Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK BLUES  |  LIVE

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Grateful Dead, Cotton Belly's
- Membre : Jefferson Airplane, Jorma Kaukonen , Jack Casady

HOT TUNA - Hot Tuna (1970)
Par LONG JOHN SILVER le 6 Avril 2015          Consultée 2718 fois

Ah ! Les 60’s enchanteresses et bigarrées, délicieusement loufoques, avides de liberté(s) à commencer par celle du corps, et celle du choix du corps. Et puis la sensualité, l’universalisme, l’hédonisme et la révolte en 68. Et puis les drogues, le mysticisme... JEFFERSON AIRPLANE, la communauté hippie hype hourra, est même allée jusqu’à faire des petits alors qu’elle en était encore à son pic d’activisme. C’était assez inévitable au vu du degré de libertarisme libertin revendiqué. HOT TUNA qui en est le premier rejeton est à ce titre archétypal de la notion de side project puisque l’association Kaukonen/Casady fut montée à l’occasion d’une pause forcée dans l’emploi du temps de vol de l’aéroplane en l’an 1969 puis prolongée comme ouverture avec un set d’abord acoustique avant d’être électrifié en compagnie d’autres membres de la communauté. C’est ça l’amour libre.

Cependant, choix fut fait de ne représenter que le premier visage du groupe sur ce disque qui fut capté sur plusieurs dates en public courant septembre 1969. Après Woodstock. Avant Altamont où l’AIRPLANE sera pris à partie par des Hells Angels qui achèveront la soirée en assassinant un noir. Avant le crash de fin des 60’s.
Or ce qui ressemble, vite fait, à une passade à deux, va s’avérer être une proclamation d’union. On enregistre au New Orleans House à Berkeley en Californie. Aussi, les gaillards ont décidé de puiser dans le répertoire folk-blues d’avant WW II pour célébrer l’arrivée de leur premier bébé. On peut ajouter que certains de ces titres sont empreints de religiosité. Mais si solennité il y a, celle-ci émane avant tout de la beauté de l’interprétation ainsi que de la fulgurance de certains titres. Car réaliser un disque complet de blues folk dépouillé peut aussi (surtout ?) aboutir à des rendus très chiants si on a à l’esprit la partie acoustique du Live On mars de Ben Harper. N’est pas Big Bill BROONZY qui veut. Cependant : niveau jeu, l’ami Jorma est probablement un des guitaristes les plus sous estimés de l’histoire pourtant il possède la grâce et le lien avec son partenaire bassiste est palpable, étincelant. Niveau voix, son timbre est chaleureux, un peu laid-back à la JJ-CALE, nonchalant et enveloppant. Niveau intimité, tout y est : ambiance tamisée, musique douce, c’est presque parfait. Presque.

La faute à un harmonica présent sur de (trop) nombreux titres pour n’apporter rien en définitive. D’ailleurs, c’est facile à vérifier ; les meilleurs moments, c’est quand y joue pas ! Et le son de la basse est tout de même un poil sous employé. Je pinaille, me direz-vous… Je suis comme ça, on m’donne ça, je prends çaaaa !
Notons qu’à l’origine ce disque comptait dix titres et que depuis les rééditions en CD on a droit à cinq bonus. C’est sympa. Pas forcément mieux. Mais c’est sympa quand même. "Hesitation Blues" menée en duo ravit autant qu’elle impressionne tant la virtuosité des musiciens se met au service de la musique ; leur numéro d’équilibriste permet au tempo de s’emballer sur le pont instrumental où Kokaunen se lance dans un finger picking endiablé qui nous laisse bouche bée d’admiration. "How Long Blues" confirme cette excellente entrée en matière sur un mode plus posé, les deux prenant leur pied à jouer ensemble la vieille musique du diable, style pas aussi représenté qu’ils ne le souhaiteraient au sein de l’Airplane.

"Uncle Sam Blues" va donner au disque son titre officieux de "breaking glass album", car on entend clairement un verre se briser au début de la chanson. C’est aussi à partir de là qu’on subit l’harmonica. Le répertoire enchaine les standards dont deux du révérend Gary DAVIES (toujours vivant à l’époque), bluesman aveugle qui influença grandement la scène folk US de Woody GUTHRIE à Bob DYLAN. De fait son "Death Don't Have No Mercy" est un des sommets de l’enregistrement et "Oh Lord, Search My Heart" est évocateur de l’état d’esprit des musiciens. La liste des chansons s’égraine avec plaisir, on se laisse bercer et emporter. Ce sont deux titres signés Kaukonen qui sont choisis pour clore le recueil dans sa version initiale. Deux choix exclusifs puisque ne figurant sur aucun album auparavant : "New Song" s’inscrivant naturellement dans le registre abordé depuis le début du disque suivie par "Mann’s Fate", un instrumental de toute beauté qui dénote de l’ensemble par ses saveurs épicées/opiacées au flamenco. L’association guitare/basse y fait merveille, le second instrument assumant également une partie lead inspirée.

Voilà aussi pourquoi le "rappel" qui s’ensuit désormais ne peut faire au mieux qu’objet de cerise sur le gâteau. On peut garder son brin de paille à la bouche et apprécier gentiment un coucher de soleil sur le fleuve ou les marécages. L’harmonica est toujours là, nous rappelant que pour idylliques qu’apparaissent les images, les moustiques n’en sont eux, pas moins à la fête. Mais ça manque un peu de crédibilité niveau humidité, on comprend pourquoi ces titres n’avaient pas été sélectionnés à l’époque. A l’exception (qui confirme la règle) de "True Religion", autre création originale du maestro, petite merveille blues-folk non dépourvue d’une classieuse et rafraichissante distanciation. On retrouvera cette chanson dans l’indispensable Burgers, premier véritable album assumé de HOT TUNA qui ne paraitra que deux ans plus tard. Car pour l’instant HOT TUNA n’est encore qu’une récréation, l’AIRPLANE étant une maitresse tout à fait vigoureuse, pétrie de ressources car fort bien achalandée.
Allez, fais tourner !
… ??? ….
Le disque andouille !!!!!

A lire aussi en BLUES par LONG JOHN SILVER :


COTTON BELLY'S
Live Session Vol.2 (2017)
Retour aux sources magique.




The PRETTY THINGS
The Pretty Things (1965)
Chicago blouse


Marquez et partagez





 
   LONG JOHN SILVER

 
   BAYOU

 
   (2 chroniques)



- Jorma Kaukonen (guitare, chant)
- Jack Casady (basse)
- Will Scarlett (harmonica)


1. Hesitation Blues
2. How Long Blues
3. Uncle Sam Blues
4. Don't You Leave Me Here
5. Death Don't Have No Mercy
6. Know Your Rider
7. Oh Lord, Search My Heart
8. Winin' Boy Blues
9. New Song (for The Morning)
10. Mann's Fate
11. Keep Your Lamps Trimmed And Burning (bonus)
12. Candy Man (bonus)
13. True Religion (bonus)
14. Belly Shadow (bonus)
15. Come Back Baby (bonus)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod