, Dr. Byrds & Mr. Hyde demeure assez tiède et insatisfaisant. Il constitue au mieux un recyclage éhonté du passé où la seule innovation est un son plus sombre et métallique. Sa diversité le sauve de l’ennui, elle mais ne l’empêche pas de dégager un sentiment de déshérence. Rien n’égale ici la grandeur d’autrefois, rien n’arrive ne serait-ce qu’à la cheville de ce que les BYRDS composaient lorsqu’ils étaient encore l’un des réservoirs de talents les plus stupéfiant de son temps. Certains considèrent ce disque comme l’un des meilleurs du groupe. Ils mentent. Tous les goûts sont dans la nature, mais ça n’interdit pas de les hiérarchiser.

A lire aussi en FOLK par BAAZBAAZ :


The BYRDS
Mr. Tambourine Man (1965)
Et dieu créa les Byrds




The BYRDS
The Notorious Byrd Brothers (1968)
Apogée


Marquez et partagez





 
   BAAZBAAZ

 
  N/A



- Roger Mcguinn (guitare, chant)
- Clarence White (guitare)
- John York (basse)
- Gene Parsons (batterie, harmonica, banjo)


1. This Wheel's On Fire
2. Old Blue
3. Your Gentle Way Of Loving Me
4. Child Of The Universe
5. Nashville West
6. Drug Store Truck Drivin' Man
7. King Apathy Iii
8. Candy
9. Bad Night At The Whiskey
10. My Back Pages/b.j. Blues/baby What You Want Me To



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod